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De moins en moins de femmes juges

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Céline Gobert

2011-11-24 14:15:00

Au Canada, on compte 356 juges femmes, contre 1 117 pour les hommes. La lutte pour une égalité des genres n’est visiblement pas une priorité pour le gouvernement Harper. Le point sur un déséquilibre de plus en plus flagrant.
Sous le gouvernement Harper, le nombre de femmes juges a fortement baissé
Sous le gouvernement Harper, le nombre de femmes juges a fortement baissé
Sous le gouvernement Harper, la nomination de femmes juges s’est réduite comme une peau de chagrin. Qu’elle que soit la province canadienne concernée : les hommes sont toujours plus nombreux.

Au Québec, il n’y a que 64 femmes juges, contre 218 hommes. Une sous représentation, que l’on retrouve partout ailleurs au Canada.

Elles sont 111 en Ontario, contre 338 hommes. 49 en Colombie-Britannique, face à 133 juges de sexe masculin. Même au Yukon, on trouve 2 hommes. Et aucune femme.

Cette année, 8 femmes ont été nommées à la magistrature fédérale, nous rapporte The Globe and Mail. En comparaison, 41 hommes ont été nommés. En 2010, ce n’était pas mieux : elles étaient 13, ils étaient 37.

Le professeur Sheehy attend des explications du gouvernement
Le professeur Sheehy attend des explications du gouvernement
« Ces chiffres sont choquants, et de très mauvais augure pour les femmes canadiennes. Je pense que le gouvernement doit des explications à tous les canadiens, et particulièrement aux femmes du monde juridique », a déclaré Elizabeth Sheehy, professeur de droit à l’Université d’Ottowa.

Pour Julie Di Mambro, porte-parole du ministère de la Justice, ces chiffres ne sont que le reflet du nombre de femmes qui candidatent à la magistrature. « 30% des 420 juges nommés depuis 2006 sont des femmes », dit-elle.

Bizarre… Surtout lorsque l’on sait qu’elles sont désormais plus nombreuses que les hommes à fréquenter les écoles de droit.

A qui la faute ?

Le système de nomination des juges est pointé du doigt. Trafics d’influence éventuels, enjeux politiques latents, processus de sélection possiblement influençable : les critiques pleuvent.

« Tant que l’on n’assistera pas à un tollé général au sein de la profession, le mérite ne sera pas l’unique critère de sélection », prévient Jacob Ziegel, professeur de droit à l’Université de Toronto.

Selon lui, peu d’avocats seraient prêts à prendre la parole publiquement pour s’exprimer sur la question.

« Même lorsqu’ils sont à la retraite, les juges ne sont pas disposés à critiquer un processus dont ils ont été les premiers bénéficiaires », conclut-il.

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