Bastarache

Marc Bellemare devient muet

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La Presse Canadienne

2010-04-20 18:29:00

Contrairement aux dernières semaines où il a multiplié les déclarations fracassantes, l'ex-ministre de la Justice Marc Bellemare s'est fait avare de commentaires, mardi, après la mise en place d'une enquête publique qui examinera ses allégations.
M. Bellemare a ainsi refusé toute invitation à s'exprimer sur le processus de nomination des juges québécois _ un sujet sur lequel il est intervenu à plusieurs reprises _ qui ébranlait encore le gouvernement la fin de semaine dernière.

L'ex-ministre a justifié son mutisme en affirmant qu'il réserve désormais ses commentaires à la commission d'enquête présidée par l'ex-juge Michel Bastarache, mandatée spécialement pour faire la lumière sur ses allégations de trafic d'influence dans la nomination de la magistrature.

M. Bellemare n'a pas voulu faire connaître ses intentions face à la commission d'enquête, dont les travaux doivent commencer prochainement.

La semaine dernière, avant la nomination de M. Bastarache, M. Bellemare avait affirmé qu'une commission d'enquête qui se limiterait à la nomination des juges ne serait qu'un écran de fumée. Il avait estimé que le premier ministre Jean Charest ferait fausse route avec un mandat aussi étroit.

Depuis un mois, M. Bellemare a multiplié les interventions publiques, dans un lent crescendo qui finalement forcé M. Charest à mandater une commission d'enquête sur la façon dont le gouvernement procède pour choisir la magistrature.

Lors d'entrevues avec les médias, M. Bellemare a lancé une véritable bombe en affirmant qu'il avait été l'objet de pressions de la part de collecteurs de fonds libéraux afin de retenir la candidature de certains avocats pour des postes de juges.

La fin de semaine dernière a été éprouvante pour le gouvernement, à la suite des contradictions de M. Charest et de l'actuelle ministre de la Justice, Kathleen Weil, concernant la confidentialité des candidatures à la magistrature.

Mme Weil a ainsi affirmé qu'elle consultait M. Charest avant de faire son choix, ce qui a fait sursauter l'opposition, selon qui le ministre de la Justice a toujours été le seul à connaître les noms des aspirants juges.

Quelques jours plus tôt, M. Charest avait assuré que le processus était demeuré le même qu'avant l'élection des libéraux, en 2003.
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4 commentaires
  1. Me
    Me
    On s'en fout de ce que Bellemare a à dire au sujet des juges.

    Ce qui intéresse les gens c'est ce qu'il a à dire sur le contrôle qu'a le président de la FTQ sur l'agenda législatif, tel qu'il l'a allegué.

    On va attendre la fin de Bastarache et Bellemare pourra s'exprimer sur ce deuxième sujet qui est bien plus juteux.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Re : Me
    C'est vrai qu'il est beaucoup plus juteux d'influencer le législatif que le judiciaire par la nomination des juges! Moins insidieux, par contre!

    > On s'en fout de ce que Bellemare a à dire au sujet des juges.
    >
    > Ce qui intéresse les gens c'est ce qu'il a à dire sur le contrôle qu'a le président de la FTQ sur l'agenda législatif, tel qu'il l'a allegué.
    >
    > On va attendre la fin de Bastarache et Bellemare pourra s'exprimer sur ce deuxième sujet qui est bien plus juteux.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Pour les besoins de la cause ?
    Marc Bellemare ne visait pas l'appareil judiciaire, mais bien l'influence des argentiers dans le processus décisionnel au cabinet des ministres.

    Jean Charest, adroit politicien convertissait la situation au détriment de Marc Bellemare, lui-même avocat récemment décoré du titre émérite.

    Qu'on se détrompe, Marc Bellemare dit probablement vrai. Jean Charest ne l'a pas traité de menteur, lorsqu'interrogé sur la question à l'antenne de TVA.

    Cependant, Marc Bellemare, l'homme imprévisible, faisais preuve d'un manque de prévoyance. Dans sa quête, il oubliait certes les risques d'éclabousser au passage bon nombre d'artisans du milieu juridique, ayant prêté le serment d'agir avec probité et régis par des règles déontologiques strictes.

    L'ex-ministre avait pour cible l'exposition du lien incestueux entre le parti Libéral et le domaine de la construction, et non pas l'ensemble des institutions de l'état et encore moins la quasi intégralité du milieu juridique, dont il est lui-même membre.

    Or, la réaction du public fut simple: Une perte de confiance sincère et caractérisée envers l'ensemble des institutions étatiques et de ses acteurs.

    Ainsi de champion défenseur de la veuve et de l'orphelin, Bellemare passe du côté des justiciers dangeureux, qui n'auront aucun remords si au passage, pour les fins d'une cause, aussi noble soit-elle, nombre d'innocents périssent.

    Peu avant la défaite cuisante subie à sa seconde tentative briguant la mairie de Québec, un quotidien local décrivait Bellemare comparant celui-ci à Don Quichotte. Comparaison qui se voulait flatteuse, bien que le personnage avait pour adversaire les moulins à vents, qui ne lui cherchaient aucunement noise.

    Les récents événements évoquent Don Quichotte. Tous tentent de savoir pourquoi Bellemare, six années plus tard décide soudainement de vider son sac.

    Tous cherchent des raisons. En voici une autre: et si c'était dans sa nature d'agir de la sorte ?

    Bellemare a violé certaines règles non écrites par ses récentes interventions, et cela, pour le bien de l'intérêt public, et pour quelqu'autre motif obscur ou nébuleux. Nous ne saurons jamais les raisons profondes motivant Bellemare. Elles seront adaptées au besoin, selon la tournure des événements.

    D'abord le secret parlementaire, ensuite la réserve judiciaire de l'avocat à l'endroit des tribunaux et des juges. Il s'élève au dessus des institutions en refusant de comparaître devant le directeur général des élections. Ainsi, Bellemare, l'avocat, s'élève au dessus des lois, du droit, du secret parlementaire.

    Aujourd'hui, il se présente tel un agent double ayant infiltré le gouvernement, après y avoir trempé pendant une année, puis quitté alors que la grogne était à son plus fort.

    Spéculons et demandons nous si Marc Bellemare aurait également dévoilé les irrégularités s'il avait obtenu, par le biais de son poste les modifications au régime d'indemnisation no-fault.

    Plusque jamais nous avons la conviction que Bellemare dit vrai, mais qu'au passage, il ferait des ravages, tant chez ses alliés que ses adversaires.

    Marc Bellemare aura rallié le peuple, clairement démontré sa dangerosité pour ses adversaires et malheureusement pour le milieu dans lequel il oeuvre, celui de la justice.

    Celle-ci est d'autant plus décuplée par l'aspect imprévisible des actions de cet ex-ministre de la justice, qui passera à l'histoire, pour avoir tenté, maladroitement d'assainir l'état tout en ayant au passage miné un idéal essentiel au bon fonctionnement de l'état, la justice, s'élevant lui-même au dessus des sommations et des lois.

    L'ironie:

    Le directeur des élections ouvre une enquête sur le financement de l'ex-parti de Marc Bellemare, Vision Québec. Le résultat de cette enquête sera crucial quant à l'évaluation de la probité de Monsieur Bellemare. L'auteur de déclarations choc se doit d'avoir les mains propres, à défaut de quoi, il s'expose à la réprobation publique.

    Autre ironie,nous apprenions que la conjointe de Marc Bellemare sera nommée bâtonnière du district de Québec (et non du Québec). Ironie du sort, celle-ci aura alors un droit de regard quant à la présentation de candidats à la magistrature émanant de son district judiciaire.

    Celle-ci était également grandement impliquée dans les affaires financières d'organismes universitaires, et professionnels, alors que sont remises en questions les pratiques financières du gouvernement.

    Aujourd'hui, l'ensemble des institutions sont ébranlées, notamment en ce qui a trait à l'appareil judiciaire.

    La cause de Me Bellemare en vallait-elle la chandelle ?

    C'est ce que nous verrons dans les prochaines semaines.

  4. anonyme
    anonyme
    il y a 14 ans
    Me Bellemare, l'arroseur muet
    Au vu des derniers développements concernant Me Bellemare et de l'enquête que le D.G.E. vient d’ouvrir sur le financement du parti Vision Québec qu’il dirigeait lors de la campagne électorale municipale de la Vieille capitale en 2005, l’arroseur qu’il est devenu depuis ces dernières semaines pourrait bien se faire lui-même arroser!

    Si cela devait advenir, ce serait un juste retour des choses!

    S’il est soudain devenu muet comme l’observe le correspondant de la Presse canadienne, c’est peut-être qu’il vient de se rappeler que, comme dit l’aphorisme, «le silence est d’or»…

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