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La course aux stages par défaut

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Daphnée Hacker-B.

2013-01-22 15:00:00

Alors que les grands cabinets mettent le paquet pour séduire les futurs avocats, plusieurs étudiants se questionnent sur le phénomène de la course aux stages...
Après avoir sillonné trois journées carrières dans les facultés de droit montréalaises, une image ressort: celles de visages crispés des étudiants, inquiets de savoir ce que l’avenir leur réserve.

Pour un grand nombre, l’avenir ne semble possible que dans les grands cabinets. Pour d’autres, la course aux stages n’est même pas considérée.

Les étudiants Julien Rheault, Frédéric Durand et Jean-Philippe Gauthier
Les étudiants Julien Rheault, Frédéric Durand et Jean-Philippe Gauthier
Frédéric Durand est étudiant à l’Université de Montréal. Accompagné de deux collègues lors de la journée carrière, il admet que la majorité des étudiants indécis participent à la Course. « Ça nous semble être une bonne option, celle qui offre le plus d’assurance pour un futur prospère », dit-il.

C’est aussi l’une des seules avenues qui est mise de l’avant, ajoute son ami Julien Rheault.

En effet, dès la première journée de cours, les étudiants sont bombardés d’images leur rappelant qui sont les grands employeurs : sur les portes des micro-ondes, sur les babillards, dans les pages de l’agenda scolaire… les noms des grands cabinets sont partout.

La présence importante des cabinets sur les campus, les nombreuses publicités, les chargés de cours qui viennent des grands cabinets, autant de situations qui donnent l’impression que la course est un passage obligé.

Une pression intrinsèque

À McGill, une université où le bassin de recrutement est important, la pression des paires a un effet d’entraînement.

Éloïse Ouellet-Décoste, étudiante en troisième année
Éloïse Ouellet-Décoste, étudiante en troisième année
« Beaucoup voient leur collègue se décider à participer et se disent qu’ils ont intérêt à faire de même », estime Éloïse Ouellet-Décoste, étudiante en troisième année.

Conjuguée à la pression du nombre, s’ajoutent les facteurs du jeune âge de certains étudiants, directement sortis du cégep ou encore du «high school» en Ontario et dans le reste du pays. Ceux-ci, plus jeunes que la moyenne, connaissent souvent moins leurs envies et leurs options, en plus d’avoir eu moins de temps pour s’établir un réseau professionnel.

Jean-Philippe Mac Kay, qui a effectué des études en relations et droit international avant d’intégrer la faculté de droit de McGill, a eu l’occasion de prendre connaissance des différentes carrières possibles, que ce soit en droit du travail dans le milieu syndical, en encore en droit pénal ou comme avocat pour une organisation non gouvernementale.

Jean-Philippe Mac Kay
Jean-Philippe Mac Kay
Même si la course aux stages peut-être le gage de succès, il a décidé de ne pas la faire.

« Nous sentons tous cette pression de participer à la course, mais il y a un grand respect pour ceux qui décident de tenter leur chance ailleurs », précise-t-il.

Pour cet étudiant, il est normal d’être indécis et de vouloir participer à la course pour préserver le plus d’options possible. Il demeure toutefois important de prendre le temps de se renseigner sur les autres choix.

Trouver l’information

Même si les étudiants savent pertinemment que la profession ne se limite pas à quelques cabinets, l’information sur les « options alternatives » n’est pas aussi accessible, et moins d’évènements sur le sujet sont organisés.

Pourtant, les autres options existent, explique Matthew Shadley, étudiant en troisième année à l’Université de Montréal. L’information sur les autres domaines du droit est abondante, mais elle plus dispersée.

En revanche, l’information sur les carrières dans les grands bureaux est disponible un peu partout sur les campus, regroupée à l’intérieur de dépliants aux écrits clairs et concis.

Une panoplie de comités universitaires permettent aux étudiants de découvrir leurs options, il suffit de prendre l’initiative nécessaire et aller chercher les renseignements, ajoute M. Shadley, qui est d’ailleurs président du comité pénal de l’Université de Montréal.

« J’ai toujours su quel type de droit m’intéressait. Mais ce n’est pas tout le monde qui a cette chance et c’est une raison de plus pour prendre le temps de connaître les options existantes. »
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