La course aux stages par défaut

Daphnée Hacker-B.
2013-01-22 15:00:00
Pour un grand nombre, l’avenir ne semble possible que dans les grands cabinets. Pour d’autres, la course aux stages n’est même pas considérée.

C’est aussi l’une des seules avenues qui est mise de l’avant, ajoute son ami Julien Rheault.
En effet, dès la première journée de cours, les étudiants sont bombardés d’images leur rappelant qui sont les grands employeurs : sur les portes des micro-ondes, sur les babillards, dans les pages de l’agenda scolaire… les noms des grands cabinets sont partout.
La présence importante des cabinets sur les campus, les nombreuses publicités, les chargés de cours qui viennent des grands cabinets, autant de situations qui donnent l’impression que la course est un passage obligé.
Une pression intrinsèque
À McGill, une université où le bassin de recrutement est important, la pression des paires a un effet d’entraînement.

Conjuguée à la pression du nombre, s’ajoutent les facteurs du jeune âge de certains étudiants, directement sortis du cégep ou encore du «high school» en Ontario et dans le reste du pays. Ceux-ci, plus jeunes que la moyenne, connaissent souvent moins leurs envies et leurs options, en plus d’avoir eu moins de temps pour s’établir un réseau professionnel.
Jean-Philippe Mac Kay, qui a effectué des études en relations et droit international avant d’intégrer la faculté de droit de McGill, a eu l’occasion de prendre connaissance des différentes carrières possibles, que ce soit en droit du travail dans le milieu syndical, en encore en droit pénal ou comme avocat pour une organisation non gouvernementale.

« Nous sentons tous cette pression de participer à la course, mais il y a un grand respect pour ceux qui décident de tenter leur chance ailleurs », précise-t-il.
Pour cet étudiant, il est normal d’être indécis et de vouloir participer à la course pour préserver le plus d’options possible. Il demeure toutefois important de prendre le temps de se renseigner sur les autres choix.
Trouver l’information
Même si les étudiants savent pertinemment que la profession ne se limite pas à quelques cabinets, l’information sur les « options alternatives » n’est pas aussi accessible, et moins d’évènements sur le sujet sont organisés.
Pourtant, les autres options existent, explique Matthew Shadley, étudiant en troisième année à l’Université de Montréal. L’information sur les autres domaines du droit est abondante, mais elle plus dispersée.
En revanche, l’information sur les carrières dans les grands bureaux est disponible un peu partout sur les campus, regroupée à l’intérieur de dépliants aux écrits clairs et concis.
Une panoplie de comités universitaires permettent aux étudiants de découvrir leurs options, il suffit de prendre l’initiative nécessaire et aller chercher les renseignements, ajoute M. Shadley, qui est d’ailleurs président du comité pénal de l’Université de Montréal.
« J’ai toujours su quel type de droit m’intéressait. Mais ce n’est pas tout le monde qui a cette chance et c’est une raison de plus pour prendre le temps de connaître les options existantes. »