McGill au top, Ottawa à la traîne
Emeline Magnier
2014-11-18 15:00:00
Pour l'année 2013-2014, c'est l'université McGill qui arrive en tête du classement avec un taux de réussite de 91% pour les évaluations finales régulières et de reprise des étudiants n'ayant pas suivi les cours préparatoires avant de commencer leur formation professionnelle.
Elle est suivie de près par l'Université de Montréal, talonnée par l'Université de Sherbrooke et l'Université Laval. L'écart se creuse avec l'Université d'Ottawa qui ferme la marche avec 66% de réussite.
À la suite des évaluations finales régulières et de reprise 2013-2014 SANS cours préparatoire (Source École du Barreau du Québec)
En ce qui concerne les résultats des étudiants qui ont suivi les cours préparatoires, c'est encore McGill qui est en tête de liste avec un taux de réussite de 100%. Viennent ensuite Montréal et Sherbrooke tandis qu’Ottawa figure à la dernière place avec un taux de réussite inférieur à 50%.
À la suite des évaluations finales régulières et de reprise 2013-2014 AVEC cours préparatoire (Source École du Barreau du Québec)
« Nous avons un taux de réussite moyen d'environ 80 %, ce sont d'excellents résultats », commente Me Jocelyne Tremblay, la directrice de l'École du Barreau.
Pourtant, des disparités importantes existent entre les différentes universités. Pour les étudiants n'ayant pas suivi les cours préparatoires, 25 points séparent McGill d'Ottawa, tandis que pour les étudiants ayant suivi les cours préparatoires, la différence entre le premier et le dernier du classement est de 52 points.
« Ce n'est pas à nous de comparer les différents programmes universitaires, nous n'avons pas de droit de regard sur les bacheliers », souligne Me Tremblay, précisant que les résultats par provenance universitaire ont été publiés à la demande des établissements d'enseignement. Elle indique que les statistiques doivent être interprétées avec prudence considérant la variation du nombre d'étudiants provenant de chacune des universités.
Ce sont les étudiants de Montréal qui sont les plus nombreux à s'inscrire à l'école (316 étudiants). À l'inverse, McGill, qui est en tête des classements en terme de réussite, compte le plus petit nombre de diplômés qui se dirigent vers le barreau (60).
Que se passe-t-il à Ottawa ?
Dans les deux classements, Ottawa occupe le dernier rang, le taux de réussite des étudiants qui suivent les cours préparatoires est inférieur à 50%.
Contacté par Droit-inc, l'université a refusé de commenter. « La section de droit civil prend note des résultats. Un comité les étudiera et examinera les meilleures façons d’aider les étudiants à réussir la transition entre les études universitaires et l’École du Barreau », s’est contenté de répondre par courriel Pierre Thibault, le doyen adjoint et secrétaire de la section droit civil.
La directrice de l’École du Barreau ajoute que les résultats peuvent aussi varier d'année en année. Pour 2012-2013, les taux de réussite sont toutefois relativement similaires. On note également qu'Ottawa est aussi au dernier rang pour le classement des étudiants ayant suivi les cours préparatoires avec un taux de 56 %.
Il existe également une grande disparité entre les universités par rapport au nombre d’étudiants qui suivent les cours préparatoires.
Parmi les étudiants de McGill qui s’inscrivent à l’École du Barreau, seuls 5% suivent les cours préparatoires, contre 54 % des étudiants de l’UQAM et 34 % des étudiants de Montréal.
D'après le site de l'École du Barreau, les cours préparatoires visent « à prendre en considération le fait que les profils des étudiants varient selon l’université qu’ils ont fréquentée et les cours qu’ils ont suivis », et permettent « une mise à niveau des connaissances en droit pour faciliter le passage de l’étudiant vers la formation professionnelle ».
Sherbrooke tire son épingle du jeu
À l'exception de cette année, Sherbrooke a toujours occupé le premier rang des universités dont les étudiants n'ont pas suivi les cours préparatoires depuis la publication des classements. « Les résultats sont très satisfaisants et nous sommes très proches du premier et du deuxième au classement», indique le vice doyen à l'éducation de l'université, Arthur Oulai.
Pour Me Éliane-Marie Gaulin, directrice des affaires étudiante à Sherbrooke, ces bons résultats pourraient s'expliquer par le fait qu’à la faculté, les deux premières années du programme de baccalauréat comportent un tronc commun obligatoire qui couvrent les matières examinées à l'École du Barreau. « Cela peut paraître contraignant pour les étudiants, mais à terme, ils bénéficient d'une formation de qualité », dit-elle.
Interrogé sur l'éventuelle concurrence existant entre les universités par rapport aux statistiques, le doyen Oulai dément. « Nous surveillons les résultats, mais ils font partie d'un tout. Il y a une bonne entente entre les facultés et chacune à ses points forts qui font que les étudiants vont choisir l'une plutôt que l'autre.»
Chaque dix ans, l'École du Barreau entame un processus d'amélioration de son programme d'enseignement et d'évaluation. Au début 2015, un comité composé de professionnels du droit se réunira pour envisager les améliorations qui pourraient être apportées à la formation. « On se remet en question et on garde le meilleur », indique Me Tremblay, qui ignore encore les pistes qui pourraient être envisagées.
Selon l'avocate, les étudiants se disent satisfaits du programme actuel qui les prépare bien à la pratique. « Et les maîtres de stage confirment », conclut-elle.