Ce que vous n’avez pas appris à la faculté
Céline Gobert
2015-03-20 14:30:00
Gérer le conflit : Pour une majorité de personnes, avocats inclus, le conflit met mal à l’aise, fait peur, énerve. Personne n’est très friand du climat généralement associé aux situations conflictuelles, rappelle Lawyerist. Pourtant, le conflit est au centre de votre pratique: vous y êtes confrontés, vous devez le résoudre.
Les facultés de droit devraient enseigner au futur avocat les différents types de conflits et les diverses manières d’y faire face, afin de ne pas oublier que le conflit est aussi un élément constructif et nécessaire à toute relation. L’apprentissage de ce constat facilitera les relations du futur avocat avec son entourage : de ses collègues à ses clients, en passant par l’avocat de la partie adverse. À la fin de la journée, il devrait même être capable de partager une bière avec lui.
On trouve encore trop souvent des livres aux pages arrachés dans les facultés de droit, témoins des ravages de la concurrence entre étudiants. Ces pratiques ne leur permettent pas de comprendre ensuite que l’on peut représenter ses clients avec zèle sans diaboliser la partie adverse.
Faire face à des conversations désagréables : Combien de discussions pénibles comptez-vous avec votre client ? Que vous deviez lui réclamer une facture impayée, lui rappeler une taxe, ou bien lui annoncer que le juge n’a pas tranché en sa faveur, la faculté de droit ne vous a probablement pas appris à y faire face.
Pour cela, vous devrez faire preuve d’authenticité et de compassion. D’autant plus que la plupart d’entre vous pénétreront la sphère intime du client: sa souffrance, ses doutes, ses ennuis.
Trouver le bon équilibre entre santé physique et santé émotionnelle : En premier lieu, vous devez trouver le moyen de gérer votre stress et votre anxiété. Comment bien représenter un client si vous n’êtes pas en parfaite maîtrise de vos émotions ? Une des clés pour réussir est d’être capable d’identifier vos émotions négatives, de les accepter et de les combattre.
Ce ne sont pas vos professeurs de droit qui vous auront appris à jongler entre de bonnes nuits de sommeil, l’exercice et une alimentation saine ! Pourtant, si les facultés prenaient davantage de temps pour sensibiliser les étudiants aux stress de la profession et aux façons de le gérer efficacement, on trouverait moins d’avocats déprimés et ayant de la difficulté à faire face à leur vie professionnelle.
Gérer des finances : Peu d’étudiants sont capables de répondre à des questions basiques telles que: combien devez-vous à votre banque ? Quel sera le montant minimum de vos remboursements mensuels ? Combien devrez-vous gagner pour rembourser ce montant dans un délai raisonnable ? Si votre revenu brut est de 100 000 dollars, quel est votre revenu net ? À combien vont s’élever vos frais de subsistance ?
Comment ceux qui ne sont pas capables de répondre à ces simples questions pourront partir en solo ? Combien d’entre eux sauront gérer le côté « affaires » inhérent à la pratique dans un grand cabinet ?
Se vendre : Savoir se vendre, comme l’on vendrait un produit, devrait être une compétence maîtrisée par tous les étudiants en droit. Ils devraient apprendre, dès le premier jour, à tirer partie de leur réseau, à trouver leur propre style de réseautage, à se promouvoir de façon adéquate sur les médias sociaux.
La route est longue avant d’accéder au rang d’associé; et comment peut-on y parvenir sans une certaine habilité à réseauter ?