Ces avocats qui pratiquent en banlieue
Julien Vailles Et Theodora Navarro
2016-08-10 15:00:00
Il n’a jamais regretté son choix.
«J’ai conservé mes clients de Montréal, qui ne sont pas effrayés par l’idée de faire quelques kilomètres et de traverser le pont, affirme-t-il. Et je suis tombé sur de nombreuses PME de la Rive-Sud qui n’avaient tout simplement pas d’avocat. Il y a un vrai marché à explorer!»
Pour Me Morin, rejoindre la Rive-Sud permet d’économiser sur les coûts d’opération, comme la location de bureau, et de réduire ainsi le taux horaire. Pour autant, il a fait le choix de continuer à habiter à Montréal, faisant ainsi le chemin quotidien inverse de nombreux professionnels.
Un gros marché potentiel
Sur la Rive-Sud, le marché potentiel est vaste. Les entrepreneurs du secteur sont ouverts mais veulent un avocat à proximité, et non de l’autre côté du pont.
«Et pas de risque que le client reçoive une amende parce qu’il est mal garé, le cabinet est accessible et les stationnements sont gratuits!» rappelle l’avocat longueillois. La différence tient à la nature des entreprises, qui sont majoritairement des PME alors que Montréal abrite beaucoup de grandes entreprises.
Mais la Rive-Sud n’est pas la seule à séduire les avocats. Sur la Couronne nord aussi, on s’expatrie. Me Patricia Chamoun a pratiqué à Montréal jusqu’en décembre 2013. Pour faciliter la conciliation travail-famille, elle déménage au Centropolis de Laval en janvier de l’année suivante.
Pour elle, c’est «la meilleure décision de sa carrière!» Bureau à 7 minutes de la maison, stationnement gratuit à l’inverse des 350 dollars mensuels qu’elle versait pour se stationner à Montréal, clients qui ont un accès plus facile à son bureau ou qu’il est plus aisé de desservir sur la Rive-Nord, les avantages sont considérables.
«Les six premiers mois, je ne savais pas trop quoi penser de ma décision, avoue-t-elle. Mais aujourd’hui, je ne regrette absolument pas!» Son cabinet lavallois compte désormais trois avocats et un parajuriste qui travaillent pour elle. Et elle collabore dans ses bureaux avec des comptables et un syndic de faillite. Elle songe d’ailleurs à embaucher un nouvel avocat à l’automne.
Quid des déplacements
Si elle devait revenir sur les défauts d’un tel emplacement, Me Chamoun mentionnerait « les procès au Palais de justice de Montréal qui nécessitent plus de déplacements, et les événements. À Laval, ils sont quand même moins gros qu’à Montréal», reconnaît-elle. Mais elle est maintenant membre de la Chambre de commerce de Laval.« L’avantage à Laval, c’est que tout le monde se connaît dans la communauté d’affaires. »
Ce choix de s’établir sur la Rive-Nord, Me Bruno-Pierre Allard l’a fait dès le départ. Pratiquant au sein de Chabot Avocats, il fut l’un des des pionniers de l’ouverture de la succursale de Laval.
Déménager à Montréal? Il ne l’a jamais envisagé. «J’ai beaucoup de clients, notamment en droit du travail, qui en avaient assez de devoir se rendre dans des cabinets à Montréal», affirme-t-il.
Des loyers moindres
Son choix est motivé par la conciliation travail-famille plus facile et par le temps de déplacement réduit. «On perd beaucoup de temps tous les jours dans le trafic!» Quant aux loyers, ils sont moindres, permettant ainsi de réduire les coûts.
De fait, le temps lui a confirmé que sa décision de rester à Laval était la bonne. «On a souvent peur d’avoir moins de clients, avoue-t-il. Mais cette crainte s’avère infondée. Bien sûr, certains préféreront toujours les grands cabinets du centre-ville, pour des questions de renommée et de prestige. Par ailleurs, les clients en transport en commun se rendent plus difficilement en banlieue...mais du reste, la différence est mince.»
Se rendre à Laval ou à Longueuil n’est guère difficile lorsque l’on a une voiture. Alors entre le trafic du centre-ville et les autoroutes de la banlieue, les Montréalais n’ont pas vraiment de préférences. Quant aux clients des deux rives, ils ont déjà fait leur choix...
Étudiant
il y a 8 ansC'est intéressant de lire sur la pratique d'avocats situés en dehors de Montréal. Nous avons souvent l'impression qu'il n'y a que le centre-ville, à en lire les articles de ce site, alors qu'il y a tout un monde à l'extérieur.
Anonyme
il y a 8 ansMon bureau étant à 3h30 de Montréal je dois être dans la brousse! Lol un article spécial sur les avocats qui s'aventurent courageusement à ...Laval et Longueuil. Sur ce site, rien n'existe sauf Montréal.
Lol
il y a 8 ansHahahah j'ai pensé pareil! En lisant le titre je m'attendais au Saguenay, Abitibi, Amos... Bin non, pratiquer en "banlieue" à Laval et à Longueil! Wow! Comme ils sont courageux ces avocats campagnards!