Comment dire non à un associé ?
Agnès Rossignol
2015-01-07 14:30:00
Comment lui dire que vous ne pouvez pas accepter de travail en plus, sans paniquer ou vous énerver ? Avant de refuser le dossier, interrogez-vous sur les motifs de votre réponse car il y a les bonnes et les mauvaises raisons de dire non, conseille Career planning.
Les questions à vous poser au préalable
- Est-ce que je travaille déjà sur d'autres projets urgents ou d'envergure qui monopolisent mon temps ?
- Est-ce que je peux déléguer une partie de mes tâches pour prendre le dossier ?
- Est-ce que je peux les mettre en attente le temps de travailler sur le nouveau ?
- Prendre ce dossier fera-t-il du tort aux autres en cours ?
- Ai-je les compétences nécessaires pour effectuer le travail ?
- Est-ce que je suis la seule personne au cabinet capable de traiter le dossier avec succès ?
Les mauvaises raisons de dire non
Refuser un dossier n'est pas une décision que l'on prend sur un coup de tête. Réfléchissez bien avant car vous pourriez faire mauvaise impression pour la suite.
N'oubliez pas aussi que des raisons qui vous sembleraient justifiées, ne sont pas forcément valables aux yeux de l'associé.
Voici quelques exemples de mauvaises raisons : le dossier a l'air trop complexe; il fait partie des types de dossiers que je traite d'habitude; ce n'était pas prévu que je travaille dans cette matière quand j'ai été embauché.
Les bonnes raisons
Après un examen attentif de la demande de l'associé, si vous lui fournissez les bonnes raisons, il devrait pouvoir les comprendre.
En voici quelques-unes : même si vous ne comptez pas vos heures au bureau, il n'y a tout simplement pas assez d'heures dans une journée pour que vous travailliez davantage; si vous prenez ce dossier, vos autres projets en souffriront; vous n'avez pas les compétences nécessaires pour effectuer ce travail et vous ne pourrez pas les acquérir en temps utile.
La manière de dire non
Vous devrez expliquer vos raisons clairement afin que l'associé se rende compte que vous avez bien évalué la situation.
Tenez-le informé de votre décision rapidement afin qu'il puisse se tourner vers quelqu'un d'autre ou qu'il vous demande de déléguer vos autres tâches si c’est lui qui vous les avait assignées.
Et si ce n'est pas lui, il ne peut en avoir connaissance. Alors présentez-lui les autres projets sur lesquels vous travaillez afin de lui expliquer que vous manquez de temps.
Si vous pensez par ailleurs que vos autres dossiers en souffriront, expliquez-le. L'associé appréciera votre honnêteté et votre dévouement.
Si vous estimez enfin que vous n'avez pas les compétences nécessaires pour faire cette mission, dites-le aussi. Il serait plus préjudiciable d'affirmer que vous pouvez le faire que le contraire. Demandez-lui si les missions futures exigeront ces compétences. Si c'est le cas, indiquez que vous travaillerez pour les acquérir.
La communication et la bonne foi sont les meilleurs alliés dans ce genre de situation délicate et fréquentes.
Anonyme
il y a 10 ansMalgré que cet article puisse être utile à bien des égards, il est malheureux de constater que les avocats juniors doivent encore s'adresser aux seniors en marchant sur des oeufs, comme si le fait d'être incapable de prendre du travail supplémentaire était une honte. Je crois que nous devons nous pencher sur ce phénomène, lequel contribue à la croissance exponentielle des problèmes de burn-out et de dépression chez nos jeunes avocats. Qui plus est, je crois que nous devrions également nourir un environnement d'altruisme et encourager positivement le travail de nos jeunes confrères et consoeurs en leur donnant le goût de la profession plutôt que de les épuiser professionnellement dès leur première année sur le marché du travail.
Anonyme
il y a 10 ansTout à fait d'accord.
Trop d'associés sont non seulement des cancres de la gestion. Face à un trop-plein de mandats et/ou une insuffisance de main-d'oeuvre, dont ils sont les seuls responsables, la seule solution qui leur vient à l'esprit est de «domper» le problème sur le dos des plus jeunes du cabinet.
C'est non seulement lâche, mais irresponsable.