Carrière et Formation

De la médecine au droit…

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Gabriel Poirier

2022-06-28 15:00:00

Elle a été médecin généraliste, et vient de faire le saut dans le cabinet où pratique sa fille (!) pour pratiquer en droit du travail.
« Je suis entière. Je me donne à fond. Je suis toujours à 100 %, si ce n’est pas 200 %. »

Me Patricia Ferland. Source: groupetcj.ca
Me Patricia Ferland. Source: groupetcj.ca
C'est en ces termes que cette passionnée qu'est Patricia Ferland se décrit. Et, à l'entendre, il n'est guère difficile de la croire. Me Ferland vient tout juste de quitter la mutuelle Previgesst pour joindre les rangs de Therrien Couture Joli-Coeur à Sherbrooke.

Elle y pratique dorénavant le droit du travail et de l’emploi, plus particulièrement en santé et sécurité au travail.

Banal ? Bien au contraire.

Cette ancienne médecin généraliste, qui a pratiqué plus de dix ans en France, intègre le cabinet où sa propre fille travaille depuis maintenant quatre ans et demi. Amélie Ferland, Barreau 2018, a suivi les pas de sa maman en droit, mais dans des domaines toutefois bien différents : le litige civil et commercial et le droit des assurances.

Me Amélie Ferland. Source: groupetcj.ca
Me Amélie Ferland. Source: groupetcj.ca
« Nous ne sommes pas dans le même bureau et chacune gère ses dossiers, explique la Barreau 2008. Nous nous voyons parfois sur l’heure de dîner, car elle est très, très, très active. Je vais marcher avec elle, sauf lorsqu’elle décide d’aller courir. »

Me Ferland n'hésite pas à dire qu'elle est très fière de sa fille, en plus de mentionner son fils au passage qui complète actuellement une maîtrise en intelligence artificielle à l’Université de Sherbrooke.

Celle qui se dit très proche de ses enfants ne croit pas qu’elle ait inspiré sa fille à devenir avocate, même si elle reconnaît que cette dernière a été « très contente » d’apprendre que sa mère allait rejoindre son bureau.

Choisir le droit

Patricia Ferland a complété son baccalauréat en droit à l'Université de Sherbrooke, après être débarquée au Québec au début des années 2000. Elle s'est laissée tentée par les témoignages d'autres expatriés qui lui vantaient les « grands espaces » du Québec et la « convivialité » et l’« esprit rassembleur » des Québécois.

Mais pourquoi le droit ? Elle explique avoir été prise un peu au dépourvu, à l'époque, par les longs et difficiles processus d'équivalence des diplômes. L’examen écrit du Conseil médical du Canada, qui octroie à ceux qui le réussissent un permis d’exercice dans les autres provinces canadiennes, ne garantissait pas, au début des années 2000, la pratique de la médecine au Québec.

« Il fallait passer d’autres examens écrits, des examens oraux et occuper un poste de résident pendant deux ans. J’ai des compatriotes français qui ont brillamment réussi l’examen du Conseil et les examens du Québec, mais qui n’ont jamais été capables d’obtenir un poste de résident. »

Patricia Ferland a ainsi fait le choix de se réorienter vers le droit. Elle était, bien sûr, un peu « offusquée » par cette situation, mais elle assure qu’elle a toujours aimé le droit et que la justice est l’une de ses valeurs fondamentales.

Elle ne s'ennuie plus forcément de la médecine puisqu'elle a aujourd'hui le sentiment d'avoir trouvé le juste milieu entre les lésions professionnelles et le droit.

« C’est pour cette raison que mon nouveau travail me passionne autant, car je suis une passionnée de la médecine. » Précisons qu’elle offre dans sa pratique un service de gestion des réclamations pour lésions professionnelles.

Conciliation famille-études

La transition n'a pas forcément été de tout repos, la Barreau 2008 ayant « tout donné » pour réussir son baccalauréat tout en continuant d'exercer son rôle de mère.

« Mon double rôle de mère et d’étude a été le plus grand défi, car j’avais deux enfants en bas âge. Mes enfants faisaient plein d’activités… ce qui m’a amené à empiéter sur mes nuits et à souffrir d’un manque de sommeil chronique. Mon défi était de faire en sorte que mes enfants soient heureux, car je ne voulais pas qu’ils subissent les conséquences de mon retour aux études. »

Atouts majeurs

Me Ferland est aujourd'hui convaincu que son expérience dans le domaine de la médecine généraliste bénéficie à sa pratique du droit. C'est que cette ancienne stagiaire en droit de la CNESST, qui a travaillé pendant 13 ans pour l'entreprise de gestion de dossiers de santé et sécurité au travail, Privigesst, s'occupe principalement de réclamations pour lésions professionnelles.

Cette pratique l'amène à représenter ses clients devant les différents paliers de la CNESST et du Tribunal administratif du travail. Des lésions musculosquelettiques, des maladies pulmonaires professionnelles et des lésions psychologiques forment ainsi son pain quotidien.

« Si vous me présentez, par exemple, un rapport d'expertise médical, je suis capable de déterminer rapidement si les questions ont été bien répondues, car j’ai une analyse critique de tout ce qui est médical. »

Elle estime également que son bagage professionnel aiguise son acuité intellectuelle et lui apporte une perspective critique qu'elle n'aurait pas forcément acquise sans sa double formation.

« Ma double formation professionnelle, médicale et juridique, ainsi que mon expérience dans le domaine du droit de la santé et de la sécurité du travail, sont des atouts majeurs qui me permettent d’étudier rapidement un dossier sous tous ses angles et d’établir la meilleure stratégie, » indique la principale intéressée.

TCJ est content

Le cabinet semble pour sa part très heureux d'avoir recruté Me Ferland dans ses rangs.

« La venue de Patricia dans l’équipe permettra à nos clients de bénéficier d’une expertise reconnue ainsi que de conseils stratégiques en matière de santé et de sécurité au travail », explique Claudia Dubé, associée et directrice de l’unité d’affaires en droit du travail et de l’emploi.

Dans le cadre de sa pratique, Patricia Ferland est réputée privilégier les démarches de conciliation dans le règlement des dossiers. Elle rédige des demandes de partage de coûts et de transfert d’imputation. Elle conseille également les employeurs pour trouver les meilleures solutions afin de réduire l’impact des lésions professionnelles sur leurs dossiers financiers.

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1 commentaire
  1. DSG
    ne garantissait pas... la pratique de la médecine au Québec
    Think about it: this woman from France couldn't practice family medicine in Quebec, which we desperately need, yet she could practice law, which we absolutely do not need. There are way too many lawyers and they actually contribute to the failing health of the population. Many of my colleagues make me sick. It's so ridiculous that people don't realize that the problem with healthcare is that government is held hostage by the medical associations, the unions and a bloated bureaucracy.

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