Heure facturable: pour ou contre?

Les avocats adorent détester l’heure facturable; mais de nos jours, nos vies se mesurent en termes d’objectifs à l’année, au mois, à la semaine, à la journée… Et nous savons combien nous devons facturer pour atteindre ces objectifs.

L’heure facturable est une forme de tyrannie économique qui contrôle la vie personnelle et le travail. Organiser le temps, le chronométrer, le facturer: les avocats n’aiment pas réduire leur relation au client à des unités facturables, mais ils sont hésitants à changer ce modèle de facturation…

Et les clients, se demande The Canadian Lawyer?

Et bien ils se fichent de l’heure facturable; ils veulent seulement payer moins pour les mêmes services. Peu importe si les avocats comptent leurs heures ou offrent un prix forfaitaire pour leurs services.

Le client veut savoir comment son avocat occupe le temps qu’il lui facture; un forfait peut devenir angoissant et pour le client et pour l’avocat. Il faut donc convenir d’un tarif qui correspond aux services juridiques rendus mais ne soit pas pour autant à l’origine d’une crise cardiaque chez le client - même si ce prix revient moins cher à l’heure, il peut faire peur avec tous ses chiffres.

De plus, le client ne sera en général pas très content s’il doit payer des frais supplémentaires pour des services non compris dans le forfait, si la communication avec l’avocat est limitée pendant sa mission, s’il a moins de contrôle sur le professionnel qui travaille sur son dossier, si une avance en cash est demandée, et si la facture doit être de toute façon payée sur une base mensuelle régulière.

5 points pour contrer l’heure facturable

Mais si vous voulez essayer un modèle alternatif à l’heure facturable, voici quelques facteurs dont dépend le succès - ou non - de votre nouveau système:

- une sélection attentive des clients: des gens trop exigeants ou qui ont besoin d’une assistance continue ne seront pas de bons candidats pour une rémunération au forfait;

- une communication franche et ouverte dès le début de la relation de travail et du versement du premier acompte est nécessaire;

- une compréhension et une maîtrise des points juridiques et des services demandés par le client est indispensable avant de recevoir un acompte (ce qui n’est pas toujours possible, d’où le fait que le forfait ne soit pas forcément la meilleure solution);

- un contrat de facturation clair et définissant les services qui doivent être rendus ainsi que le délai nécessaire pour remplir à bien le contrat;

- avoir accès à des spécialistes experts dans le domaine demandé est essentiel (le modèle du forfait n’est en général pas compatible avec des avocats juniors ou stagiaires).