Carrière et Formation

L’activiste-juriste

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Marie-Ève Buisson

2023-05-02 15:00:00

Une étudiante en droit se fait remarquer par ses diverses implications pour la communauté trans et non-binaire…
Celeste Trianon
Celeste Trianon
Celeste Trianon est une étudiante trans de première année à l’Université de Montréal. Ses diverses implications dans la communauté 2ELGBTQ+ font d’elles une étudiante passionnée mais aussi très occupée.

À seulement 19 ans, Celeste Trianon a fondé son tout premier Collectif juridique trans. Dans les dernières années, l’étudiante a pu aider plus de 500 personnes trans à changer leur mention de nom et de sexe sur leur certificat de naissance.

« Le but ultime de cette clinique juridique est d’améliorer l’accès à la justice pour les personnes trans. Pour le moment, je ne fais qu’aider les personnes dans leur documentation de changement de nom et de mention de sexe. La demande est très forte et j’ai plusieurs bénévoles pour m’aider à y arriver », explique-t-elle.

Le Collectif juridique trans se promènera dans les prochains mois à travers le Québec pour aider les communautés qui vivent en région. Il s’installera entre autres à Québec, au Saguenay, en Abitibi-Témiscamingue puis à Gatineau.

Celeste Trianon utilise avant tout le droit comme outil de justice sociale afin d'améliorer l’accès à la justice pour les personnes trans. « J’ai décidé d’aller étudier en droit pour pouvoir redonner à la communauté. Je souhaite utiliser le droit civil, notre constitution et nos chartes pour pouvoir mieux attaquer ces enjeux fondamentaux », détaille-t-elle.

C’est pourquoi elle se considère comme activiste-juriste. « Je ne suis pas seulement une activiste ou une juriste. Pour moi, être activiste-juriste, c'est d’utiliser le droit comme un outil afin de promouvoir l’inclusion et la liberté civile », ajoute-t-elle.

Étudiante trans

Celeste Trianon considère qu’elle est pour l’instant la seule étudiante trans de sa faculté de droit. « C’est une expérience à la fois inclusive et isolante pour moi. J’ai plusieurs collègues qui se tiennent en solidarité avec moi et qui comprennent les enjeux de ma communauté. Toutefois, je me sens quand même isolée, puisque mes expériences ne sont pas partagées », avoue-t-elle.

L’étudiante admet tout de même que l’environnement n’est pas hostile envers la communauté trans. « C’est mieux que plusieurs autres endroits, mais je ne peux pas dire que c’est parfait », dit-elle.

En plus d’étudier à l’Université de Montréal, Celeste Trianon s’implique dans diverses associations à l’Université du Québec à Montréal et à McGill.

« Si c'était possible, j'aurais pris des cours dans chacune des trois facultés pour pouvoir utiliser les forces de chacune. Puisque ce n’est pas possible, je préfère m’impliquer dans les différentes associations des universités. Parfois, j’aide aussi quelques professeurs à donner des cours », mentionne-t-elle.

Pour le moyen et le court terme, Celeste Trianon espère pouvoir continuer de faire avancer sa mission qui est d’améliorer l’accès à la justice pour les personnes trans. Pour le long terme, celle-ci espère pouvoir travailler en pratique privée, peut-être même dans un cabinet.

« Je ne sais pas si je vais participer à la course aux stages l’année prochaine, puisque je me vois moins travailler dans les grands cabinets. J’aimerais toutefois collaborer avec eux pour créer des bourses pour les étudiants trans en droit. Ce serait une première au Québec! », dit-elle.

L’étudiante mentionne également qu’elle veut discuter dans les prochains mois avec la CAQ et les partis de l’opposition.

« J’aimerais discuter de la possibilité de modifier le livre sur le droit international privé du code civil en plus de faire invalider des ordonnances en droit de la famille abusives comme celles qu’on voit en Floride actuellement. Je veux aussi trouver un moyen de faciliter les changements de nom et de sexe pour les personnes trans nées hors Québec », soutient-elle.

Selon Celeste Trianon, le Québec demeure un endroit beaucoup plus inclusif que les États-Unis. « Il y a toutefois certains changements à faire pour améliorer l’accès à la justice des personnes trans », conclut-elle.

En plus de son Collectif juridique trans, Celeste Trianon est consultante pour la Chaire de recherche sur les enfants trans et leurs familles, présidente de l’organisme Euphorie dans le genre et administratrice de l’Association des juristes progressistes.

Elle est également administratrice de TransEstrie à Sherbrooke en plus d’avoir été coordinatrice à la défense des droits trans du Centre for Gender Advocacy à l’Université de Concordia.

En mai prochain, elle sera conférencière invitée pour l’événement État des faits: la transition légale au Québec depuis la reconnaissance de la mention du sexe «X».

Elle parle le français, l’anglais, le mandarin et l’espagnol.
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14 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Stunning and brave
    She is stunning and brave. She stood up to the patriarchy.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      LMFAO !
      "She stood up to the patriarchy."


      Au Québec, le patriarcat doit être aussi difficile à trouver qu'un pogo dégelé chez Québec solidaire!

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Dernière heure: voici le "trans-ableism" !
    Cet article est l'occasion parfaite pour sensibiliser la populace ignorante à une nouveau phénomène au sujet duquel il faut l'éduquer: en anglais on appelle ça le "trans-ableism".

    Vous êtes nés dans un corps entièrement fonctionnels mais ressentez, "au niveau de votre moi-intérieur", que vous auriez dû naître handicapé ? Ce nouveau progrès est pour vous!

    https://www.foxnews.com/lifestyle/transgendered-transabled-people-choosing-identify-handicapped

    Voyez cette femme (Jewel Shuping) expliquer comment elle s'est fait retirer la vue afin de s'épanouir dans la cécité (avec allocation de soutien aux handicapés ?):

    https://www.youtube.com/watch?v=ERxDQfGzjfw

    Une bonne partie du monde occidental marche, avec fanfare, vers son déclin civilisationnel, mais la propension au consensualisme que le peuple québecois brandi avec fierté (i.e. le fameux "tsénouzôte on aime pas la chicane") garanti que nous seront les derniers à abandonner ces lubies, si jamais la raison reprenait le dessus.

  3. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a un an
    Transculte
    Les trans aiment en effet beaucoup se faire remarquer.

    J'espère qu'un jour tous ceux qui ont été aidé à soi-disant changer de sexe comme on change de couleur de cheveux pousuivront tous ces facilitateurs.

    Ces gens ont besoin d'aide pour les ramener sur Terre, pas pour leur faire croire qu'ils sont des dromadaires. Ça ça serait courageux.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    "Ça ça serait courageux."
    Comme on pouvait le prévoir (surtout après l'épisode de la plandémie de covid-19), les professionnels de la santé courrageux se font rares.

    Voyez la détresse de cette mère qui voudrait une consultation pour son enfant, mais qui se heurte à des professionnels assurément peu enclin à risquer leur situation (ainsi qu'une accusation au criminel pour encouragement aux thérapies de conversion):

    https://www.journaldemontreal.com/2023/05/02/changement-de-sexe-la-detresse-dune-mere

    Les professionnels ne sont pas censés subordonner leur jugements à celui de quelqu'un d'autre, mais dans le domaine de la santé ils sont un grand nombre à le faire, en s'en remettant à l'avis des Libéraux de Justin Trudeau.

    Comme le souligne Bock-Côté, les militants trans chassent en meutent car individuellement ils ont peu de courrage, et s'ils avaient devant eux davantage de gens qui disent non, plutôt que des yes-men, ils se calmeraient bien vite.

    https://www.journaldemontreal.com/2023/05/02/un-jour-tot-ou-tard-ce-sera-votre-tour-detre-la-cible-des-wokes

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Vous avez fait ma journée
    "les militants trans chassent en meutent [sic] car individuellement ils ont peu de courrage [sic]" : dixit un internaute anonyme.

  6. Droit inc censure
    Droit inc censure
    il y a un an
    Droit inc censure
    Droit inc censure des commentaires parfaitement légaux et légitimes. Attention: la Charte québécoise s'applique en matière privée, salopard de Lewandowski!

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    "pousuivront tous ces facilitateurs"
    Ils risquent de se faire poursuivre, au sens propre, et ça pourrait mal finir.

    Lorsque le vent tournera, les facitateurs prévoyants et suffisament riche auront pris la fuite depuis longtemps, et les autres devront courrir vite car ils auront à leur trousse des hordes d'éstropiés auparavant biberonnés à la version woke de la légtime défense.

    Lorsqu'ils voudront renouveller leurs assurances auto et habitation ils risqueront de se faire répondre "Désolé, Dr. Steinfranken, nous n'avons plus de produit d'assurance couvrant les gens ayant votre parcours professionnel, puisque seulement l'année dernière, pour votre profil de risque, nous en sommes à 483 incendies criminels, 327 voitures vandalisées, et 183 attaques à la machette, dans un rayon de 20 km de votre résidence.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    internaute annonyme?
    La formule est de Bock-Côté, comme l'indique le commentaire qui cite sa source.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Et alors ?
      L'auteur du commentaire fait clairement sienne la formule de Bock-Côté, mais ne semble pas avoir le courage de signer son propre commentaire. En anglais on dit : the pot calling the kettle black.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Vous n'ont plus ! Pour votre punition...
      "mais ne semble pas avoir le courage de signer son propre commentaire"


      Vous ne signez pas non plus votre commentaire.

      Pour votre punition, trouvez un expression en français désignant cela.

  9. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Un peu de retenue s.v.p.
    Dommage que la Charte ne requiert pas aussi aux gens de rester poli …

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