Les changements dans la pratique: menaces ou opportunités ?
Delphine Jung
2017-11-06 10:15:00
Dans le cadre de la journée de formation baptisée « Les nouvelles tendances du milieu juridique » organisée par l’ABC – Division Québec et SOQUIJ, Mes Pascale Pageau et Virginie Arbour-Maynard, du cabinet Delegatus ont tenu une conférence.
Durant plus d’une heure, elles se sont demandé quelles devaient être les réactions des avocats concernant les bouleversements de la profession. Peut-on résister aux changements, mais surtout, faut-il résister à ces changements ?
Me Arbour-Maynard souhaiterait que les avocats réalisent que oui, la profession est en train d’évoluer et que les changements apportent de bonnes choses.
Parmi ces évolutions : des nouveaux joueurs, comme les cabinets comptables qui ouvrent des cabinets d’avocats (PwC par exemple), ou encore de plus en plus d’avocats solo.
Du côté des clients aussi, on observe depuis plusieurs années des évolutions : des faillites et des pertes d’emploi, donc des gels d’activités, une stratégie de prudence qui s’installe, une revue des dépenses…
Des nouvelles façons de faire aussi ont été observées, comme l’augmentation du recrutement de conseillers juridiques à l’interne.
Enfin, ce qui semble surtout faire peur aux avocats c’est l’arrivée de l’intelligence artificielle.
Mais la pire menace pour Me Arbour-Maynard, c’est de ne pas s’y adapter justement. Alors faut-il paniquer ou pas ? « Entre les deux, il y a la réflexion, conseille sagement Me Arbour-Maynard. Il faut donc réfléchir à la manière dont on va se positionner face à ces changements », dit-elle.
Pour elle, cette sorte de remise en question passe par une question essentielle : pourquoi être avocat ?
Comme l’IA va décharger l’avocat de certaines tâches, il est temps pour lui de miser encore plus sur le volet relationnel. « Connaissez vos clients et pas seulement leur nom, créer un lien avec eux, car plus le relationnel est fort, plus vous allez les éloigner de la concurrence. Travaillez votre capacité d’écoute, soyez sincère, humble et transparent », énumère à son tour Me Pageau.
« L’intelligence artificielle c’est bon, c’est performant, ça va nous aider, mais il faut apprendre à l’introduire dans notre pratique », conclut Me Arbour-Maynard.