Quels sont les enjeux du recrutement juridique?
Marie-Ève Buisson
2024-12-03 14:15:48
Une experte décortique les enjeux du recrutement juridique en 2024…
Danielle Montpetit, présidente et cheffe de la direction au Groupe Montpetit examine les défis du recrutement juridique en 2024.
Entre rareté des talents, nouvelles attentes des employeurs et évolution des priorités des candidats, le milieu juridique doit s'adapter à une réalité en pleine mutation.
Rareté du personnel
Ces dernières années, la pénurie de personnel qualifié s’est accentuée dans le domaine juridique. Les employeurs recherchent des candidats capables d’être rapidement opérationnels, mais comme le souligne Danielle Montpetit, « la personne parfaite est difficile à trouver ».
Face à ce constat, les entreprises n’ont d’autre choix que d’investir dans la formation et l’encadrement de leurs nouvelles recrues, une démarche essentielle mais qui peut retarder la rentabilité.
Malgré cette situation, les opportunités professionnelles ne manquent pas : des postes pour avocats, parajuristes et adjoints juridiques restent disponibles, le défi résidant davantage dans le recrutement de candidats qualifiés.
L’être humain
L’année 2024 marque un virage important où l’humain est placé au centre du processus de recrutement. « Aujourd’hui, nous sommes tous des collègues, une équipe. On mise sur l’être humain. C’est là le secret de la réussite », affirme Danielle Montpetit.
Les employeurs privilégient désormais les qualités personnelles, comme la transparence, la bienveillance et une attitude positive, sur les compétences purement techniques. « Les qualifications s’apprennent, mais l’attitude et la personnalité sont des atouts rares et précieux », insiste-t-elle.
Mouvements de carrière
Les avocats, comme d’autres professionnels, sont de plus en plus enclins à changer d’emploi, même après plusieurs années de stabilité.
La plupart d’entre eux sont motivés par la recherche d’un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle, une insatisfaction vis-à-vis des promesses non tenues ou un désir d’évoluer dans un environnement qui correspond davantage à leurs valeurs.
Une stabilité de trois à cinq ans dans une entreprise est aujourd’hui considérée comme remarquable.« Ce qui était rare il y a 20 ans, comme le départ d’un associé sénior, est désormais courant. Les priorités des candidats ont changé », explique Danielle Montpetit.