Séance ciné : devenez un super-héros

M comme Métier

Et si vous n’aviez pas été avocat ?

Peut-être auriez-vous exercé la même profession que le père de Polo (ado incarné par Jérémie Duvall)…, soit femme de ménage, essayant tant bien que mal de nourrir votre modeste famille.

C’est en tout cas le sujet de cette comédie sociale aux thématiques d’actualité (immigration, lutte des classes, adolescence), très ancrée dans l’air du temps.

Même sans trop connaître la société française et ses problèmes- dont découle la majorité des gags- Mon père est femme de ménage soulève l’intérêt par sa façon d’aborder des sujets universels : la difficulté d’élever ses enfants, de transmettre les bonnes valeurs dans un monde de plus en plus axé sur l’apparence (voir comment la sœur du jeune héros veut à tout prix devenir Miss).

Le film, adapté d’un livre lui-même écrit par la réalisatrice Saphia Azzeddine, dont c’est le premier essai au cinéma, pose de belles questions sur la réussite socio-personnelle et le déterminisme professionnel : peut-on s’extraire de son milieu de naissance ? Peut-on parler de réussite sans parler d’argent ?

L’œuvre est certes tantôt anecdotique (mise en scène inexistante), tantôt maladroite (des situations trop caricaturales, des dialogues qui sonnent faux) mais possède une vraie fraîcheur et sincérité de ton.

Faut dire que le casting, crédible, y est pour beaucoup, avec notamment François Cluzet, qui tient l’affiche avec le charisme qu’on lui connaît, parfait en paternel travailleur, super-héros du quotidien.

Et, en bonus, vous pouvez y emmener vos ados, le film s’articulant, assez justement, autour d’un gamin de seize ans.

M comme Marvel

Et si vous êtes vous-même un grand ado ?

On vous conseille la bande du film The Avengers, qui réunit la fine fleur des super-héros Marvel.

Iron Man (Robert Downey Jr.), la Veuve Noire (Scarlett Johansson), Capitaine America (Chris Evans), Hulk, Thor… ils sont tous dans le film de Joss Whedon, papa de la série télé Buffy contre les vampires, et véritable amateur de comics.

Forcés à s’unir par le directeur de l’organisation nommée Shield- gardienne de la paix intergalactique, afin de contrer les desseins maléfiques de Loki, extraterrestre shakespearien rongé par la haine, ils vont ensemble former la joyeuse petite bande des Avengers.

Plus de super-héros = plus d’action ? Définitivement, oui. Mais pas que.

En effet, Joss Whedon a concocté un spectacle de belle envergure pour ce blockbuster qui crée la surprise. En ne sacrifiant aucun personnage au détriment d’un autre, et, en laissant libre cours à un humour réjouissant dont il a le secret, il insuffle un supplément d’âme à ce qui aurait pu être qu’une simple démonstration technique.

En plus de se réapproprier le sujet et l’espace (la séquence finale, au rythme d’une partition musicale signée Alan Silvestri est à couper le souffle), Whedon épate par son sens du détail qui change tout (judicieux choix de casting que Mark Ruffalo en Bruce Banner/Hulk).

Sans temps mort, le film rappelle ce qu’est une alliance réussie entre divertissement et cinéma.