L’avocat de l’intelligence artificielle

Dominique Tardif
2020-02-05 15:00:00

C’est quelqu’un d’allumé et de passionné, d’engagé. C’est une personne d’idées, idéaliste aussi… et au grand cœur.
Il a été sélectionné par la Gouverneure générale du Canada comme une des 250 « étoiles montantes » de la conférence sur le leadership à Québec de juin prochain.
Son podcast a été vu par près de 3 millions de personnes, dont une dizaine de milliers d’auditeurs réguliers.
Il travaille dans la très glamour industrie de l’intelligence artificielle, et plus précisément – et déjà - pour le ''Office of the CEO'' d’Element AI, là où prennent forme les projets stratégiques de l’entreprise. Un peu comme un chef de cabinet, il est en charge des partenariats clés, des projets susceptibles de faire avancer les choses, des leviers de financement, et j’en passe.
Le résultat d’un plan de match calculé, tout ça? Non. Une histoire de vaisseau spatial, plutôt.

Heureux hasard, Alex se trouvait aux côtés du fondateur d’''Element AI'' (son patron actuel) quand ce dernier a eu l’idée qui allait le mener à la création de l’entreprise. Ensuite sollicité pour s’y joindre, il a décidé de faire le saut même s’il adorait son travail d’analyste et les gens, et qu’il se trouvait déjà bien chanceux.
Comme écrit Sheryl Sandberg : ''« If you’re offered a seat on a rocket ship, don’t ask what seat! Just get on. »'' Voilà comment Alex voyait cette occasion en or.
Faire de Montréal un hub
On s’est rencontrés à la légendaire Brasserie Harricana, lui en jeans (moi pas, malheureusement), près de son boulot - en plein cœur, justement, du quartier de l’intelligence artificielle de Montréal. Il a pris une bière, et je me suis lancée, pour une raison obscure, dans un drink d’une couleur vaguement orange portant curieusement le nom de ''Piscine''.

« Être assis deux fois au bon endroit et au bon moment », qu’il appelle ça!
Ce qui (outre sa copine) fait battre son cœur, le réveille tous les matins et le fait rêver chaque soir? Encourager un écosystème de bâtisseurs, créer des compagnies phares, créer un mélange d’investisseurs, de talents locaux et de talents d’ailleurs qu’on accueille à bras ouverts…et faire de Montréal un hub, quoi!
Il a déjà ‘coché deux cases’ de son bucket list, à savoir (1) contribuer à ce que le siège social d’une entreprise d’envergure et d’importance internationale comme Element AI soit établi à Montréal et reste à Montréal (ce qui est notamment sécurisé par un récent financement d’importance, la participation de la Caisse de dépôt et d’investissement Québec), et (2) faire ainsi valider et confirmer par des investisseurs extrêmement sophistiqués, locaux et d’envergure internationale, que ce que l’entreprise fait apporte de la valeur et que, en d’autres mots, elle « passe le test ».
Donner au suivant
Sur le plan personnel, il confie que son corps lui a rappelé, dans la dernière année, qu’il ne faisait pas toujours bon ménage avec tout ce voyagement. Ces quelques ennuis lui ont fait prendre conscience de l’importance de balancer ce désir de contribuer au développement économique du Québec avec celui de garder la santé, d’avoir de la place pour la famille et les amis et, en bref, de maintenir un meilleur équilibre.

Cette grande volonté – qui coule dans l’ADN familial, visiblement - d’aider son prochain, on la sent tout au long de notre échange : qu’il s’agisse de parler de ses études en droit international (''intensive program on the interaction between business and human rights law'') à Oxford ou encore de son implication dans l’initiative ''AI for Good'', qui l’a notamment amené à négocier une entente avec Amnistie Internationale sur des projets relatifs à l’identification des génocidaires du Soudan du Sud ainsi qu’aux abus faits à l’endroit des femmes sur les réseaux sociaux.
Un conseil qu’il a reçu et qui l’a changé? Celui d’un employé du ''Mountain Equipment Co-op'', alors qu’Alex faisait ses emplettes pour préparer un voyage d’un an, sac sur le dos, après ses études de droit. Quand il lui a tout bonnement demandé si, à son avis, il manquait quelque chose sur sa liste d’achats, l’employé, qui revenait lui-même du même genre de voyage, lui a répondu : ‘Une seule chose : il faut dire oui, il faut essayer et il faut oser’.
Un conseil qui l’habite depuis, et qu’il tente d’appliquer pour oser lorsqu’il hésite, pour explorer de nouvelles choses et pour saisir les occasions.
Des regrets? S’il n’avait pas besoin de dormir, qu’il me dit, il pourrait en faire plus! Il consacrerait tout son temps à des projets importants et des causes dont l’avancement est susceptible d’avoir un impact sur la société.
Il n’a définitivement pas qu’un nom de star : il en a l’aura aussi!