La pratique solo… bien entouré!
Emilie Therrien
2013-09-03 14:15:00
Dans ce cas, le réseau devra être beaucoup plus large que celui de l’avocat en cabinet: il sera constitué de plusieurs piliers sur lesquels l’avocat solo s’appuiera dans sa pratique.
Pratiquer en société nominale
Une société nominale permet à plusieurs avocats de mettre en commun certaines dépenses et de rester indépendants les uns des autres. Je pratique dans une société nominale depuis bientôt un an et cette structure est selon moi, un excellent compromis entre le cabinet et la pratique complètement solo.
En tant que jeune avocate, je ne connais pas tous les rouages du droit et je peux bénéficier des connaissances et de l’expérience de mes collègues plus expérimentés. Je peux aussi travailler dans leurs dossiers et alors acquérir une expérience encore plus pertinente, tout en conservant mon indépendance en tant que travailleuse autonome.
Si l’idée de pratiquer en société nominale vous enchante moins, je vous conseille tout de même de vous louer un espace où vous aurez des gens avec qui interagir, ne serait-ce que pour conserver un contact avec l’extérieur…
S’entourer de plusieurs mentors
Tout au long de votre carrière, vous allez rencontrer des gens qui vous inspirent, qui voudront vous épauler et vous donner un coup de pouce pour que vous preniez les bonnes décisions.
Un mentor est un pilier important de la pratique solo et c’est pourquoi je les « collectionne » : ils sont d’excellents motivateurs et ils me donnent les orientations et l’assurance dont j’ai besoin pour pouvoir persévérer dans ma pratique.
On m’a jadis suggéré d’en avoir au moins trois. Le premier doit posséder une expérience impressionnante. On pourra bénéficier de ses réflexions et connaissances juridiques.
Le second sera un avocat en milieu de carrière, dont les conseils concernant le développement de carrière et l’orientation de la pratique seront le reflet de la réalité et de ce que les avocats recherchent chez un junior.
Le troisième pourrait être un avocat de la même expérience que soi et qu’on admire pour son brillant départ; celui-là nous donnera de bons trucs pour gérer notre pratique au quotidien et nous permettra de poser les questions de base sans avoir peur du ridicule!
Comment trouver ces mentors? Le Barreau de Montréal propose un service de mentorat, de même que divers organismes tels que la Jeune Chambre de commerce de Montréal et l’Association du Jeune Barreau de Montréal.
Les circonstances de la pratique peuvent elles aussi vous conduire à rencontrer des gens qui pourraient être vos mentors : quelqu’un qui vous a déjà passé en entrevue, un avocat de la partie adverse dans un dossier passé, etc.
N’hésitez pas à les contacter et les inviter à des lunchs ou autres rencontres professionnelles : les avocats adorent parler de leur pratique!
L’entourage immédiat
Lancer sa propre petite entreprise n’est jamais facile et les débuts sont souvent l’équivalent d’un tour de montagnes russes. Être bien entouré devient donc essentiel pour que l’avocat à son compte ne perde pas la tête.
Ma famille et mes amis sont d’importants piliers de ma pratique, car ils me soutiennent dans ce que je fais et me remontent le moral dans les moments difficiles, et ce, même si je les vois moins souvent. Leur admiration m’insuffle une bonne dose de motivation à chaque fois.
Finalement, la pratique solo ne l’est pas tout à fait ou, du moins, ne devrait pas tout a fait l’être!
Émilie Therrien est avocate dans une société nominale et pratique dans plusieurs domaines de droit. Elle collabore également au Journal du Barreau. Chaque semaine, elle fait part des hauts et des bas de la pratique solo sous forme d’anecdotes et de trucs, le tout dans le but de faire comprendre ce que constitue le quotidien pas toujours facile des avocats travailleurs autonomes.