Une avocate solo au service des Français
Emilie Therrien
2014-01-20 14:15:00
Forte de son nouveau titre d’avocate au Québec, Me Alix a dû passer beaucoup d’entrevues.
Constatant les réticences de la part des cabinets privés de recruter des avocats français, réticences qu’elle dit comprendre, elle a occupé des emplois qui lui ont permis d’obtenir une première expérience en sol québécois et ainsi connaître comment fonctionne la société québécoise… et son droit civil! «J’ai appris mon droit québécois ici et, avec le temps, j’ai commencé à faire des petits mandats à côté de mon travail.»
Bourse de démarrage de l’AJBM : un bon coup de pouce!
Ayant toujours voulu travailler en cabinet, Me Alix a donc décidé de partir à son compte il y a environ un an et pratique dans plusieurs domaines, que ce soit en droit de la famille, en droit de l’immigration, en assurances, en droit des contrats et en responsabilité civile.
Récipiendaire de la première bourse de démarrage de cabinet de l’Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM), ce qui a constitué un excellent coup de pouce, elle a ouvert son propre cabinet, Alix Avocate.
«Pour la bourse de l’AJBM, j’ai beaucoup misé sur le fait que je vise comme clientèle les Français qui arrivent au Québec ou qui sont déjà au Québec et qui ont besoin de services juridiques », affirme Me Alix. « Il y a de plus en plus de Français au Québec et ils ont besoin de services juridiques variés.»
Sollicitée par ses compatriotes
Me Alix ne s’imaginait toutefois pas être à son compte à si court terme. «Je croyais que je me lancerais à mon compte environ cinq ans après mon arrivée au Québec!» Et pourtant, plusieurs de ses compatriotes l’ont approchée afin de s’associer. «Beaucoup d’avocats français nouvellement arrivés viennent me voir, car ils n’ont pas nécessairement envie de commencer leur pratique seuls et veulent se bâtir une clientèle.»
Me Alix ne compte pas s’associer avec l’un d’eux pour le moment. « Je commence à donner à ma pratique le sens que je veux et je ne veux pas dérouter de mon chemin pour l’instant.»
Conseils aux jeunes avocats français
À défaut de s’y associer, quels conseils Me Alix pourrait donner à ces avocats fraîchement débarqués au Québec?
Outre le fait qu’il faut travailler fort, il faut d’abord avoir une expérience québécoise préalable et connaître le droit québécois. «Ici, tout est différent: la relation entre les avocats, entre l’avocat et ses clients, la procédure, etc. La perception du métier d’avocat n’est pas la même. Autant en France, être avocat est vu comme étant un métier ‘noble’, autant ici, être avocat est vu d’un point de vue business, plus pragmatique.»
Selon Me Alix, il faut être débrouillard et ne pas avoir peur d’aller chercher l’information par soi-même et de se créer un bon réseau qui permettra de profiter des références tant d’autres avocats (par exemple, viser les jeunes dans les grands cabinets) que des autres compatriotes français déjà installés au Québec.
Comment Me Alix se voit-elle dans cinq ans? «Je serai probablement toujours à mon compte et j’aurai peut-être même un salarié!»
Nous souhaitons bonne chance à Me Alix dans sa belle aventure au Québec!
Émilie Therrien est avocate dans une société nominale et pratique dans plusieurs domaines de droit. Elle collabore également au Journal du Barreau. Chaque semaine, elle fait part des hauts et des bas de la pratique solo sous forme d’anecdotes et de trucs, le tout dans le but de faire comprendre ce que constitue le quotidien pas toujours facile des avocats travailleurs autonomes.