Au secours des détaillants
Daphnée Hacker
2014-03-20 14:15:00
Son domaine, c’est le commerce de détail. Si elle travaille avec des détaillants de divers secteurs, dont les chiffres d’affaires peuvent varier de 100 000$ à 100M$, elle fait particulièrement affaire avec les commerces de mode et de marchandises. «Je suis une vraie passionnée de la mode», confie la femme de 31 ans qui porte une élégante robe témoignant de son goût pour le prêt-à-porter.
À la fois comptable et consultante
Celle qui arpente régulièrement les allées de centres commerciaux en profite toujours pour observer l’évolution de ce marché, qui connaît des temps difficiles. «Depuis la crise financière de 2008, les bannières américaines et européennes sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers notre marché pour continuer leur croissance», observe-t-elle. Les petits détaillants, poussés à céder leurs locaux centraux aux multinationales, souffrent aussi du coût de plus en plus élevé des loyers et de la compétition accrue du commerce électronique, explique Mme Velentzas.
Cette situation ne s’observe pas seulement dans les centres d’achats, mais aussi dans les chiffres d’affaires de ses clients. «Les chiffres reflètent cette dure réalité, mais ce qui est positif, c’est que ça peut nous aider à identifier les stratégies à revoir. Par exemple, si un client a tenté d’innover avec une nouvelle ligne de vêtements, nous pouvons décider de l’éliminer si les ventes ne sont pas concluantes», indique celle qui agit aussi à titre de consultante pour certains détaillants. «L’audit me permet de comprendre ce qui s’est passé dans l’entreprise, tandis que la consultation m’aide à analyser où mon client aurait intérêt à se diriger s’il veut que son entreprise se perpétue», fait-elle valoir.
Survivre dans la jungle
La compétition féroce dans les centres d’achats est loin d’être terminée, souligne la comptable. Seulement au cours des dernières années, des compagnies comme Target, Michael Kors et Victoria’s Secret ont élu domicile au Québec, alors que plusieurs autres géants du commerce ont déjà fait connaître leur intention de s’implanter ici, dont Whole Foods (alimentation) et Nordstrom (vêtements et accessoires).
Comment est-ce que les détaillants canadiens vont s’en sortir? «Il faut avoir une forte présence en ligne, c’est incontournable», affirme Mme Velentzas. Selon elle, le commerçant doit autant soigner l’image de son site web que celle de son magasin physique. «Il doit y avoir un thème récurrent, une identité bien définie. Vu que les consommateurs ont tellement de choix, ils doivent vivre une expérience unique avec votre commerce, c’est le seul moyen de se distinguer, de maintenir une clientèle… bref, de survivre!», s’exclame-t-elle.
Pour aider les commerçants dans cet univers en mouvance, Mme Velentzas ne cesse de se garder informer des tendances et défis. «Ma firme organise aussi des conférences et ateliers réguliers pour les clients, nous faisons venir des experts du milieu, pour les conseiller et les orienter dans leur décision», ajoute-t-elle.
Lorsqu’un conflit survient, l’avocat est là!
Les avocats font partie des professionnels qui peuvent apporter un appui aux clients de Mme Velentzas. «Même si c’est plutôt rare, il arrive que des conflits de travail surviennent», dit-elle. C’est à ce moment que l’aide des avocats est particulièrement appréciée. Les montants de poursuite n’étant souvent assez élevés pour justifier de se rendre en cour, il est d’autant plus important selon elle de faire de l’arbitrage entre le propriétaire et l’employé.
En 10 ans, la comptable a rarement vu des situations gravement dégénérer. L’avocat doit s’intéresser à comprendre la réalité du client, avance la comptable. «Comme ça, il peut prévenir les mauvaises décisions et aider le meilleur déroulement possible du commerce», croit-elle.