La comptable enquêtrice
Daphnée Hacker-b.
2013-01-24 15:00:00
« Lorsque nous sommes arrivés, nous avons rapidement su que presque tout l’argent avait disparu », raconte-t-elle, se remémorant les débuts de ce mandat qui, encore aujourd’hui, est le plus important de sa carrière.
Globalement, les fonds perdus par les investisseurs s’élèvent à 400 millions de dollars.
Nommée séquestre, l’équipe de Richter s’est lancée dans un long processus pour récupérer le plus de fonds possible, assistant les commissions des valeurs mobilières de l'Ontario et du Québec lors du procès.
Une longue saga, qui n’est pas encore complètement terminée.
Parmi les 1900 petits investisseurs, un grand nombre avaient hypothéqué leur maison… des gens qui ont tout perdu, rappelle Mme Gaudreault, sur un ton empli de compassion.
Tout sauf monotone
La fraude, les faillites, les chicanes, les divorces, autant de réalités avec lesquelles son équipe VLT (éValutation d’entreprise, Litige et Transactions) doit composer au quotidien.
Pascale Gaudreault adore son travail. Elle participe a des mandats visant à calculer les préjudices financiers dans des causes de pertes d’exploitation, de rupture de contrat, de fautes professionnelles ou de fraudes.
Ses clients sont de tous horizons, de l’immobilier au transport, en passant par les services municipaux et les télécommunications.
« Je fais toujours de nouvelles rencontres, je découvre de nouvelles histoires, ça bouge. C’est tout sauf monotone! » dit-elle avec un large sourire celle qui a été nommée associée il y a un an exactement.
Selon cette mère de famille, un bon comptable doit savoir manier les chiffres, mais surtout, il doit faire preuve d’humanisme, en étant sensible aux attentes et aux inquiétudes de ses clients.
Les avocats mènent le «show»
Celle qui est spécialisée depuis 10 ans dans les domaines de la juricomptabilité, des services de soutien en matière de litiges et d’évaluation d’entreprises, apprécie particulièrement ses expériences à titre d’experte devant la Cour supérieure du Québec, et dans le cadre d’arbitrages.
« J’ai adoré faire ces 10 témoignages! C’est stressant, mais il faut être rigoureux et surtout, faire preuve d’une grande honnêteté intellectuelle », indique la comptable de 41 ans.
Un autre élément du travail qu’elle aime; son contact quotidien avec les juristes.
Que ce soit dans une grande enquête comme celle de Norshield, où elle accompagnait les avocats des commissions, ou dans les cas de litiges, qui occupent la majeure partie de son temps.
Certains l’impliquent dès le début dans leur dossier, d’autres désirent de l’aide pour préparer les interrogatoires ou pour réviser le rapport d’expert. L’objectif reste le même pour la comptable, il faut aider les avocats avec les informations financières du dossier.
« Je vois mon rôle comme celui d’une actrice de soutien, ce sont les avocats qui mènent le spectacle », explique-t-elle.
Au final, c’est l’intervention des avocats, appuyés d’une équipe professionnelle, qui va déterminer l’issue d’un dossier.
Et lorsque le client gagne, « c’est la satisfaction ultime! » lance-t-elle.