Ces avocats qui coûtent une fortune

Rene Lewandowski
2011-10-28 15:00:00
Alors il sait, lui, à quel point les services juridiques peuvent coûter cher si on ne les surveille pas avec attention.

Allgood, 62 ans, dirige les affaires juridiques de la plus grande banque canadienne depuis 2000. À l'interne, son département juridique compte 165 avocats, l'équivalent d'un cabinet canadien de taille moyenne ou d'un très gros cabinet québécois. Une centaine travaille au Canada, dont près de 10 au Québec, principalement en droit civil. Les autres sont répartis dans 11 pays et veillent aux affaires juridiques de la banque à l'étranger, présente dans 55 pays. Ça en fait, des avocats à gérer!
Des avocats inefficaces
Et pourtant, ce ne sont pas ces avocats-là qui lui causent le plus de soucis, mais ceux des cabinets privés, fournisseurs de l'institution financière. Car ils coûtent la peau des fesses et ils risquent de demander encore plus dans les années qui viennent. Le 2011 Chief Legal Officer Survey, un sondage dévoilé cette semaine à Denver par l'ACC, révèle que les avocats externes ont augmenté leurs taux horaires en 2010 et ce, malgré le climat économique incertain. Pis, près d'un chef des affaires juridiques sur deux (43%) s'attend à ce que les taux augmentent encore en 2011!
La qualité des services s'est-elle améliorée pour autant? Pas nécessairement.

«De 10 à 15% de trop», dit-il. Ça paraît peu, mais comme la Royale dépense chaque année plus de 70 millions de dollars en frais juridiques, 15%, ça fait un gros pactole.
Un sujet chaud
David Allgood n'est pas le seul à penser cela. Selon le 2011 Chief Legal Officer Survey, plus du tiers (37%) des chefs des affaires juridiques interrogés ont déclaré vouloir embaucher cette année. C'est plus qu'en 2008 et 2009. Aussi, les départements juridiques des entreprises sont de plus en plus nombreux à recruter du personnel autre que des avocats, notamment des parajuristes et autres employés de soutien. Tout cela parce qu'ils estiment être mieux servis à l'interne que par les fournisseurs de services juridiques traditionnels.
Chez les cabinets d'avocats, les réactions sont partagées, mais la plupart prennent de plus en plus conscience qu'ils doivent changer leurs façons de livrer les services et de les facturer. Le mot à la mode ces temps-ci est la gestion de projet, qui permettrait, paraît-il, de mieux prévoir les étapes et les coûts associés à un mandat.

Brock Gibson, président du conseil de Blakes, adhère aussi à cette idée, mais estime que son cabinet offre déjà des services à très haute valeur ajoutée à ses clients.
«C'est notre engagement, c'est pour cela qu'ils viennent nous voir», dit l'avocat-patron. Il mentionne que la tarification alternative ne se prête pas à tous les types de services juridiques. Qu'elle cadre mieux avec des services de base à gros volume, moins pour des services spécialisés, dont l'issue et la durée sont souvent imprévisibles.
«Quand un client a besoin de services hyper pointus pour une transaction majeure, le taux horaire est encore la meilleure façon de facturer», dit Brock Gibson.
STUPIFY
il y a 13 ansJ'ai entendu ça des dizaines de fois. Pourtant, la question reste toujours la même: pourquoi les banques et autres grosses entreprises pensent-elles encore qu'elles auront un meilleur service dans les plus gros cabinets, alors que dans la réalité, nous savons tous que ce n'est même pas vrai? Comme me disait un jour un avocat bien connu que je ne nommerai pas: si ça coûte si cher, c'est parce qu'il y a des acheteurs qui sont prêts à payer si cher. Tant qu'ils aura des "fidèles", il y aura une "religion". Que les entreprises qui disent payer trop cher aillent voir les plus petits cabinets, voire même les avocats solo. Peut-être seront-elles surprises de voir la qualité à bon prix de leurs services.
En réalité donc, je n'ai aucune pitié pour les entreprises qui vont voir leurs "chums" des grosses boites et qui se plaignent ensuite que ça coûte cher.
DSG
il y a 13 ans> J'ai entendu ça des dizaines de fois. Pourtant, la question reste toujours la même: pourquoi les banques et autres grosses entreprises pensent-elles encore qu'elles auront un meilleur service dans les plus gros cabinets, alors que dans la réalité, nous savons tous que ce n'est même pas vrai? Comme me disait un jour un avocat bien connu que je ne nommerai pas: si ça coûte si cher, c'est parce qu'il y a des acheteurs qui sont prêts à payer si cher. Tant qu'ils aura des "fidèles", il y aura une "religion". Que les entreprises qui disent payer trop cher aillent voir les plus petits cabinets, voire même les avocats solo. Peut-être seront-elles surprises de voir la qualité à bon prix de leurs services.
> En réalité donc, je n'ai aucune pitié pour les entreprises qui vont voir leurs "chums" des grosses boites et qui se plaignent ensuite que ça coûte cher.
That's a very good point. Many a time I sat at a closing by myself with five lawyers from a big firm sitting across from me.
Here’s another idea: hire qualified in-house counsel instead of mere simpletons that left big firms just to have more time to spend with their kids.
Anonyme
il y a 13 ans> J'ai entendu ça des dizaines de fois. Pourtant, la question reste toujours la même: pourquoi les banques et autres grosses entreprises pensent-elles encore qu'elles auront un meilleur service dans les plus gros cabinets, alors que dans la réalité, nous savons tous que ce n'est même pas vrai? Comme me disait un jour un avocat bien connu que je ne nommerai pas: si ça coûte si cher, c'est parce qu'il y a des acheteurs qui sont prêts à payer si cher. Tant qu'ils aura des "fidèles", il y aura une "religion". Que les entreprises qui disent payer trop cher aillent voir les plus petits cabinets, voire même les avocats solo. Peut-être seront-elles surprises de voir la qualité à bon prix de leurs services.
> En réalité donc, je n'ai aucune pitié pour les entreprises qui vont voir leurs "chums" des grosses boites et qui se plaignent ensuite que ça coûte cher.
Vous avez raison, partiellement. Les petits cabinets peuvent offrir des services d'excellente qualité, qui rivalisent avec les services des grands cabinets, et très généralement à meilleur prix. Ce que ne peuvent offrir les plus petits cabinets à une institution comme la RBC, c'est une équipe, avec des membres dans plusieurs des métropoles canadiennes. Cette structure, souvent nécéssaire aux dossiers des grandes institutions, est très dispendieuse et augmente substantiellement l'overhead des grands cabinets. Ajouter à cela le "prestige" que s'imposent les banques à faire affaire avec les grands cabinets et leur volonté d'exclure ceux-ci à titre de procureurs de leurs clients dans de potentiels litiges, le fait que bien des avocats de grands cabinets ne feraient pas ce travail et ni les sacrifices qu'imposent les clients d'un grand cabinet sans la rémunération qui vient avec et vous avez la recette pour des "avocats qui coûtent une fortune".
Il n'y a pas qu'une face à cette médaille M. Lewandowski.
Avocat
il y a 13 ans"> En réalité donc, je n'ai aucune pitié pour les entreprises qui vont voir leurs "chums" des grosses boites et qui se plaignent ensuite que ça coûte cher."
C'est ce qui rend l'existence même de l'ACC une hypocrisie... Ces gens-là multiplient les cocktails pour permettre aux cabinets de venir participer à grands frais d'installation et d'organisation pour ensuite que ces mêmes cabinets puissent facturer le tout aux membres de l'ACC. Jamais on n'a vu ces derniers mettre fermement le pied dans la porte...