Avocats, attention avec Zoom!
Florence Tison
2020-04-23 11:15:00
Dans les circonstances disons inhabituelles engendrées par la pandémie de la COVID-19, les technologies de visioconférence contribuent même à la survie de bien des bureaux d’avocats… sans parler du plaisir de jaser à ses proches à distance après une journée de travail!
Mais, mais, mais! La plus populaire des plateformes de visioconférence, Zoom, soulève de plus en plus de critique quant à sa sécurité pour les utilisateurs.
Les avocats, responsables de documents sensibles concernant leurs clients et leur cabinet, doivent à tout prix garder en tête les dangers potentiels liés aux outils technologiques dans leur pratique.
Canadian Lawyer Mag a détaillé des problèmes de Zoom qui devraient mettre la puce à l’oreille des avocats.
- Pas de chiffrage bout à bout, contrairement à ce que Zoom prétend. Le chiffrage bout à bout, ou « end-to-end encryption » en anglais, fait en sorte que toute communication entre vous et vos interlocuteurs est cryptée pour qu’elle ne soit compréhensible que pour les participants à l’appel. Pour la confidentialité, on repassera.
- Des pirates informatiques parviennent à se joindre aux réunions sur Zoom et les faire dérailler en publiant du contenu de mauvais goût, ou pire, en prenant contrôle de la webcam et du micro.
- On a trouvé sur le dark web des comptes Zoom accompagnés des noms, adresses courriel, identifications de réunions et mots de passe de leurs propriétaires.
- Des comptes personnels et professionnels sur Zoom ont été retracés sur des forums utilisés par des criminels.
- Les comptes Zoom peuvent facilement être hackés en sachant l’adresse courriel qui y est associée.
- Zoom a envoyé des données de ses usagers abonnés et non-abonnés à d’autres entreprises telles que Facebook lorsqu’ils se connectaient via la plateforme de médias sociaux.
- Des accès clandestins à des données de profils LinkedIn ont été autorisés pour des usagers abonnés et non-abonnés à Zoom.
- Risques de virus.
- Des vidéos de Zoom sans protection et visibles en ligne.
- Des appels qui transitent par des serveurs chinois.
- Et finalement, les organisateurs des réunions sur Zoom on la possibilité de surveiller si les participants écoutent bel et bien l’appel ou s’ils sont occupés ailleurs.
- N’oubliez pas qu’un compte sur Zoom est comme n’importe quel compte en ligne : utilisez des mots de passes difficile à décrypter et l’identification deux voies, comme un texto avec un code de confirmation.
- Les abonnés reçoivent un code d’identification personnel pour les réunions. Ne le rendez pas public : des gens pourraient se joindre à la conversation.
- Utilisez le mode salle d’attente pour pouvoir approuver l’admission de chaque participant à la réunion.
- Protégez chaque vidéoconférence avec un mot de passe.
- Ne téléchargez Zoom (ou toute autre appli de visioconférence) que par le site web officiel, ou de Apple ou Google Play pour les téléphones intelligents.
- Considérez une alternative telle que Visio-avocats, Slack, Signal, Legaler, GoToMeeting, Skype for Business, Microsoft Teams, Jitsi ou Google Hangouts.
L’information des avocats est donc à risque, de même que le contenu des vidéoconférences. De grandes entreprises et des gouvernement ont dû interdire l’utilisation de la plateforme de visioconférence en raison des doutes quant à sa sécurité et sa confidentialité. Zoom fait d’ailleurs face présentement à des recours collectifs.
Ça rappelle aux professionnels juridiques l’importance d’utiliser avec précaution les plateformes et logiciels, qu’ils soient à usage gratuit ou non!
Quelques conseils en ce sens :