Le défi de Dunton Rainville
Natacha Mignon
2010-01-26 08:30:00
Jean-Jacques Rainville : On va continuer à faire ce qu’on fait depuis de nombreuses années et qui nous a permis tranquillement de passer d’un cabinet d’une dizaine de professionnels à quatre-vingts dix aujourd’hui. Notre recette à nous, c’est d’avoir les qualités d’une petite organisation avec les moyens d’une grande. On reste très près de nos clients, et on travaille, grâce à des ressources humaines et matérielles, en profondeur dans nos domaines de compétence.
Comment a été la dernière année pour votre cabinet ?
Très bonne. Nous intervenons en Droit public, Droit du travail et de l’emploi coté patronal, Droit civil, assurances et construction, et Droit des affaires. Et bien, je vous dirais que tous nos secteurs ont continué à croître en 2008 et 2009, et je prévois la même tendance en 2010. En fin de compte, la crise ne nous a pas affectés du tout. Même le droit des affaires a bien marché. Nous avons dans ce groupe une forte activité en bancaire. Et, s’il y a eu moins de financement, il y a eu plus de réalisation des garanties.
Même les récents scandales dans le domaine municipal, à Montréal, n’ont pas affecté votre activité droit public ?
Tout cela ce sont des histoires de journalistes. Mon cabinet n’a pas été affecté. D’ailleurs, ca n’a affecté personne. A part, peut-être ceux qui se présentaient aux élections.
Dans ce contexte, votre cabinet prévoit-il des embauches ?
Oui, certainement deux à trois nouveaux avocats.
Est-ce un challenge pour un cabinet comme le votre de parvenir à recruter des jeunes avocats de talent ?
Vous voyez, il y a deux sortes de bureaux et en fonction de leur personnalité, les avocats vont être attirés plutôt vers l’une ou vers l’autre.
Prenez l’exemple d’Ogilvy Renault, qui est un très bon cabinet. Quand vous rentrez dans ce cabinet, vous en devenez héritier. Vous héritez de la pratique Ogilvy. Quand vous rentrez dans un cabinet comme le notre, on veut que vous soyez entrepreneur et que vous contribuiez à développer notre pratique. Alors à chaque type de personnalité, son type de cabinet je crois.
Dès l’embauche, nous recherchons chez les jeunes avocats que nous rencontrons un potentiel pour l’entreprenariat, car vraiment cela correspond à la culture du cabinet. En outre, nous sommes un cabinet modeste en taille. Alors notre croissance passe aussi par le développement d’affaires réalisé par nos nouveaux avocats.
Quand vous me dites que vous voulez continuer à croître est-ce que cela pourrait passer par une fusion ?
En affaire, on est toujours condamnés à grossir. Une entreprise qui ne prépare pas sa croissance signe son acte de décès. Ça ne veut pas dire qu’il faut se développer n’importe comment. Nous nous ne fermons aucune porte et nous restons à l’affût de toutes les occasions. Vous citiez le cabinet Robic Me Painchaud], voici par exemple des gens avec lesquels il nous ferait plaisir de discuter. Ils exercent dans un domaine complémentaire et sont bons dans ce qu’ils font.
Avez-vous des visées à l’étranger, comme c’est la mode dans beaucoup de cabinets, pancanadiens ou non ?
Non ! A propos, un cabinet pancanadien, cela n’existe pas. Aucun d’eux n’ont de bureaux dans les provinces atlantiques. Ceux qui prennent cette appellation sont en réalité des cabinets torontois qui ont ouvert des bureaux où ils avaient des occasions d’affaires. Ces cabinets qui ont ainsi établi des bureaux au Québec demeurent dirigés par Toronto.
Aujourd’hui, parmi les gros de la place, je ne vois plus qu’Ogilvy Renault, Heenan et Lavery qui ont conservé une vraie direction des affaires à Montréal.