Une Super pro du droit de la finance!
Camille Laurin-desjardins
2020-11-04 15:00:00
Elle trépignait déjà à l’idée de se rendre à Boston pour le prestigieux souper annuel de l’organisation, en mars. Évidemment, vous connaissez la suite…
La réputée avocate en droit bancaire et en droit du financement, membre du Barreau du Québec et de celui de New York depuis 2000, se réjouit tout de même de cette nomination, annoncée par McCarthy Tétrault.
Droit-inc en a discuté avec Me Phelan, la seule Canadienne parmi la liste des treize nouveaux membres nommés cette année...
Droit-inc : Comment avez-vous réagi quand vous avez appris la nouvelle? C'est un accomplissement pour vous?
Mary-Jeanne Phelan : Absolument, c'était un grand honneur! C'est une organisation qui existe depuis longtemps, et leurs critères d'admission sont très rigoureux. Être nommée, pour moi, ça représente beaucoup d'années de travail et d'accomplissement, en ce qui concerne mes connaissances en droit...
J'ai été très chanceuse dans ma carrière d'avoir des mentors autour de moi, de parfaire mes connaissances, d'être entourée d'experts, non seulement ici au bureau, mais auprès d'autres experts dans le domaine, ici à Montréal, et partout au Canada.
Pour moi, ce que ça représente, c'est une reconnaissance du travail bien fait. Et j'espère que ça continuera, que je pourrai être en mesure d'être un mentor auprès de nos jeunes ici à McCarthy Tétrault, et aussi dans le domaine du droit du financement en général.
Comment fonctionnent les nominations?
Normalement, il faut faire une demande d'admission, mais il faut que quelqu'un sur le comité de nomination nous suggère. Il faut faire une demande, et ça prend aussi l'appui d'autres fellows.
Ils cherchent à avoir des membres qui rencontrent plusieurs critères : ça prend 15 ans de pratique, il faut être spécialisé dans le domaine, mais c'est important aussi pour le collège de partager ces connaissances, d'être impliqué au Barreau.
C'est une organisation qui est basée aux États-Unis, très proche de l'American Bar Association. J’ai appris l'existence du collège par l'entremise de mes implications auprès de l'American Bar Association, mais aussi parce que j'étais impliquée à l'Association du Barreau canadien : je suis coprésidente du comité bancaire de la section du droit des affaires de la division du Québec.
Je suis impliquée à l’ABC et j'ai déjà fait des formations au Barreau du Québec. J'ai publié un article au UCC Law Journal et un article dans une publication du Barreau du Québec qui s'appelle « Développements récents en droit bancaire ».
À l’American Bar association, j'assiste à des réunions, j'ai donné des formations, j'ai publié quelques articles aussi...
Qu'est-ce que ça implique, être membre de ce collège?
Faire partie du collège, c'est non seulement une plaque sur le mur, mais c'est aussi faire partie d'une organisation où les gens cherchent à partager leurs connaissances. Donc le fait d'avoir accès aux autres membres, c'est incroyable.
Ça donne accès à un réseau, et à des activités qui se tiennent à l'année longue. C'est non seulement un honneur, mais c'est un outil qui va me servir dans ma pratique, continuellement.
Évidemment, ça ne change pas ma pratique au jour le jour. Je vais continuer à faire ce que j'ai toujours fait... Mais avoir cette reconnaissance, c'est une confirmation de mes connaissances et de mes habiletés. Le fait d'être membre de ce collège prestigieux, ça confirme le fait que je fais partie d'un groupe de spécialistes, dans un domaine qui est particulier.
Quels dossiers ou transactions ont été marquants pour vous dans les dernières années?
Il y en a plusieurs que je ne peux pas mentionner publiquement, évidemment...
Je pense au dossier minier de Stornoway, l'année passée. Les diamants Stornoway, c'est un dossier ici, où Investissement Québec était le prêteur principal – il y avait d'autres créanciers.
Le prix du diamant a chuté et les créanciers devaient racheter l'entreprise comme telle : il y avait beaucoup d'enjeux. C'était évidemment une question de restructuration, comment réaliser sur les sûretés… et le chiffre d'affaires était très important.
Avez-vous toujours pratiqué dans le domaine du droit du financement?
J'ai fait un an de pratique en litige, avant de changer de bureau et de domaine pour McCarthy, en 2001. Mais depuis, je travaille en droit du financement et en droit bancaire.
Je fais de la titrisation, je traite des produits dérivés, toutes des choses reliées au financement commercial.
Qu'est-ce que vous aimez dans ce domaine?
Dans le droit du financement, j'adore le fait que ce soit de l'obligation pure : les relations entre créanciers et débiteurs sont à la base de tellement de transactions pertinentes, dans nos vies de tous les jours, non seulement comme personne, mais aussi pour les entreprises.
Ça semble très facile à la base, mais il y a souvent des questions très complexes et j'ai toujours trouvé ça intéressant.
Aussi, j'ai fait une maîtrise à Oxford, où j'ai touché à ce domaine en particulier : j'avais un cours avec le professeur Roy Goode, un professeur éminent dans le domaine dans le monde, auteur de plusieurs conventions internationales dans le domaine.
J'avais commencé avec ça dans mes études, et j'ai changé de bureau pour McCarthy Tétrault parce qu'ils avaient une expertise hors pair dans ce domaine. Ç'a toujours été intéressant, et ça continue de l'être.
Ce que j'adore, dans ce que je fais au jour le jour, dans les transactions, c'est que ce n’est jamais la même chose. Pour chaque transaction, il y a des enjeux différents. J'ai toujours trouvé ça fascinant.
J’aime la drive et l'adrénaline que vous trouvez dans une pratique de transaction, comme en droit du financement. Et aussi la variété du type de transactions : être impliquée dans des titrisations, des financements bancaires, des transactions de syndicats bancaires...
Et aussi la question des enjeux transfrontaliers, des transactions commerciales entre différents pays. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je me suis impliquée plus auprès de l'American Bar Association.