Entrevues

« L’entrepreneuriat est en hausse chez les avocats »

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Jean-Francois Parent

2017-01-18 15:00:00

Pour 2000 $, cette start-up offre l'incorporation, une convention entre actionnaires, trois contrats au choix et quatre heures de consultation avec un avocat. Zoom sur cette initiative de juristes…
Clémentine du Pradel
Clémentine du Pradel
Une idée, un site web et beaucoup, beaucoup d’huile de coude sont les trois pattes du tabouret sur lequel repose LexStart, une plateforme virtuelle qui propose le maillage entre les avocats et les entrepreneurs. C’est pratiquement une startup, spécialisée dans l’offre de services juridiques aux startups…

« L’entrepreneuriat est en hausse tandis que les jeunes avocats cherchent du boulot. C’est l’essentiel du « pitch » d’ascenseur des associés de LexStart, Clémentine du Pradel et Gilles de St-Exupéry. La boîte a été fondée l’an dernier.

Le site se veut un lieu de rencontres virtuelles où les avocats peuvent mousser leur expertise et les entrepreneurs acquérir le soutien dont ils ont besoin.

« Nous nous basons sur les études du Barreau et du Jeune Barreau qui relèvent que trop de jeunes avocats arrivent sur le marché sans avoir d’emploi », explique la patronne de l’entreprise en démarrage Clémentine du Pradel.

Augmentation d’entrepreneurs

Parallèlement, les études telles l’Indice entrepreneurial signalent une importante évolution de la volonté d’entreprendre au Québec.

« Ce sont des acteurs à fort potentiel pour les avocats », soutient LexStart dans un livre blanc publié le 17 janvier. Quand on sait que plus de 20 % des nouveaux entrepreneurs—un taux qui dépasse les 35 % dans certaines régions—sont rebutés par la « complexité des procédures administratives, juridiques et fiscales », l’avocat est plus qu’un mal nécessaire.

Pour faire le pont entre ces deux communautés, « nous proposons d’animer une communauté virtuelle », explique Clémentine du Pradel. Ainsi, les avocats qui s’inscrivent sur la plateforme voient leurs offres de services promues par LexStart auprès de son auditoire.

Facebook, LinkedIn, Twitter, tout y passe.

« Un avocat qui blogue sur un sujet donné—la convention d’actionnaires, les contrats avec les fournisseurs, etc.—pourra voir ses contenus diffusés par notre entremise », explique Mme du Pradel. Huit avocats sont déjà inscrits au répertoire de LexStart.

L’inscription donne également accès des services, comme l’affichage de profil sur LexStart, des contenus promotionnels réalisés par LexStart, etc.

Le prix mensuel du membership offert aux juristes oscille entre 40 et 85 dollars.

Choisir selon leurs besoins

Gilles de St-Exupéry
Gilles de St-Exupéry
C’est à l’aide de ces profils que les entrepreneurs qui font partie du réseau pourront choisir le conseiller juridique qui leur convient selon leurs besoins du moment. « Nous proposons aussi des kits de démarrages aux entrepreneurs, qui incluent des heures de conseils juridiques, des contrats standardisés, etc. »

Les entrepreneurs défraient les coûts de ces kits de base, et ensuite si la relation se poursuit avec un avocat, les deux parties prendront leurs propres arrangements.

L’idée est surtout de rendre accessibles les services juridiques de base par l’entremise de forfaits. Pour 2000 $, LexStart offre l'incorporation, une convention entre actionnaires, trois contrats au choix et quatre heures de consultation avec un avocat.

Pour les accompagner dans leur démarche, Mme du Pradel et son associé, Me Gilles de St-Exupéry, ont recruté comme président de leur CA un spécialiste du démarrage chez Dunton Rainville, l’avocat John Robert Kelly. Une rédactrice juridique, l’étudiante en droit Vanessa Ntaganda, seconde tout ce beau monde.

Enfin, pour les aider à concentrer leur tir sur les cibles choisies—démarrage, droit, contrats—LexStart s’est dotée d’un comité aviseur, où siègent Vincent Gautrais, directeur du centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, Éloïse Gratton, associée chez BLG, et Dominic Jaar, associé chez KPMG.
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11 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    Clap Clap
    Bravo! Belle facon de continuer a deprecier l offre des services juridiques au quebec. Lachez pas, les notaires ont fait ca depuis 20 ans et on a vu la ou ca les a menes. Vous pourriez tant qu a y etre payer pour rendre ces services? Et quand a la qualite de ce qu on voit generalement dans ce genre de produit one-size-fit-all, c est souvent a la limite de la responsabilite profesionnelle. C est ca qui arrive quand le barreau ne fait pas son job de proteger le public...trop d avocats, trop de services a rabais = baisse de qualite donc hausse du risque pour le public. Du bel ouvrage.

    • Maurisse
      Maurisse
      il y a 7 ans
      Pas tellement
      Le problème n'est pas tellement qu'il y a trop d'avocats, mais que les gens n'ont pas l'argent pour les payer.

      C'est plate de même, mais le citoyen ordinaire qui gagne 44 000$ n'a simplement pas les moyens de payer 20 000$ pour des frais juridiques, qu'il ne récupérera d'ailleurs pas s'il est victorieux en cour.

      En ce sens, je crois que la profession doit innover pour trouver des moyens d'être moins chère et surtout plus efficace, tout en maintenant des services de qualité.

      Sur ce dernier sujet, je partage effectivement vos inquiétudes quant aux services décrits dans l'article.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    Agreed
    I don't see how you can potentially craft a USA that is adapted to a client's needs for such a price. It is outrageous. Also, how do you intend to keep your contracts base up-to-date with case law, developments, etc? How will you ensure that they are at all times "market"?

  3. MG
    Belle initiative
    Je trouve qu'il s'agit d'une belle initiative qui permettra aux nouvelles entreprises de pouvoir démarrer sans faire ce type de travail elles-mêmes (la plupart n'ont pas les moyens de se payer des services juridiques...). Ces dernières seront prises en charge par un avocat (sûrement junior) qui pourra les aviser et qui pourra même évoluer avec l'entreprise. Une initiative win-win!! Un gros bravo.

  4. Avocat pratique privée
    Avocat pratique privée
    il y a 7 ans
    Je commence où?
    Honnêtement, l'objectif est noble, chapeau.
    Mais pour fournir ces services juridiques pour si peu n'implique qu'un abandon complet du travail de minutie des avocats et l'adoption du "one size fits all", ce que nous savons tous est extrêmement dangereux, et ce, peu importe la branche du droit en question.

    Je ne conseille à personne adopter cette approche comme je ne conseille à personne non plus de payer plus de 250$ de l'heure pour les services d'un avocat.

    Bref, dangereux, très dangereux.

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    Start up
    Une start up qui fait affaire avec ce type d'avocats à rabais mérite de demeurer une start up pour toujours! Ce n'est vraiment pas sérieux!

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    Avocat
    D'expérience personnelle, ce genre de pratique sera plus onéreuse pour l'entrepreneur à long terme. Ces conventions et contrats qui ne sont pas adaptés aux besoins spécifiques des entrepreneurs et à leur situation devront être mis à la poubelle et complètement refaits "from scratch" dans le cadre d'un financement, vente ou autre transaction ou un minimum de vérification diligente est effectuée par des avocats spécialisés en transactions.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    Les affres de l'avocat à rabais
    Je reçois de plus de plus de transferts de dossiers à mon bureau. Des dossiers qu'un jeune avocate a f*ckaillé pendant 3-4 mois sans résultat tout en devant le complexifier. Avec mon taux horaire à 250$ je dois prendre connaissance du dossier, comprendre ce qui a été fait et mal fait, le défaire pour ensuite faire les choses correctement.

    Pire, j'ai des clients qui n'ont pas connu le problème avant longtemps. Ils se sont fait f*ckaillé le dossier tout en se faisant facturer juste assez longtemps pour que le rapport complexité/coûts additionnels pour corriger la situation fasse en sorte qu'il est préférable pour le client d'abandonner les procédures ou de limiter les gestes sur mandat à un point tel que les chances de succès en seront grandement affectées.

    Alors allez-y avec vos services à rabais, mais au final il faudrait plutôt insister sur la compétence que sur le coût des services...

    Par ailleurs, c'est pas vrai que 2 avocats au même taux horaire facturent de la même façon. Alors la différenciation à taux horaire ou même à forfait est trompeuse à mon avis.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    Avocat vs. travailleur syndiqués
    Mettons-nous aussi à payer pour travailler.

    Les candidats à ces formules doivent être soit (1) passionnés par leur travail et assurés que jamais ils ne regretteront d'avoir permis d'ouvrir la porte à ce genre de services cheap (il s'agit de cannibalisme, ils n'auront jamais vraiment leur clientèle car leurs clients vont continuer à faire affaire avec du cheap pour faire le travail si jamais ils osent commencer à facturer correctement), soit (2) ne pas avoir encore compris qu'ils feraient mieux d'être travailleurs syndiqués (police, STM, etc.) afin de faire des salaires largement supérieurs aux leurs en comptant les heures supplémentaires.

    Personnellement, et ça n'engage que moi, mais se mettre sur ce genre de site sonne comme un cri de désespoir et un aveu d'échec dans la profession mais bonne chance malgré tout. Il me semble aussi que le comité d'aviseurs participant, le fait le ventre repus, ayant eu l'opportunité de constituer leurs bas de laine avant de connaitre l'ère naissante du travail cheap.

  9. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    That drunk friend at a party
    This is starting to look more and more like that drunk girl at a party you're trying to look after but she insists on doing whatever the F. she wants because she's drunk anyway. And then the day after comes with the walk of shame and the regrets.

    Guys! Please! Think long term instead of trying to make a quick buck today. Try to sell the quality of your services instead of your cheap labour. Take a class of economics or management, so you can learn what's good marketing and that differentiation through price only is destructive.

    Find me one company which has differentiated itself successfully over the years through a price based competition. I can tell you that isn't Apple and no one gives a damn about LG or HTC...

  10. incompertusx
    incompertusx
    il y a 7 ans
    think big
    Les amis, arrêtez de vous énerver. En effet, la plupart des start-ups ne sont même pas sérieux. Le travail de l'avocat n'est pas celui du conseiller en affaires. Une incorporation simple ne doit pas non plus coûter trop cher. Ce n'est pas le temps de payer cher, surtout lorsqu'il s'agit d'une compagnie à actionnaire unique, comme c'est le cas dans 90%. Ensuite, si ça réussit, on peut rendre ça plus sophistiqué. Évidemment il faut bien informer son client faire des mises en garde, etc.

    Mais la question reste. Les gars ici ont adopté un modèle d'affaires qui semble intéressant. Incorporation + contrats + consultation package. Ok vous dites 2000$ ce n'est pas assez cher. Combien alors? 3000? 5000? 7000? 10000? Et ne commencez pas avec 'chaque cas est un cas d'espèce'. C'est vrai, mais pour un start-up sûrement, on peut proposer un taux général et si le cas est vraiment déraisonnablement compliqué on a toujours droit de ne pas prendre le mandat.

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