L'expert en sécurité
Diane Poupeau
2019-05-15 14:45:00
« Nous proposons des enquêtes, des témoignages d'experts, du soutien au litige, des enquêtes informatiques, des filatures, autant traditionnelles qu'informatiques », nous a-t-il expliqué.
Parmi ses faits d'armes, des milliers de filatures, notamment en matière d’absentéisme ou de vol, des enquêtes sur du trafic de stupéfiants en entreprise, incluant des mesures de filature et d’infiltration qui ont permis d'identifier des réseaux.
Les 137 enquêteurs et spécialistes qui composent son équipe travaillent pour des gouvernements, de grandes entreprises, des PME, les Nations Unies ou encore le Tribunal pénal international.
Travail collaboratif
Claude Sarrazin travaille majoritairement en collaboration avec les autorités judiciaires du pays. Le travaille collaboratif représente 75 % de l'activité de l'entreprise.
« Souvent, il y a des solutions qui existent. Le regard qu'on a n'est pas le même que celui que le procureur a sur son dossier », explique-t-il. Lui défend le travail collaboratif et déplore une « tendance à travailler en silo, dans des espaces très restreints ».
Les cabinets d'avocats ont toutefois bien compris l'intérêt de recourir aux services de consultants en sécurité. « Nous intervenons au niveau de la stratégie d'enquête et sur les moyens de la marier à la stratégie légale. Ça va également plus loin que le simple travail d'enquête, on participe aussi au travail de rédaction des ordonnances ».
Le marché est porteur. « En 27 ans, la demande a définitivement augmenté. Le marché est devenu beaucoup plus ouvert car les gens sont sensibilisés au fait que ça existe », indique Claude Sarrazin.
La cybercriminalité, le nerf de la guerre
Le nerf de la guerre aujourd'hui, c'est bien sûr la sécurité informatique. Rien qu'en 2017, près de 28 000 cas de cybercriminalité ont été signalés à la police canadienne, contre 15 000 en 2014, selon Statistique Canada.
« Ce sont des problématiques qui reviennent, que ce soit en matière de protection des données ou en milieu de travail », indique Claude Sarrazin.
Sirco mène ainsi régulièrement des enquêtes et des audits sur des délits informatiques, incluant le vol de données, les fuites d’informations et les tentatives de prise de contrôle.
En la matière, l'entreprise se doit d'être constamment à la pointe. « Nous collaborons avec des centres de recherche notamment sur les outils informatiques. Les outils d'enquêtes, surtout du point de vue informatique, sont souvent à la remorque des gens qui créent eux-mêmes des outils pour commettre des fraudes », explique-t-il.
Portrait robot de l'enquêteur
À l'instar de nombre de ses collaborateurs, Claude Sarazin a suivi une formation policière avant de bifurquer dans le secteur privé.
Il met également son expertise au service des autres en délivrant des formations. Il intervient notamment au Barreau du Québec pour des sessions sur la preuve, la cybercriminalité, l'équilibre entre les différents moyens d'enquête ou encore le respect de la vie privée des personnes.
Mais tout le monde ne peut pas prétendre au métier d'enquêteur. « Il faut une bonne connaissance du domaine et une compréhension des paramètres légaux », nous a-t-il expliqué.
Un bon enquêteur se doit aussi d'être créatif. « Si on applique toujours la même recette, c'est difficile d'obtenir un résultat probant. Il faut comprendre les besoins du point de vue du client et adapter le modèle d'enquête en fonction de ce qu'il demande ».