Montrez-vous sous votre meilleur profil… financier!
Sophie Ginoux
2024-04-30 14:15:13
Êtes-vous plutôt de tempérament prudent, équilibré ou audacieux? Que ce soit en amour, en affaires ou dans vos finances, il faut connaître son profil pour en tirer profit…
Est-ce que tous les avocats et notaires disposent d’une littératie financière minimale qui leur permet de savoir où ils en sont et ce qu’ils peuvent faire avec leurs avoirs? Ou ne serait-ce que déterminer les grandes lignes de leur portrait financier? Eh bien non, pas du tout, semble-t-il.
« Certains d’entre eux avouent très honnêtement qu’ils n’y connaissent rien » confirme Natasha Black, planificatrice pour la Financière des avocates et des avocats. Avant d’ajouter qu’en raison de cette méconnaissance, des juristes peuvent avoir des stratégies de placements peu cohérentes ou, pire encore, en parfaite contradiction avec leur réel profil d’investisseur. Ce qui, évidemment, entraîne d’amères surprises par la suite.
Mais il est tout à fait possible de remédier à cette lacune, et ce, de manière très simple en suivant les conseils de cette experte.
Les trois piliers de la planification financière
Avant de ne serait-ce que songer à faire des investissements, il faut, selon Mme Black, sonder trois éléments essentiels : sa situation financière actuelle, ses objectifs d’investissement, et son degré de tolérance au risque.
Le premier point nécessite qu’on ait à portée de la main ses données courantes sur ses placements, comme son revenu, ses cotisations au REER / CELI et à d’autres régimes, mais aussi les montants associés à ses régimes d’épargne et de retraite (actuels et passés). Bref, tout ce qui peut permettre à un conseiller financier chevronné de dresser un portrait fiable de sa situation financière.
« De leur côté, les objectifs financiers varient d’une personne à l’autre, indique Mme Black. Certains veulent investir en vue de l’achat d’une maison, d’autres pour leur retraite ou pour leur héritage. »
Enfin, il ne faut pas sous-estimer l’importance de la tolérance au risque. « Plusieurs personnes ne dorment pas de la nuit si leur portefeuille d’actions baisse de 5%, tandis que d’autres ne s’en font pas du tout et envisagent ces placements sur le long terme » explique la planificatrice.
Obtenir le bon profil d’investisseur
Natasha Black est toujours méticuleuse avec les nouveaux ou potentiels membres de la Financière des avocates et des avocats. Elle les rencontre une première fois pour savoir quel est leur niveau de littératie et leur situation financières, puis elle leur envoie un questionnaire spécial de neuf questions élaboré par la Financière qui lui permet d’obtenir un profil financier, profil qu’elle peut ensuite affiner avant de faire différentes propositions de placement.
« Il n’y a pas de recette magique en matière d’investissement, dit-elle. Mais en sachant, par le biais du questionnaire, si les membres sont plutôt prudents ou plutôt audacieux avec leurs avoirs, je peux suggérer, sur la base des autres éléments que j’ai glanés, des solutions de placement avantageuses, adaptées à chaque personne. Et évidemment économiques, puisque la Financière a des tarifs moindres que la concurrence à titre de société à but non lucratif.»
Pour plus de précision encore, le questionnaire dispose, non pas de deux, mais de cinq profils d’investisseurs : Prudent, Modéré, Équilibré, Croissance et Audacieux. Chaque catégorie a une répartition différente des placements. Par exemple, le profil Prudent comprend 80% d’obligations, 10% d’actions canadiennes et 10% de capitaux étrangers. Tandis qu’à l’autre bout du spectre, le profil Audacieux a un ratio de 20% d’obligations, de 40% d’actions canadiennes et de 40% de capitaux étrangers.
« La plupart de nos membres se classent toutefois entre les deux, à savoir dans le profil Équilibré, avec 40% d’obligations et 60% d’actions, indique Mme Black. Et notre sérieux sera le même quel que soit le profil du membre et le montant investi. »
Horizons de placement
Au même titre qu’il n’y a pas une vie pareille à une autre, il n’y a pas de stratégies d’investissement coulées dans le béton. Des événements heureux ou malheureux, des impondérables, des changements majeurs, cela arrive à tout le monde. Par conséquent, pourquoi penser que son profil d’investisseur sera le même dans 20 ans, ou ne serait-ce que dans 2 ans ?
« Pour que les investissements d’une personne correspondent en tout temps à sa réalité et à ses objectifs, je recommande de mettre è jour son profil au moins une fois par an. Nous le faisons de manière automatique à la Financière » précise la planificatrice. Ainsi, un profil à la base équilibré peut devenir plus agressif ou plus prudent, au fil du temps et des aléas de la vie. Merci pour ces précieux conseils, Mme Black !