Comment transformer un prédateur sexuel en agneau docile ?
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Martine Turenne
2017-03-20 15:00:00

Les témoignages sont crédibles. Ils se corroborent. Pour les avocats de Charest, Mes Jacky-Éric Salvant et Antonio Cabral, la semaine dernière a été très éprouvante. Ils ont pris la cause en janvier, après que l’ex-coach ait changé pour la quatrième fois d’avocats depuis le dépôt des accusations.
Il fait face à 57 chefs d'agressions sexuelles et de contacts sexuels alors qu'il était en position d'autorité à l'égard de 12 skieuses âgées entre 12 et 19 ans.
Selon toute vraisemblance, l'accusé de 51 ans ne témoignera pas pour sa défense.
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Mais il faudra davantage que le sauvetage de bébés moutons. Les avocats Salvant et Cabral ont devant eux une tâche titanesque, disent les deux experts en communication Jean-Jacques Stréliski, professeur à HEC Montréal, et Bernard Molusky, titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing à l’Uqam.
Ses avocats pourront-ils renverser la vapeur?
Une image de dur
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Et il a beau sauver les agneaux, l’image que dégage Bertrand Charest est celle d’un dur. «Quand on le voit, dit Bernard Motulsky, il ne dégage ni pitié ni sympathie. Avec son crâne râsé et son côté rambo, tout son look crédite les témoignages : il a de la poigne, on peut l’imaginer en train de contrôler les jeunes filles… Et c’est difficile de changer cette perception. »
Il doit faire face à une accumulation des témoignages de femmes crédibles, dont les histoires arrachent le coeur. « Pour ce qui est de sa réputation, la côte est difficile à remonter, à moins d’une ligne de défense comme celle de Marcel Aubut: ‘j’ai besoin de me faire soigner’… Mais Aubut n’était pas accusé au criminel. »
Des objectifs opposés
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Avouer ses fautes devant l’opinion publique n’a pas le même impact que devant un juge!
« En gestion de crise, une fois que la faute est admise, ça va déjà un peu mieux… Mais là, on est dans le judiciaire, il faut faire le contraire! » dit Jean-Jacques Stréliski.
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Tout ce procès est une très mauvaise stratégie, dit M. Stréliski. S’il en vient à témoigner, ce qui est peu vraisemblable, « il devra être humble et low profile…»
Quoiqu’il en soit, son carré de sable est très, très petit, conclut l’expert.
Anonyme
il y a 7 ansJ'aimerais trouver un/e avocat/e qui voudra représenter toute les femmes qui ont du rester dans une maison d'hebergement pour victimes de violence conjugal, qui ont été obligées à donner accès à l'homme violent à ses enfants à cause de ses droits parentales. Qui ont été obligées à se rencontrer avec lui pour lui montrer ses enfants malgré le fait qu'elles se cachaient et avaient peur pour leur vie. J'aimerais faire un recours collectif contre la loi, le système juridique. Si bous saviez comment nous et nos enfants ne sommes pas protétées. J'aimerais connaître l'avocat/e qui aurait le courage de le faire. Pas vraiment pertinent à l'article, mais juste comme ça.