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Les 100 plus grands cabinets du monde

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Rene Lewandowski

2009-12-04 10:15:00

Sur les 100 plus grands cabinets au monde, 75 sont américains et 14 sont britanniques. Un seul est canadien. Voici pourquoi...
Je ne sais pas pour vous, mais chaque année, lorsque le magazine Fortune publie son «Fortune 500», je me précipite au kiosque à journaux pour me le procurer. C'est toujours intéressant, me semble-t-il, de pouvoir comparer en quelques tableaux les performances des plus grandes sociétés mondiales. Eh bien! saviez-vous qu'un palmarès similaire existe pour les cabinets d'avocats? Oui, oui, depuis quelques années, American Lawyer et Legal Week publient conjointement en automne le «Global 100», qui répertorie les 100 plus grands cabinets au monde selon leurs revenus bruts.

Cette année, le britannique Linklaters trône en haut du classement. Chiffre d'affaires global des 2367 avocats de ce cabinet? Difficile à imaginer qu'une entreprise qui ne vend que du temps puisse générer autant. C'est pourtant le cas de Linklaters, dont les revenus bruts ont atteint, en 2008, 2,4 milliards US. En moyenne, cela veut dire que chaque avocat a rapporté plus de 1 million US!

Il y a 10 ans à peine, un chiffre d'affaires de plus de 2 milliardsUS aurait été impensable pour une firme d'avocats. Aujourd'hui, une demi-douzaine d'entre elles font partie de ce club sélect et quelques-unes sont sur le point d'y entrer. Quatre sont britanniques - dont les trois premières positions -, deux sont américaines. En fait, les cabinets britanniques et américains dominent outrageusement le classement: 75 du top 100 sont américains et 14 sont britanniques. Complètent la liste cinq cabinets australiens, deux français, deux espagnols, un néerlandais et un... canadien, McCarthy Tétrault, 80e, avec un chiffre d'affaires de 445 millionsUS.

Le Global 100 classe aussi les cabinets selon les profits par associé. Ainsi donc, si les Britanniques dominent au chapitre des revenus bruts, les Américains se rattrapent largement dans la colonne des profits, celle qui compte vraiment aux yeux des associés, les vrais propriétaires des cabinets. Plus efficaces les Américains? Sur les 10 premiers dans cette catégorie, sept ont leur siège social aux États-Unis. C'est le new-yorkais Wachtell, Lipton, Rosen&Katz (WLRK) qui arrive en tête: en 2008, chacun des associés de ce cabinet a engrangé en moyenne des profits de plus de 4 millions US. Il devance largement par plus de 700 000$ par associé le numéro deux, le californien Quinn Emanuel Urquhart Oliver&Hedges. Et preuve que l'on n'a pas nécessairement besoin d'être très gros pour être rentable, le chiffre d'affaires de WLRK dépasse à peine le demi-milliard US.

Le marché? Le monde

Plusieurs facteurs expliquent la croissance phénoménale de ces grands cabinets. Bien sûr, la vague de fusions et acquisitions, qui a culminé en 2007, a propulsé plusieurs d'entre eux. Mais c'est surtout le virage international entrepris il y a une décennie, d'abord par les cabinets britanniques, puis par leurs concurrents américains, qui a fait bondir les revenus à des niveaux stratosphériques. Ainsi, la grande majorité des cabinets qui dominent le classement sont aussi ceux qui se sont diversifiés géographiquement. En fait, 11 cabinets du Top 100 ont désormais plus de la moitié de leurs avocats qui pratiquent dans leurs bureaux étrangers.

L'américain Baker &McKenzie, présent dans 39 pays et plus grand cabinet mondial avec ses 3949 avocats, emploie 82% de ses avocats à l'extérieur des États-Unis. Et Linklaters compte 1621 avocats sur 2367 (68% du total) qui pratiquent dans des bureaux situés à l'extérieur du Royaume-Uni. Le cabinet est présent dans 26 villes dans quatre continents.

Où sont les cabinets canadiens?

Il ne faut pas trop s'étonner de l'absence des cabinets canadiens du Top 100 mondial. Contrairement à leurs concurrents étrangers, les avocats canadiens ne se sont pas précipités pour s'étendre un peu partout dans le monde. Peureux? Prudents? Trop prudents peut-être? Disons que la grande majorité ont opté pour la stratégie wait and see plutôt que de foncer les yeux fermés. Vrai que certains y sont allés, mais avec parcimonie. Ainsi, Stikeman (Londres, Sydney), McCarthy (Londres), Ogilvy Renault (Londres), ou Blakes (Londres, Chicago, Pékin, Shanghai, et bientôt dans la région du Golfe) ont des succursales à l'étranger, mais, pour le moment, il s'agit plus de bureaux de représentation; on fait du développement d'affaires, on ne pratique pas le droit.

Seules exceptions, Osler, à New York, dont les avocats font du droit américain, et Fasken, qui a fusionné il y a deux ans avec un modeste cabinet londonien et plus récemment avec un petit cabinet parisien. Mais on est très loin des grandes conquêtes envisagées par les grandes firmes internationales.

Plusieurs patrons de cabinets canadiens estiment de toute façon qu'il n'est pas nécessaire d'avoir pignon sur rue à Shanghai ou à Dubaï pour obtenir des mandats internationaux; avec de bonnes ententes de partenariat avec quelques bureaux étrangers, on peut très bien s'en tirer. Certains ont également mis sur pied des groupes de pratique axés sur des régions du monde. Stikeman, Heenan Blaikie, Ogilvy Renault et Blakes ont par exemple des équipes d'avocats spécialisés sur le marché de l'Inde. Régulièrement, ils envoient ces avocats faire un tour là-bas, établir des contacts avec des cabinets locaux et des clients potentiels. Bonne stratégie? Pendant ce temps, des cabinets britanniques et américains s'installent sur place à Bombay et à Bangalore...

Pour consulter les classements, cliquez ici.
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