Miller Thomson

Une avocate qui n’a pas froid aux yeux!

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Sophie Ginoux

2021-03-19 15:00:00

Pour une seconde semaine, place aux femmes d’exception dans Droit-inc.! Nous terminons cette série de portraits inspirants avec une avocate qui constitue un modèle pour la nouvelle génération...
Me Claudia Desjardins Bélisle. Photo : Courtoisie
Me Claudia Desjardins Bélisle. Photo : Courtoisie
Claudia Desjardins Bélisle n’a peur de rien.

Elle aime voyager, quitte à le faire en solo avec un bébé de quelques mois. Elle jongle aussi entre sa jeune famille et son rôle d’avocate associée au sein du bureau montréalais du cabinet Miller Thomson. Et il n’y a rien, mais rien à son épreuve lorsqu’il est question de droit du travail et de l’emploi, ses deux spécialités.

« Claudia est une remarquable avocate impliquée dans des décisions importantes qui font jurisprudence, dit d’elle son collègue Lawrence Witt. Quand je suis arrivé dans l’équipe de Miller Thomson en 2017, on m’avait prévenu que même si elle était jeune, elle pouvait concurrencer n’importe qui dans le domaine du droit du travail. Et j’ai très vite réalisé que c’était vrai! »

Le mentor de Claudia Desjardins Bélisle, Me François Garneau, est encore plus dithyrambique quand il est question de sa protégée, puisqu’il a travaillé sur de nombreux dossiers avec elle : « Je me souviens par exemple que lorsqu’elle avait moins d’un an de pratique, Claudia m’a remplacé au pied levé dans une cause où la partie adverse avait décidé de me citer comme témoin. Et elle en a tant fait voir à la partie syndicale qu’à la fin de la journée, je crois que ces derniers regrettaient amèrement leur décision! »

L’impact d’un mentor dans sa pratique

Claudia Desjardins Bélisle ne nie pas qu’elle n’a pas froid aux yeux. « Lorsque je me butte à un obstacle, je sais que j’arriverai à le surmonter », avoue-t-elle.

Cette confiance en ses moyens, elle pense la devoir tout d’abord à ses parents, notamment à son père qui lui a toujours fourni son support et garanti qu’elle pourrait tout accomplir. Mais elle est aussi très reconnaissante envers son mentor François Garneau, qui l’a prise sous son aile avant même qu’elle ne débute son stage chez Miller Thomson en 2010.

« C’est un avocat incroyable, dit-elle, à la fois sensible dans sa pratique et dans la vie. De le voir si passionné par son métier, ça m’a allumée. Il m’a aussi rapidement rendue autonome dans des dossiers importants et s’est toujours montré compréhensif vis-à-vis des défis que je pouvais rencontrer. Bref, quand on me demande aujourd’hui comment réussir son stage dans un cabinet, je réponds que c’est plus une question d’équipe que de champ de pratique, même si j’ai eu la chance de bénéficier des deux. »

Une redoutable plaideuse

De l’avis de ses collègues, Me Desjardins Bélisle n’a pas son pareil dans un tribunal. Comme le dit Me Witt, « Elle s’attire le respect des juges, des avocats du côté syndical. Elle est capable d’établir des liens avec toutes les parties et de trouver des solutions, mais aussi de plaider vigoureusement lorsque c’est nécessaire. »

Mes Lawrence Witt et François Garneau. Photo : Courtoisie
Mes Lawrence Witt et François Garneau. Photo : Courtoisie
Claudia Desjardins Bélisle conçoit pour sa part son rôle comme celui d’une conseillère au jour le jour avec ses clients, qu’elle accompagne sous une grande variété de formes, des dossiers de non-concurrence aux relations de travail complexes, en passant par des questions relatives à la charte des droits et libertés.

« J’aime aider les compagnies à grandir, explique-t-elle. Je connais leur structure, leurs besoins dès la base, et j’ai avec elles une approche pragmatique orientée vers des solutions pratiques. C’est ce qui me motive. »

Si Me Desjardins Bélisle travaille du côté du patronat en général, elle s’est cependant déjà démarquée du côté des employés, notamment dans une cause où elle a représenté un ingénieur condamné par les médecins québécois et qui a, avec ses parents, investi 700 000 dollars dans un traitement au Minnesota qui lui a sauvé la vie.

« Claudia a été d’un support inestimable et s’est investie à fond dans la préparation d’une preuve médicale complexe et du témoignage très prenant du jeune homme, pour contester le refus de la RAMQ de rembourser ces frais devant le Tribunal administratif du Québec », raconte Me Garneau. « J’ai effectivement pu constater de très près ce qu’une décision administrative pouvait entraîner dans la vie de quelqu’un, ajoute-t-elle. Et de lire l’émerveillement dans les yeux de cet homme quand nous avons gagné, c’était extraordinaire. »

Une implication tous azimuts

Même si elle est la maman de deux enfants, dont une petite fille de quatre mois, Claudia Desjardins Bélisle s’implique parallèlement à son travail chez Miller Thomson dans l’American Bar Association, au sein de laquelle elle étanche sa soif de droit comparé et souhaite faire avancer sa profession, notamment au sein du sous-comité Equal Employment Opportunity.

« Je suis fascinée par les autres réalités juridiques et j’ai beaucoup d’intérêt pour les questions qui touchent la discrimination et l’égalité au travail, explique-t-elle. Nous avons au Canada une approche des notions de sexe, de genre et d’origine qui me rend fière, mais j’aime aussi connaître comment on les conçoit ailleurs. » Me Desjardins Bélisle présentera d’ailleurs une conférence sur le sujet à l’American Bar Association au début du mois d’avril prochain.

Dans l’attente, elle jongle entre son congé de maternité et ses dossiers, dont elle ne veut pas se distancier. « Je fonctionne à 120% partout dans ma vie, je suis faite comme ça », dit-elle à la blague.

Ce n’est pas son collègue Me Lawrence Witt qui affirmera le contraire : « Au bureau, j’ai déjà trouvé des biberons appartenant à Claudia dans le frigo en cherchant du lait pour mon café. Et ces biberons, selon moi, prouvent que les femmes peuvent aujourd’hui avoir une pratique florissante tout en s’occupant de leur famille. Claudia est vraiment un modèle pour les futurs leaders dans notre domaine. »
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