La nouvelle boss de Bennett Jones à Montréal
Sonia Semere
2024-05-29 15:00:57
Le cabinet vient de nommer officiellement son associée-directrice à Montréal. Droit-inc a échangé avec elle…
Le goût du défi, c’est probablement ce qui a poussé Pascale Dionne-Bourassa a accepté le rôle d’associée-directrice de Bennett Jones à Montréal.
« Quand il faut prendre des décisions, il semblerait que j’ai toujours le goût de prendre celles qui sont les plus difficiles », confie l’avocate à Droit-inc.
Pour cause, venir s’implanter dans le marché montréalais, face à une concurrence féroce, n’était pas la chose la plus aisée pour Bennett Jones.
S’implanter au Québec
Avec les multiples opportunités qu'offrait le Québec, le cabinet voyait dans la création de ce nouveau bureau, l’occasion idéale de s’attirer une nouvelle clientèle.
Le Québec détient des ressources qui font en sorte que c’est un endroit intéressant où se développer. Il y a de beaux projets d’infrastructures mis en route, assure l’avocate.
L’idée, c'est de faire profiter aux acteurs du marché québécois de tous leurs champs d’expertise.
Parmi leurs spécialités, Me Dionne-Bourassa mentionne les énergies renouvelables, les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle ou encore le secteur minier.
Cette dernière explique que le cabinet a une belle pratique dans tout ce qui touche aux actions collectives, côté défense, mais également en litige, son domaine de prédilection.
« Une des choses qui distingue le cabinet, c'est qu'on est vraiment un bureau qui va traiter des dossiers avec des questions juridiques complexes ».
En tant que bureau en droit des affaires, le cabinet offre tout ce qu'une compagnie en opération pourrait avoir besoin, que ce soit en fusions et acquisitions, marché des capitaux, services financiers ou en litige.
Me Dionne Bourassa décrit les avocats de son bureau comme de véritables « conseillers d'affaires » pour leurs clients. Selon elle, c’est véritablement, l’ADN du cabinet, ce qui fait sa force.
L'idée, c'est de connaître les enjeux pour leurs clients, comprendre leur business, s'assurer qu'il y a une plus-value et avoir une compréhension approfondie de leur industrie.
Recruter les meilleurs talents
Mais alors, comment le cabinet compte-t-il s’y prendre pour se distinguer de la concurrence?
Objectif principal : recruter les meilleurs talents. « Il faut recruter les bonnes personnes pour partager la culture de Bennett Jones », assure l’avocate.
Pour attirer les meilleurs avocats, Me Dionne-Bourassa les invite au défi.
Le goût du challenge, c’est définitivement son mantra. Car si le nom Bennett Jones est bien connu dans l’ouest canadien, ce n’est pas encore le cas au Québec. Et il est bien là, tout le défi à relever.
L’idée, c'est de se dire qu’on va faire partie de quelque chose de nouveau. L’associée veut attirer des entrepreneurs et des gens qui n’ont pas peur du changement.
« Quand on y repense, il y a eu Blakes qui s’est implanté il y a peut-être 20 ans, après, il y a eu Osler, mais ça n'arrive pas tous les jours, ce genre de choses, n'est-ce pas? ».
Interrogée il y a plus d’un an par Droit-inc, l’avocate confiait vouloir embaucher plus de 100 avocats dans les cinq années à venir.
Où en sommes-nous, un an plus tard? Celle-ci nous confie être satisfaite de la progression de son bureau qui compte aujourd’hui une trentaine de membres.
Du côté des professionnels du droit, le cabinet compte, au total, 19 avocats et parajuristes,
L’associée explique qu’il faut bâtir l'équipe à une vitesse qui leur permet de respecter la culture du bureau et s'assurer de choisir les bons talents.
« Il faut vraiment veiller à ne pas grandir trop vite pour que nos équipes en place soient bien occupées. »
D'un côté, le bureau est tourné vers l'interne avec le recrutement et de l'autre côté, il est tourné vers l'externe, car l’objectif est de s'assurer que le marché québécois connaisse sa présence.
Cette volonté d’ouvrir un cabinet à Montréal est présente depuis plusieurs années. Pandémie oblige, le projet a mis plus de temps que prévu à aboutir.
Un CV bien rempli
Dès le départ, Bennett Jones ne voyait qu’une seule avocate pour assurer le rôle d’associée directrice : Pascale Dionne-Bourassa. Il faut dire que son CV est bien rempli.
Celle qui est décrite par le cabinet comme « une innovatrice juridique » possède plus de 25 ans d’expérience en litiges civils et commerciaux ainsi qu’en droit de la construction.
Sa vaste expérience s’étend aussi à la défense d’actions collectives liées à la responsabilité du fait des produits, aux biens de consommation, aux médicaments et aux appareils médicaux, aux pièces automobiles et aux réclamations concernant des allégations de violation de la Loi sur la concurrence.
Elle a pratiqué onze ans chez Fraser Milner Casgrain (devenu Dentons) pour ensuite rejoindre BDBL avocats.
Par la suite, elle a créé son propre cabinet baptisé d3b avocats. Mais depuis quelques années, Me Dionne-Bourassa avait une furieuse envie de travailler, à nouveau, en équipe.
« Un jour, j'ai ouvert la porte de mon bureau chez moi et puis, il y avait mon chien qui me regardait. Il voulait juste aller prendre une marche, il n’était intéressé par rien d'autre. Là, je me suis dit que j’avais vraiment besoin de collègues », confie-t-elle en riant.
Travailler en équipe et être entourée de jeunes lui manquait fortement « ils sont tellement bons, les jeunes, ils sont vifs et motivants ».
Passionnée, Me Dionne-Bourassa l’est depuis toujours. Il faut dire que le droit a toujours coulé dans ses veines.
Durant son enfance, impossible pour elle d’échapper aux conversations juridiques lors des soupers familiaux.
Ayant grandi avec une mère avocate plaidante qui s’est remariée, plus tard, avec un avocat et un père notaire, Me Dionne-Bourassa a, très tôt, trouvé sa vocation.
Cette dernière pensait tout de même y échapper en s’aventurant dans des études en arts et sciences. Puis finalement, la réalité l’a rattrapée : le droit était bel et bien son domaine de prédilection.
Et ce sera le litige pour Me Dionne-Bourassa. Sa mère aurait-elle eu une influence sur son domaine de pratique?
Ce qui est sûr, c’est que l’avocate, perpétuellement en quête de nouveaux défis, voit chaque plaidoirie comme un challenge intellectuel.
Ce qui lui plaît tant dans cet exercice? Convaincre le juge tout en restant explicite et en simplifiant les choses.
« Je trouve que les gens ont tendance à beaucoup compliquer les choses, ça me plaît d'essayer de communiquer à la cour ces enjeux-là, d'être raisonnable et de voir réagir la partie adverse ».