Tête-à-tête avec le nouveau boss de l’ABC-Québec
Sonia Semere
2023-07-27 15:00:00
Nouveau président de l’Association du Barreau Canadien, division Québec, Droit-inc a pu jaser avec lui…
Pour commencer, que représente ce rôle pour vous ?
C'est une occasion de servir les membres de l’association et d’être à l’écoute de leurs besoins. C’est aussi une façon de redonner de mon temps à une association qui m'a beaucoup aidée dans le passé et qui m'a beaucoup apportée.
Justement, quel est votre plan de match ? Sur quels dossiers comptez-vous travailler en priorité ?
J’ai trois grandes priorités. La première, c'est de poursuivre le bon travail qui a commencé l'an dernier. De nombreuses formations pratiques ont été organisées. Durant la pandémie, les avocats n'avaient pas beaucoup de formations pratiques et peu d'interaction avec les divers organismes. On veut donc vraiment continuer sur cette voie-là.
La deuxième chose, c'est sur le plan de la gouvernance. Ce n'est pas nécessairement le travail le plus en vue, mais une bonne association doit être bien gérée à l'interne, que ce soit au niveau des employés et des membres. Il faut s'assurer qu'on a une gouvernance bien en place.
Le dernier objectif est plus à l'externe. Pour cette année, j'ai comme objectif d'organiser des activités avec des associations qui sont à l'extérieur du Québec. On a par exemple une délégation qui va venir du Conseil national des Barreaux de France.
J'ai aussi bon espoir de pouvoir organiser des activités et plus d'échanges avec la division ontarienne, l'Ontario Bar Association.
Comment comptez-vous promouvoir l'intérêt des juristes ? Quelles actions comptez-vous mettre en place concrètement ?
On veut continuer d'organiser des activités rassembleuses avec les étudiants en droit, les avocats, les notaires et les juges. L’idée est notamment d'apprendre tout en faisant du réseautage et du développement des affaires.
On parle de plus en plus de pression et de surmenage dans la profession d'avocat. Est-ce que vous aussi, c'est un sujet qui vous préoccupe ?
C'est un sujet qui mérite d'être discuté parce que ça fait partie du quotidien de tout le monde. C'est un défi dans la pratique juridique en général, ça peut toujours être difficile de jumeler travail et santé mentale. Alors, on espère qu’à travers nos activités et nos formations, les gens pourront y retrouver des éléments qui vont les aider dans ce sens.
En tant qu'associé chez Woods, est-ce que c'est quelque chose que vous avez constaté au sein de votre cabinet ?
Je n'ai pas constaté que les avocats et avocates subissent plus de pression que dans le passé. Ce que j'ai constaté, c'est qu'on est plus dans le dialogue à ce niveau. On est plus en mesure de reconnaître les faits. On est plus en mesure d'agir pour améliorer la situation.
Et ce que je peux dire aussi, c’est que plusieurs mesures ont été prises pour permettre d’améliorer les choses, comme la déconnexion par exemple. Le fait que les gens puissent être déconnectés du travail et ne pas se sentir constamment pris par les dossiers, c’est très important. Le travail n'est jamais terminé, bien sûr, mais on a déjà mis en place certaines actions.
Je pense aussi que ça ne pourra être que positif d'avoir un regard plus à l'extérieur, de savoir comment les choses se font ailleurs au Canada. On peut justement, à travers les associations, partager des connaissances, partager des bonnes idées et partager des échecs aussi parfois…
En parlant de Woods, comment comptez-vous conjuguer votre rôle d'associé et, en même temps, ce nouveau poste ?
C'est toujours un défi, surtout pour les gens qui veulent donner beaucoup d'eux-mêmes, d'arriver à bien composer avec le tout. Je dirais que mon cabinet et mes associés ont été très conciliants jusqu'à présent.
Je vais compter sur eux au cours de la prochaine année pour pouvoir me libérer suffisamment pour que je remplisse mes fonctions à titre de président. Je sais que j'ai leur appui pour pouvoir me permettre de conjuguer le tout.