À Super boxeur, Super plaideur!
Jean-francois Parent
2017-05-10 11:15:00
Celui qui a été champion du monde de boxe amateur en 2009 et médaillé d'argent à Chicago en 2007 dans la catégorie mi-lourds intente un recours contre le promoteur Yvon Michel.
Le boxeur allègue que Groupe Yvon Michel (GYM) n'a pas respecté ses obligations contractuelles. Il demande à la cour de confirmer la fin de son contrat, prévue pour juin prochain.
Mais Yvon Michel refuse de mettre fin au contrat le liant au jeune pugiliste, invoquant un « renouvellement automatique », et parce qu'un litige « nuirait à la carrière » de celui qui a une fiche de 18 victoires et deux défaites depuis ses débuts, en 2000. Ses 11 combats professionnels en carrière se sont conclus par une victoire par K.-O.
Pas assez de combats
Dans la requête déposée lundi au palais de justice de Montréal, Beterbiev allègue que le non-respect des conditions convenues entre lui et GYM rend son contrat caduc.
« On demande au juge de confirmer que, parce que GYM n'a pas respecté son contrat, ce dernier est terminé », explique Me Karim Renno.
Ayant fait défaut de lui offrir le nombre de combats prévu au contrat pour chacune des années de l'entente, le boxeur demande à la cour de confirmer la fin du contrat. « Mon client n'a pas eu ce qu'il était en droit d'obtenir contractuellement, et il a mis fin à son contrat. Nous demandons au juge de confirmer la fin de ce contrat », poursuit Me Renno.
Selon la requête déposée le 8 mai, Beterbiyev n'aurait pas eu droit aux 15 combats prévus pendant les trois années de l'entente.
En outre, les bourses promises au boxeur de calibre mondial n'auraient été versées que plusieurs mois après les combats, alors que l'entente initiale prévoit un paiement dans les 10 jours suivant le combat.
Lors du dernier combat du champion en titre contre Isidro Ranoni Prieto, en décembre, GYM aurait été mis en demeure de verser la bourse à son protégé un mois après le combat. GYM ne l'aurait fait qu'en mars dernier, soit environ 90 jours après la victoire par K-O technique de Beterbiev.
Clauses invalides
Certaines clauses seraient par ailleurs invalides au Québec. « Artur a une entente avec le consultant américain Al Haymon. GYM a donc ajouté une annexe au contrat en vertu de laquelle le contrat entre GYM et Beterbiev se renouvelle automatiquement tant que l'entente entre le boxeur et Haymon se poursuit », explique Me Renno.
C'est ce qu'invoque GYM pour justifier son refus de résilier le contrat.
Sauf que cette disposition s'accompagne d'une autre clause, qui serait illégale au Québec.
« On y dit que cette clause est gouvernée par les lois du Nevada. Sauf que l'article 3111 du Code civil est clair : deux résidents du Québec ne peuvent invoquer de lois étrangères » pour baliser leur relation contractuelle, selon Karim Renno.
Ce dernier soutient que les précédents de résiliation contractuelle sont nombreux.
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