Action collective contre Walmart et Danone
Didier Bert
2024-07-29 10:15:29
Une demande d'autorisation d'action collective est déposée devant la Cour supérieure contre Walmart et Danone. Qui sont les avocats?
La Cour supérieure du Québec devra décider si une épidémie d’infections à la listériose devra contraindre les firmes Walmart et Danone à verser des dommages-intérêts à des consommateurs de boissons réfrigérées.
Le 8 juillet 2024, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a émis un rappel de boissons réfrigérées à base de plantes, des marques Silk et Great Value, vendues ou distribuées par les défenderesses, indique la demande d’autorisation de l’action collective.
Le 17 juillet, la même agence a émis une mise à jour de son rappel en mentionnant que ces produits pourraient avoir été contaminés par la listériose, ce qui aurait conduit à neuf hospitalisations et deux décès.
Or, Walmart a simplement affiché sur son site web un hyperlien vers le site web de l'Agence de santé publique du Canada, dénonce la demande. De son côté, Danone est rappelée à la déclaration de son président Frédéric Guichard, qui affirmait le 17 juillet que « la sécurité alimentaire, la qualité et la santé de nos consommateurs sont et seront toujours au cœur de tout ce que nous faisons ».
Il se trouve que la demanderesse, identifiée par le simple prénom Joyce dans la demande d'autorisation de l’action collective, a acheté plusieurs produits rappelés une fois ou plusieurs fois par semaine à l’IGA de Côte-Saint-Luc. « Il est évident que la requérante n'aurait jamais acheté ces produits si elle avait été informée des risques pour la santé », affirme la demande.
De plus, la demanderesse et sa famille, dont plusieurs enfants, ont consommé les produits rappelés. Il lui a donc été impossible de retourner les produits à IGA, et tout aussi impossible de remplir une demande de remboursement en ligne, puisqu'elle ne pouvait pas présenter les emballages ou une photo des emballages.
Le processus de remboursement est en cause, selon la demande. « Offrir des remboursements pour des produits qui ont été consommés et des cartons qui ont été jetés est un programme de remboursement tout à fait inadéquat ; le requérant estime qu'à l'issue de la procédure de communication des pièces, il sera prouvé que les défendeurs n'ont effectué que très peu de remboursements, voire aucun, étant donné que de nombreux membres de l'action collective se trouvent dans une situation similaire. »
La demanderesse Joyce demande à représenter les membres du groupe constitué de « toutes les personnes au Canada (qui) ont acheté diverses boissons végétales réfrigérées de Silk et Great Value rappelé en raison de la bactérie listeria monocytogenes ». Elle est représentée par Me Joey Zukran et Me Léa Bruyère du cabinet LPC Avocats.
La demanderesse réclame la condamnation des défenderesses à payer des dommages-intérêts compensatoires, moraux et punitifs, ainsi que des dommages-intérêts pour troubles et inconvénients, pour des montants à déterminer.