Coups de feu sur l’immeuble abritant les bureaux d’un avocat

Des coups de feu ont été tirés la nuit dernière contre la façade de l'immeuble qui abrite les bureaux de l'avocat Émile Benamor, propriétaire de deux immeubles qui ont été la cible d'incendies criminels meurtriers dans le Vieux-Montréal.

Selon l'agent Jean-Pierre Brabant, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), des projectiles ont été tirés mardi soir, peu avant minuit, sur l'immeuble de la rue Berri, entre les rues Saint-Antoine et Saint-Louis, dans le Vieux-Montréal.

Or cet immeuble abrite les bureaux de l'avocat Émile Benamor, propriétaire de l'édifice William-Watson-Ogilvie, où sept personnes ont trouvé la mort lors d'un incendie criminel, en mars 2023. Il est aussi propriétaire du 400, rue Notre-Dame Est, où deux personnes sont mortes vendredi dernier dans un autre incendie criminel.

Les policiers dépêchés sur les lieux ont peu de temps après intercepté une camionnette blanche avec trois individus à son bord à l'intersection du boulevard René-Lévesque et de la rue Sanguinet.

Selon nos informations, le conducteur de la camionnette a tenté de prendre la fuite, mais il a été rattrapé rapidement par les patrouilleurs qui ont embouti le véhicule des fuyards à la suite d'une sortie de route qui s'est terminée dans une clôture se trouvant près de la rue de Boisbriand et de l'avenue de l'Hôtel-de-Ville.

Les trois suspects, âgés respectivement de 17 ans, 19 ans et 20 ans, ont été arrêtés.

« Des recherches ont été effectuées dans le véhicule et une arme à feu a été retrouvée par les policiers », a confirmé l'agent Brabant.

Plusieurs douilles ont aussi été découvertes dans la rue Berri. L'édifice porte également au moins 17 marques d'impact de projectiles.

Les deux suspects d'âge majeur, Rayann Olsen Kimbatsa, 20 ans, et Michel Manueli Likeng Mbappe, 19 ans, ont comparu au palais de justice de Montréal. Ils font face à sept chefs d'accusation, y compris d'avoir déchargé une arme à feu prohibée et d'avoir possédé un véhicule obtenu criminellement, selon l'acte d'accusation. Ils demeurent détenus et comparaîtront à nouveau jeudi et vendredi.

Quant au troisième suspect, d'âge mineur, il a comparu devant la Chambre de la jeunesse cet après-midi à Montréal.

L'avocat Émile Benamor n'a pas souhaité réagir à ce nouvel événement. Selon nos informations, il soutient n'avoir aucun démêlé avec le crime organisé et dit ignorer pourquoi son bureau a été criblé de balles dans la nuit de mardi à mercredi.

Les enquêtes sur les incendies se poursuivent

Pendant ce temps, les enquêtes policières se poursuivent dans les deux dossiers d'incendie criminel qui ont visé les immeubles d'Émile Benamor. Aucun suspect n'a encore été formellement accusé dans ces deux affaires.

Le dossier d'enquête du SPVM sur l’incendie de la place D’Youville a été remis récemment entre les mains du DPCP qui déterminera s'il porte des accusations dans le dossier. L'analyse de la preuve pourrait prendre jusqu'à 18 mois.

Selon nos informations, deux individus sont dans la mire des enquêteurs.

Le coroner en chef du Québec, Me Reno Bernier, a quant à lui ordonné hier la tenue d'une enquête publique sur l'incendie du 400, rue Notre-Dame. C'est la coroner Géhane Kamel qui a été désignée pour présider cette enquête. Elle sera aidée du procureur Pierre-Olivier Bilodeau. Il s'agit d'une enquête publique qui s'ajoute à celle ouverte l'an dernier à la suite de l'incendie de l'édifice William-Watson-Ogilvie.