Début des plaidoiries dans le procès de Rozon
Radio -Canada
2020-11-06 09:22:00
Le procureur de la Couronne, Me Bruno Ménard, fera plutôt valoir pourquoi le fondateur de Juste pour rire devrait être condamné pour deux chefs d'accusation : viol et attentat à la pudeur.
On lui reproche d'avoir commis ces crimes il y a 40 ans, dans une maison des Laurentides, lorsqu'il avait 25 ans.
L'accusé, qui a maintenant 65 ans, a nié quelque inconduite ou crime que ce soit, laissant entendre que la version de la plaignante ne tient pas la route. Celle-ci a témoigné au premier jour du procès, qui a débuté le 13 octobre.
Elle a relaté comment s'est déroulé un rendez-vous galant avec l'accusé. À l'époque, la femme, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication, avait 20 ans.
Après un certain temps passé dans une discothèque, l'accusé lui a offert de faire du necking, c'est-à-dire de l'embrasser, dans sa voiture, selon la femme qui dit avoir refusé.
En chemin pour la reconduire chez elle, l'homme s'est arrêté à la maison de sa secrétaire pour aller chercher des documents. À l'intérieur, la femme a raconté qu'il s'est jeté sur elle pour l'embrasser, en lui mettant la main sur le décolleté et qu'il a ensuite tenté de lui retirer ses sous-vêtements.
Elle s'est débattue et l'a repoussé pour qu'il cesse. Disant n'avoir pas d'autres options pour rentrer chez elle, et jugeant qu'il avait bien compris son refus, elle a passé la nuit sur place, seule, dans une chambre. Au petit matin, elle s'est réveillée parce que Gilbert Rozon était sur elle, déterminé à avoir une relation sexuelle. Elle ne voulait pas, selon son témoignage, insistant sur le fait qu'il n'y ait pas eu de consentement.
L'accusé a offert une autre version : il soutient qu'il n'y a pas eu de proposition de «necking» dans sa voiture, et qu'il a invité la jeune femme à prendre un dernier verre dans une maison louée par une de ses employées, et à laquelle il avait accès.
Après l'avoir caressée et embrassée, il dit avoir mis sa main sous sa jupe, mais avoir tout arrêté quand elle s'est raidie et lui a dit : «Non». Il affirme être allé se coucher et s'être réveillé en voyant la plaignante à califourchon sur lui en train de «se faire l'amour sur lui».
Le procès a duré à peine plus de deux jours. Seulement trois personnes ont témoigné : la plaignante, l'accusé et une collègue de travail de la plaignante au moment où tout cela s'est déroulé.
Comme tous les accusés, Gilbert Rozon est présumé innocent jusqu'à preuve du contraire.