Diffamation : Amir Khadir poursuivi pour 300 000$

Agence Qmi
2014-01-22 10:20:00

La première fois, en septembre dernier, le député avait été invité à commenter les propos de Jacques Duscheneau sur la prétendue consommation de cocaïne d’André Boisclair.
Dans le cadre de cette entrevue au micro de Benoît Dutrizac, M. Khadir avait affirmé que M. Mélançon était «le plus important» collecteur de fonds du Parti québécois.
«Mais les cocktails de financement, où étaient là des SNC-Lavalin, où étaient des compagnies pharmaceutiques, des compagnies de construction, organisés par Marcel Mélançon, c’était monnaie courante, avait dit M. Khadir. C’est celui qui donnait le cours 101 de financement illégal à Jean Brault, qui en a parlé en commission Gomery.»
Or, selon la poursuite en diffamation déposée au palais de justice de Montréal, M. Mélançon n’avait participé au financement du PQ qu’en 1995, lors du référendum, «à titre bénévole et par pure conviction souverainiste».

«Finalement, [M. Khadir], qui est issu du domaine politique, aurait dû savoir que les propos mensongers de Jean Brault [au sujet de Mélançon] lors des audiences de la commission Moisan, et non Gomery, n’ont pas été retenus comme véridiques», indique la poursuite.
En novembre, Amir Khadir aurait envoyé une lettre d’excuses en reconnaissant que les propos étaient faux et inexacts, mais il aurait récidivé le mois suivant.
En décembre dernier, en effet, toujours à l’émission de Benoît Dutrizac, Amir Khadir a réitéré que M. Mélançon agissait à titre de collecteur de fonds du PQ et qu’il était «le principal argentier du Parti québécois à la fin des années 90». Il avait également affirmé que la commission Charbonneau devrait s’intéresser à ce cas.
«[Amir Khadir] n’a fourni aucune explication ou preuve à l’égard des fausses accusations» […], peut-on lire dans le document de cour, qui qualifie ces propos de sensationnalistes.
M. Mélançon accuse ainsi Amir Khadir de reprendre des propos rapportés lors de la commission Moisan. Ces propos avaient été repris par Jean Charest en 2012, mais ce dernier avait fini par s’excuser.
«M. Mélançon s’explique difficilement les raisons qui motivent [M. Khadir] à tenir de tels propos, si ce n’est dans un dessein politique», ajoute la poursuite.
Marcel Mélançon réclame 300 000 $, dont 100 000 $ en dommages et intérêts punitifs. La poursuite sera déposée devant un juge le mois prochain, au palais de justice de Montréal.