Direction Paris pour Éducaloi

«Ce n’est pas toujours facile d’être compris, surtout au niveau juridique.» Pour Me Stéphanie Roy, spécialiste en vulgarisation juridique et avocate à Éducaloi depuis 2009, la communication joue un rôle primordial dans le monde du droit.

C’est justement le thème du colloque international Droit Clair, qui se tiendra à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne à Paris, le 4 février prochain. Le colloque a pour titre: «L’expertise en communication au service de la justice», et rassemblera 32 conférenciers et 220 participants autour de 4 thèmes et 10 sujets de discussion.

Plusieurs personnalités sont attendues, dont le délégué général du Québec à Paris, une représentante de la DPCP ou le président du comité de législation de la Chambre des Notaires du Québec, Me Gérard Guay. Une délégation de notaires sera également présente, ainsi que plusieurs professeurs dont Marie-Pierre Belleau, professeure à l’Université Laval à Québec, Pierre Noreau, professeur à l’UdeM, et Éric Kavanagh, professeur et directeur de la maîtrise en design d'interaction à l’Université Laval.

«On veut créer un lieu de convergence multidisciplinaire», résume Me Stéphanie Roy.

«Partager un savoir utile à toute la francophonie»

Éducaloi, qui milite pour la vulgarisation du droit, a co-initié la tenue de ce rassemblement sur la communication claire du droit avec l’Association pour la Vulgarisation de l’Information Juridique et l’Education au Droit (AVIJED), qui existe en France depuis bientôt trois ans.

L’organisme avait déjà organisé un premier colloque en 2010 au Québec, «Dire le droit pour être compris», où il était question de l’importance de la clarté.

Pour ce colloque-là, il s’agit de parler du comment, de la qualité de l’expertise. «Pour concevoir des documents juridiques clairs, il faut qu’on s’intéresse à une expertise juridique claire, affirme Me Stéphanie Roy. Quel que soit le pays un élément demeure : l’opacité du droit. Notre droit interne est différent, mais la plupart de nos défis sont semblables ; on peut donc partager un savoir qui sera utile à tout le monde dans la francophonie.»

Le but de la rencontre et donc de s’intéresser aux stratégies de communication dans le monde du droit et de partager expériences, savoirs et réflexions sur les meilleures techniques pour créer des lois, des contrats et autres contenus juridiques, non seulement comme instruments normatifs mais aussi comme outils de communication.

Il s’agit également pour les associations présentes de faire comprendre la pertinence du design d’information et des stratégies de contenu pour le juriste.

«Améliorer l’accès à la justice passe par la création de contenus juridiques plus simples, plus utiles et mieux adaptés à la façon dont les citoyens assimilent l’information aujourd’hui, indique Me Sabra Ghayour, présidente et cofondatrice de l'AVIJED. Cet événement est une occasion unique de développer ensemble de nouvelles pratiques de communication en droit.»

«Une bougie d’allumage pour susciter un engagement»

L’intention est aussi de créer une association internationale d’experts francophones en vulgarisation juridique, un réseau autour de la communication claire et efficace du droit qui inclurait des juristes mais aussi des professeurs, fonctionnaires, etc.

Avec un public venant de Belgique, de France et du Québec, ce colloque va ainsi placer les jalons du futur réseau. «C’est une bougie d’allumage extrêmement intéressante pour susciter un engagement», explique Me Nathalie Roy, directrice générale d’Éducaloi. Le projet sera notamment présenté lors de la réunion des ambassadeurs francophones à Paris - l’occasion d’aller chercher des partenariats.

Il existe certes déjà des associations promouvant un discours juridique clair, mais elles sont presque toutes en anglais. «Avec ce colloque, nous souhaitons créer un espace de réflexions et de connaissances pour tous les acteurs du monde juridique de la francophonie», indique Me Nathalie Roy.

Le projet a notamment reçu l’appui de la commission permanente de coopération franco-québécoise.

Et en attendant le 4 février, les deux avocates en profitent pour passer un appel à toute personne intéressée par la communication du droit à se joindre au colloque à Paris.