Faillite d’un cabinet et inculpations pour fraude

Marie Pâris
2014-03-11 13:15:00

Plusieurs ex-dirigeants de Dewey & LeBoeuf, l’un des plus gros cabinets d’avocats américains, ont caché la situation financière à leurs créditeurs, et même aux associés du bureau mis en faillite. Ils ont menti pour ne pas mettre en danger les prêts bancaires et obligations de sociétés afin que le cabinet continue de tourner, mais surtout pour que leurs bonus leur soient malgré tout versés.
Le président Steven Davis, le directeur exécutif Stephen DiCarmine, le chef des services financiers Joel Sanders et l’ancien responsable des relations clients Zachary Warren sont accusés de vol, manoeuvres de fraude, falsification de rapports et complot par le procureur du district de Manhattan rapporte CNN Money.
En tout, plus de 60 chefs d’accusations pour crimes ont été portés. L’ancien directeur financier Francis Canellas et l’ancien contrôleur Thomas Mullikin sont aussi accusés de fraude comptable.
«La fraude n’est pas une pratique acceptable, a tranché le procureur. Les accusés ont concocté et supervisé un plan gigantesque pour manipuler les chiffres de Dewey & LeBoeuf. Leurs méfaits ont contribué à l’effondrement d’une prestigieuse firme internationale, faisant perdre leurs emplois à des milliers de personnes et laissant des dettes de centaines de millions de dollars aux créditeurs.»
Culture de la fraude

DiCarmine et Sanders auraient empoché chacun au moins 2 millions de dollars par an entre 2009 et 2011, tandis que Davis a gagné 2 millions en 2010 et plus de 1,3 million en 2011.
Si plusieurs accusés ont déjà avoué, l’avocat de Davis a annoncé que son client plaiderait non-coupable, de même que Stephen DiCarmine, qui argue quant à lui qu’il n’a été qu’un bouc-émissaire dans cette affaire. Ils encourent chacun jusqu’à 25 ans de prison.
Dewey & LeBoeuf était né en 2007 de la fusion de Dewey Ballantine et LeBoeuf Lamb ; peu après, le cabinet, qui comptait 3 000 employés, dont 1 300 avocats à New York, avait commencé à connaître des problèmes financiers. Il a finalement implosé en 2012, dans ce que le procureur considère comme la plus grosse faillite de firme juridique.