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Fin du procès de Luck Mervil à Rimouski

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Radio-Canada Et Cbc

2025-02-07 10:30:06

Luck Mervil. Source : Radio-Canada
Luck Mervil. Source : Radio-Canada
Le procès du chanteur et animateur, accusé d’agression sexuelle s’est cloturé ce jeudi au palais de justice de Rimouski…

Le procès de Luck Mervil, accusé d'agression sexuelle, a pris fin jeudi matin au palais de justice de Rimouski, après les plaidoiries des avocates. Elles ont toutes deux souligné le caractère contradictoire des versions offertes par la plaignante et par l'accusé et elles estiment que la preuve d'identification de l'accusé est au cœur de ce dossier.

L'avocate de la défense, Véronique Talbot, a commencé la journée avec sa plaidoirie.

Elle a affirmé au juge James Rondeau que les témoignages entendus dans la preuve de la poursuite ne permettraient pas de prouver hors de tout doute raisonnable que la présumée victime a bel et bien identifié l'accusé le soir des événements.

« C'est, à mon avis, au cœur du procès », a mentionné l'avocate.

Au début du procès, la présumée victime avait décrit la nuit au cours de laquelle Luck Mervil l'aurait violée après l'avoir rencontrée dans un bar de Rimouski.

Les faits reprochés à l'artiste, de son vrai nom Lucknerson Mervil, se seraient produits du 23 au 24 juin 2000 à Rimouski. Lors de son témoignage, l'accusé a nié ces allégations, affirmant qu'il y avait erreur sur la personne.

L'avocate de Luck Mervil, Véronique Talbot. Source : Radio-Canada
L'avocate de Luck Mervil, Véronique Talbot. Source : Radio-Canada

« Nous considérons, en défense, que la preuve d'identification est faible et que le poursuivant ne s'est pas déchargé de son fardeau de prouver, hors de tout doute raisonnable, l'identification de M. Mervil », a expliqué Me Talbot en mêlée de presse à sa sortie de la salle de cour.

Elle a ajouté que la preuve fournie par la poursuite ne permet pas de faire état de la familiarité des témoins avec Luck Mervil.

Au cours du procès, la plaignante et le portier du bar ont par exemple mentionné avoir reconnu Luck Mervil dans l'établissement puisqu'il était très connu à l'époque et apparaissait abondamment dans les médias.

Il a été expliqué au cours de l'audience qu'un témoin peut par exemple avoir un degré de familiarité plus élevé avec une personne lorsqu'il la côtoie ou la voit fréquemment.

« Bien que M. Mervil ait été une personne connue à l'époque, aucune preuve n'a été administrée sur la familiarité de ces témoins-là. Est-ce que, par exemple, ils ont déjà vu M. Mervil dans le cadre d'un spectacle? Est-ce qu'ils écoutaient ses disques? » a demandé Véronique Talbot.

Me Talbot a aussi prétendu que l'absence, dans le témoignage de la plaignante, de certains détails en ce qui a trait à la description de l'apparence physique de l'accusé et de la voiture que ce dernier conduisait, entre autres, soulève aussi un doute raisonnable.

« Cette mémoire est défaillante », a avancé l'avocate de la défense.

Elle a aussi qualifié d'invraisemblable l'affirmation selon laquelle Luck Mervil se serait rendu à l'hôtel L'Empress pour avoir une relation sexuelle, alors que son frère allègue qu'ils auraient dormi dans un hôtel du centre-ville, qui se situe à distance de marche du bar où ils se seraient rendus.

« Il y a certitude sur la personne », estime la poursuite

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Roxanne Bossé-Morin. Source : Radio-Canada
La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Roxanne Bossé-Morin. Source : Radio-Canada

De son côté, la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Roxane Bossé-Morin, a fait valoir au juge Rondeau qu'à son avis, le témoignage de la présumée victime est crédible et qu'il n'y aurait donc pas erreur sur la personne.

Elle ne spécule (sic) pas, elle le reconnaît, a affirmé Me Bossé-Morin.

Elle a ajouté que la présumée victime non seulement reconnaît l'accusé en raison de sa coiffure de type dreadlocks mais aussi qu'elle aurait bel et bien reconnu le visage de celui-ci, qu'elle a vu régulièrement dans les médias.

La procureure a souligné que la plaignante aurait d'ailleurs vu son visage de près, lorsque l'accusé et elle-même se seraient retrouvés face à face pendant l'agression sexuelle alléguée.

Elle a rappelé que le portier venu témoigner a lui aussi affirmé qu'il l'aurait reconnu dès son arrivée au bar ce soir-là.

Me Bossé-Morin a prétendu que les témoignages de Luck Mervil et de son frère ne sont pas crédibles puisqu'ils se baseraient, selon elle, sur des généralités de leur été passé sur la route, en tournée. Elle a ajouté que le frère de l'accusé a été incapable, pendant son témoignage, de mentionner un seul autre spectacle offert par Luck Mervil auquel il aurait assisté cet été-là.

Roxanne Bossé-Morin a soumis au juge qu'il est étrange, dans ce contexte, qu'il se souvienne si bien de sa soirée passée à Rimouski. Le juge Rondeau a mis sa décision en délibéré. Il doit rendre son verdict le 7 août prochain au palais de justice de Rimouski.

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