Handicapé après une opération, sa famille réclame 2M$
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Delphine Jung
2017-12-02 14:00:00

Depuis qu’il a été opéré au cerveau par le docteur Jean Raymond au CHUM de Montréal, M. Vertivarian est dans un « état végétatif », peut-on lire dans la demande introductive d’instance déposée au tribunal vendredi.
Tout commence lorsque le demandeur s’est senti pris de vertige en novembre 2014. Employé par UPS, il demande un congé qu’il obtient. Quelques jours plus tard, il fait une chute dans sa salle de bain et est conduit à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.
On lui diagnostique une insuffisance rénale aigüe, une infection pulmonaire et une masse cérébrale. Il est alors transféré au CHUM.
Là-bas, il est pris en charge par le docteur Michel Bojanowski, neurochirurgien qui décide de faire emboliser l’anévrisme. Il s’agit d’une intervention thérapeutique consistant à obstruer une artère, en lui injectant un produit ou parfois un fragment de muscle.
Cette opération qui dure plusieurs heures est réalisée par le docteur Jean Raymond. Après cette première opération, M. Vertivarian appelle sa femme « en pleurant » pour la prévenir qu’il ne peut plus bouger ses jambes.
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Au contraire. Le 8 décembre 2014, il ressort en effet d’une deuxième opération « complètement paralysé, ne pouvant ni marcher, ni s’alimenter, ni même parler ni respirer par lui-même », peut-on lire dans le document.
On y parle même d’un « état végétatif », le demandeur ne « pouvant plus se déplacer, ni même ouvrir la bouche, et il doit s’alimenter par un tube connecté à son estomac et doit respirer à l’aide d’un appareil respiratoire ».
Pour Me Sami Iskandar qui défend le demandeur, une embolisation d’un anévrisme n’est pas la meilleure procédure à pratiquer lorsque le patient a plus de 60 ans.
« Le docteur Bajanowski aurait dû privilégier d’abord l’approche neurochirurgicale. Il tenait plus à appliquer sa théorie », peut-on lire.
Les conséquences pour la famille sont énormes d’après leur avocat. « Depuis ses 66 ans, sa vie n’est que douleurs et privations, confiné depuis trois ans dans une chambre d’hôpital. Son cerveau étant demeuré intact, il est témoin de son malheur et le malheur de son épouse et de sa fille, Lara », lit-on dans la demande introductive d’instance.
Il n’y aurait même « aucun espoir d’amélioration ». Ainsi, ses dommages sont évalués à 1 500 000 dollars, sa femme réclame 300 000 dollars et 200 000 dollars pour sa fille.
Les deux médecins sont mis en cause dans ce dossier.
Francine Toupin
il y a 4 ansBien dommage qu'une sommité dans son domaine tel que le Dr Jean Raymond puisse être traité ainsi !
Anonyme
il y a 4 ansêtre une sommité dans un domaine ne donne pas le droit de traiter les gens n'importe comment.
Les médecins ont-ils rempli leur obligation de moyen en recueillant le consentement du patient et en lui prodigant les traitement qui convenaient, ou l'ont-ils traités comme un cobaye alors qu'il y avait mieux à faire, sans l'informer adéquatement? là est la question, sommité ou pas.