Incertitude entourant le projet de loi sur l’aide médicale à mourir

Agence Qmi
2014-02-20 09:28:00

Ce dernier souhaitait ajouter six heures et demie aux débats qui ont cours au Salon bleu pour donner la chance aux députés qui souhaitent prendre la parole de s'exprimer d'ici jeudi après-midi. Cela aurait permis aux élus d'adopter le projet de loi 52 avant la relâche des travaux parlementaires.
Stéphane Bédard craint que le texte de loi ne meure au feuilleton si son gouvernement décide de déclencher des élections au retour de la relâche. Rappelant que l'aide médicale à mourir fait l'objet d'un consensus, il a déclaré que les partis d'opposition «perdraient une occasion en or» si son adoption devait être retardée. Il leur a en outre reproché de faire de l'obstruction à des fins partisanes.
Ses arguments n'ont pas eu l'air d'émouvoir les autres formations politiques, à commencer par les libéraux, qui ont toujours l’intention de faire témoigner une trentaine de députés d’ici l’adoption du projet de loi 52. Le chef du Parti libéral, Philippe Couillard, a affirmé qu'il n'y avait pas lieu de prolonger les débats tant et aussi longtemps que le gouvernement n'aura pas annoncé une date d'élection.
«Mme Marois ne m'a pas appelé pour me parler d'une élection, a-t-il fait remarquer. À ce que je sache, on revient après les deux semaines de pause. Donc, les travaux se poursuivent.»
Le leader parlementaire de la CAQ, Gérard Deltell, a pour sa part affirmé que le gouvernement Marois n'avait que lui-même à blâmer pour la situation «d'embouteillage» législatif dans laquelle il se retrouve.
«C'est incroyable de voir que M. Bédard se réveille à minuit moins une en constatant que : “‘Oupelaï’, il y a un budget jeudi, puis là j'ai des projets de loi à faire adopter et on ne sait pas trop si on va être en élection.” Il nous prend pour des valises quand il dit ça», a-t-il dénoncé.
Le député de Chauveau s’est toutefois montré ouvert à l’idée de prolonger les débats durant la journée de jeudi.
De son côté, la députée de Québec solidaire Françoise David a invité le gouvernement à «assumer les conséquences de son agenda électoral».
La ministre qui pilote le dossier de l’aide médicale à mourir depuis le tout début, Véronique Hivon, a appelé en fin de journée les partis d’opposition à s’élever au-dessus des luttes partisanes pour «le bien supérieur des personnes qui sont en fin de vie».
Elle a indiqué qu’elle était «tout à fait confiante» de voir le projet de loi 52 adopté d’ici la fin de la semaine.