Jérôme Choquette reconnu coupable par le Conseil de discipline

Les attaques de M. Choquette envers le système judiciaire étaient graves. Dans un litige civil contre une compagnie d’assurance, il s’en était pris à l’intégrité de plusieurs juges et de la partie adverse, en l’accusant entre autres d’avoir détruit ou falsifié de la preuve.

«Je me suis attaqué à de gros morceaux, mais dans la vie il ne faut pas reculer malgré les difficultés», continue à dire l’homme de 86 ans malgré une nouvelle défaite.

Car le conseil de discipline du Barreau est sans équivoque dans la décision sur culpabilité rendue le 17 mars dernier: M. Choquette a manqué de rigueur dans son travail. Il n’avait fait aucune vérification après avoir reçu un affidavit s’attaquant au système judiciaire, et était plutôt parti en croisade en se basant aveuglément sur ce document.

«Il n’y a pas de doutes pour le Conseil que l’intimé a manqué de rigueur, de modération et de respect en se servant d’allégations dans des procédures judiciaires déposées à la Cour, au sujet desquelles il n’avait fait aucune vérification quant à leur crédibilité ni quant à leur véracité, lesquelles étaient mensongères du début jusqu’à la fin», souligne le Conseil.

M. Choquette a donc été reconnu coupable de sept chefs d’infractions. La sanction devra être rendue à une date ultérieure.

Malgré tout, Jérôme Choquette ne regrette rien.

«Ce n’est pas terminé, nous avons fait une demande à la Cour suprême, et je peux plaider ma propre cause, explique-t-il. Je suis au bout de la course, mais je garde bon espoir. Je suis du côté de la justice.»

Il continue d’ailleurs de jurer qu’il n’a fait «que son devoir» dans cette affaire pour laquelle il se bat depuis plus de cinq ans.

Jérôme Choquette avait été ministre québécois de la Justice de 1970 à 1975. En 2009, il avait reçu la médaille du Barreau en 2009. Son nom est d’ailleurs gravé sur une plaque commémorative au palais de justice de Montréal.

Il a aussi été maire d'Outremont de 1983 à 1991.