« Journée du divorce » : un lundi difficile selon des avocats
Radio -Canada
2023-01-09 14:15:00
À la firme de droit de la famille Russel Alexander à Toronto, tous les avocats sont en poste cette semaine pour répondre presque exclusivement à des questions entourant la séparation et le divorce.
La demande est telle que l’avocat a choisi d’organiser un séminaire en ligne pour permettre aux intéressés de poser anonymement des questions à des avocats sans avoir à obtenir une consultation officielle.
Au total, 121 personnes se sont branchées cette année.
Me Alexander affirme que « beaucoup de personnes qui s’orientent vers un divorce ont le même type de questions ». Les enjeux qui préoccupent le plus, selon l’avocat, sont ceux qui entourent la garde d’enfants, la résidence familiale et le soutien financier. Des préoccupations entourant la violence conjugale dans le contexte d’une séparation sont aussi souvent menées à l'avant-plan, affirme-t-il.
« Même si ce type de question n’est pas spécifiquement lié à un cas personnel, le conseil peut normalement s’appliquer pour plusieurs personnes parce qu’ils traversent les mêmes défis. »
Russell Alexander avance plusieurs facteurs pour expliquer que le mois de janvier soit si populaire pour de telles demandes. Selon lui, la période des fêtes est non seulement un moment que les gens souhaitent passer en famille en demeurant positifs, mais aussi une période de grands stress qui peut consolider les conflits.
Peu de statistiques parviennent à prouver que cette période de l’année est bel et bien déterminante pour les couples au pays. Statistiques Canada ne publie pas de données mensuelles spécifiques sur les séparations ou les divorces. Dans plusieurs provinces, comme en Ontario, les parties doivent être séparées pendant un an avant qu’un divorce soit officialisé.
De son côté, la secrétaire juridique dans un autre cabinet d’avocats spécialisés en droit de la famille, Charlotte Schwartz, fait le même constat année après année. C’est aussi pendant cette période qu'elle a entamé les procédures pour mettre fin à son mariage il y a six ans.
« Beaucoup de choses surviennent en même temps », souligne-t-elle. « Les enfants sont à la maison pendant une longue période, les rencontres avec la belle-famille et les repas formels se multiplient, tout cela crée un stress qui peut être le vecteur d’un grand changement », se souvient Mme Schwartz.
La mère de trois enfants souligne que sa relation de co-parent avec son ex-mari est maintenant positive et qu’elle est « fière des choix qu’ils ont pu prendre dans l’intérêt de leurs enfants ».
Cette fierté est aussi le sentiment qui habite Meghan Church lorsqu’elle considère son divorce en 2017.
« Je ressens encore de la tristesse à ce jour », dit-elle, « pour ce qui s’est terminé, mais aussi de la fierté pour ce que j’ai traversé ».
Elle recommande à ceux et celles qui entament les procédures cette année d’être patients et de « traverser les procédures comme une transaction d’affaires en mettant de côté les émotions autant que faire se peut ».
Charlotte Schwartz offre le même type de conseil : « tout ira bien à la fin, mais soyez prêts à un long chemin pour en arriver là ».