La discipline à l’heure du #MeToo
Jean-Francois Parent
2019-02-15 10:15:00
La réponse : pas vraiment.
À l’ère du #MoiAussi, tous les indicateurs vont dans le même sens : les plaintes de harcèlement sexuel visant des avocats risquent d’exploser. C’est d’ailleurs pourquoi le Barreau ontarien s’est doté d’un conseiller au harcèlement et à la discrimination, et que le Barreau du Québec recense présentement les occurrences de harcèlement parmi ses assujettis.
En Ontario, aux États-Unis, en Angleterre et ailleurs le nombre de plaintes est en hausse, relate Amy Salyzyn. L’Association internationale du barreau rapporte que 25 % des juristes, dans le monde, ont été victimes de harcèlement par des collègues.
C’est un enjeu de taille, d’autant que les barreaux et leurs conseils de discipline semblent mal outillés pour faire face à ce genre de plainte, craint Amy Salyzyn.
Des obstacles
D’abord, parce que plusieurs cabinets incluent dans leurs accords de confidentialité l’interdiction de divulguer des cas d’inconduites alléguées aux régulateurs. C’est du moins le cas en Angleterre, où la Solicitors Regulation Authority a dû intervenir, le printemps passé, pour endiguer cette pratique.
Autre obstacle : alors que les conseils de discipline gèrent efficacement les plaintes du public relativement à la compétence des avocats, il leur semble difficile de faire de même pour les plaintes issues de la profession, au sujet de professionnels. En fait, comme le révèle une récente analyse des régulateurs néo-zélandais, les juristes ne font pas confiance au processus disciplinaire pour s’attaquer au harcèlement entre juristes.
Est-ce que ces deux situations trouvent écho au Canada ? Amy Salyzyn ne peut citer de données probantes sur la question, « mais il serait étonnant que le Canada soit à l’abri de telles situations ».
Une problème à régler
Il reste que le problème est réel, comme le démontre la création d’un comité spécial en Ontario pour faire la lumière sur la gestion du harcèlement au sein des avocats.
Chez d’autres professionnels, on a même créé des instances disciplinaires précises pour les plaintes de harcèlement et d’agression, comme c’est le cas pour le Collège des médecins de l’Ontario.
Enfin, un dernier obstacle se dresse entre la gestion des plaintes issues de la profession : en discipline, on est davantage rompu à gérer les plaintes du public, et non celles d’avocats concernant les inconduites d’autres avocats.
En clair, pour des instances visant la protection du public, intervenir dans le quotidien professionnel des avocats, pour baliser ce qui se passe entre les 4 murs d’un bureau, requiert un important coup de barre.
Urbain
il y a 5 ansBon après les tribunaux populaires il manquait plus que le retour de l'inquisition.
CFF
il y a 5 ansExcellente photographie. Bon à savoir qu'on ne peut pas mettre la main sur l'épaule d'un collègue de travail maintenant.
Note à soi : ne plus approcher de femmes au bureau et ne travailler et n'engager que des hommes.
Anonyme
il y a 5 ansComme tu sembles complètement perdu, voici un peu d'info pour t'aider.
Tout d'abord, une question: quelle bonne raison y aurait-il de d'empoigner l'épaule d'un collègue et ce peu importe le sexe? C'est vraiment nécessaire? Pourquoi? Garde tes mains pour toi,comme le disent les anglais, déjà une bonne consigne.
MAIS si tu ne peux t'en empêcher et que la personne fait la face que la femme fait sur la photo, tu devrais comprendre que tu as outrepassé la limite. Et t'excuser. Et ne pas recommencer. Et garder tes mains pour toi-même. Et si tu dois absolument toucher quelque chose, achète-toi un chein ou un chat.
Petits conseils pour aider ceux qui ne veulent pas arriver au 21e siècle.