La GRC réexamine 25 000 dossiers d’agressions sexuelles

Radio -Canada
2017-12-15 16:00:00

Le journal avait découvert qu’une plainte pour agression sexuelle sur cinq était classée par les services policiers comme « non fondée ».
« Nous n’avons pas encore tous les dossiers de 2017, mais nous nous attendons à recevoir environ 25 000 documents », a affirmé la sergente Wendy Smith.
L’équipe de révision, qui est passée de 4 à 17 membres, a trouvé dans les documents de 2016 des incohérences dans les informations contenues dans certains dossiers, ainsi que des problèmes liés aux méthodes d’enquêtes et à la supervision des dossiers.
L’équipe menée par Mme Smith a aussi découvert que les dossiers de certaines enquêtes n'avaient pas été suffisamment étoffés, ce qui a fait en sorte que la plainte avait été classée comme « non fondée ».
« Pendant l’enquête, nous nous sommes rendu compte que les déclarations n’étaient pas toujours notées », a dit par exemple la sergente Smith.
L’analyse des dossiers de 2016 a également montré une défaillance dans la formation des policiers.
« Les réviseurs ont noté que certains policiers présentaient comme malhonnêtes des incohérences dans les déclarations des victimes, ce qui montrait un manque de sensibilité face aux effets des traumatismes qu'elles ont subis et à leur habilité à raconter les événements », explique leur rapport.
En entrevue à Midi-Info sur les ondes d’ICI Première, la sergente Marie Damian a avoué qu’il y a eu « un gros manquement » et que la GRC va « réparer ces manquements par de la formation auprès de ses agents ».
Uniformiser les techniques policières

Au Québec, la Sûreté du Québec devrait entamer ce processus en 2018 tandis que le service de police de la Ville de Montréal l’a déjà commencé.
Pour Louise Langevin, professeure de droit à l'Université Laval et chercheuse au Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes, cette démarche démontre que les policiers ont des préjugés par rapport aux femmes et que cela est généralisé dans tous les corps policiers.
« Ces chiffres ne devraient pas nous surprendre. Les groupes de femmes le disent depuis des décennies que ce n’est pas normal qu’en matière de violences sexuelles, ce soit le crime le moins rapporté et celui avec le moins d’accusation. Le système de justice ne répond pas aux demandes des femmes », présente-t-elle.

« J’aimerais voir tous les corps policiers discuter ensemble pour mettre en œuvre de meilleures pratiques pour que les victimes puissent recevoir le même appui et le même traitement, peu importe d’où elles viennent », a-t-elle dit.
Mme Marriner propose que cela passe par les ministres fédéraux de la Justice et de la Sécurité publique.
Le Gros Roger
il y a 7 ansQuel processus dangereux.