Laïcité : non aux préjugés d’une élite!
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Diane Poupeau
2019-04-17 14:45:00
![Frédéric Bastien, professeur d'histoire au Collège Dawson.](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/24539__2.jpg)
L'enseignant écrit ainsi que « plusieurs juristes s’insurgent en disant que cela viole gravement les droits des minorités. Certains parlent même de se tourner vers l’ONU. Ces juristes disent défendre les droits, mais, en réalité, ils affichent les préjugés d’une élite envers les élus ».
Contacté par Droit-Inc, Frédéric Bastien a expliqué son point de vue.
« Je ne dis pas qu'ils ne doivent pas se prononcer mais ils disent que ce que le législateur va faire est une intolérable atteinte aux libertés alors que tout ça c'est un débat sur ce qui est raisonnable dans une société démocratique. Il n'y a pas de droit absolu dans une société, sinon ça serait le chaos ».
Dans sa tribune, il reproche la vision très manichéenne des juristes de cette affaire. Une vision qui consisterait à avoir d’un côté « les méchants parlementaires, élus par la majorité, prêts à empiéter sur les droits des minorités », et, de l'autre, « les preux juges qui, tels des chevaliers, défendent la veuve et l’orphelin ».
Les élus mieux placés pour se prononcer
Selon le professeur, les élus, de par la connaissance qu'ils ont des problèmes sociétaux, seraient pourtant mieux placés que les juristes pour se prononcer sur le sujet.
« Les juristes viennent de l'élite pour la plupart d'entre eux, ils ont souvent été dans les grands cabinets d'avocats. C'est très honorable comme profession mais ils ne représentent pas l'ensemble de la société », a-t-il expliqué.
Frédéric Bastien estime que les valeurs morales des juristes ne sont pas centrées sur le collectif mais sur l'individu. « Ce sont des individus très éduqués, très mobiles, pas des gens qui se sentent fragiles, qui ont un besoin de se sentir protégés par les normes communes de la société », a-t-il expliqué.
Si les élus peuvent également provenir des classes supérieures de la société, l'enseignant considère que, parce qu'ils doivent se faire élire, « ils sont en contact avec le peuple ».
En conclusion de son texte, Frédéric Bastien affirme que, quoi qu'il en soit, la Charte canadienne est « illégitime » car « imposée contre notre volonté lors du rapatriement constitutionnel ». En conséquence, selon lui, le Québec n’a « aucune raison de s’y soumettre ».