Des notaires là où il n’y en avait presque plus : un pari ambitieux!

Un cabinet notarial relève un défi inédit en s’installant dans une région où l’accès aux services était quasi inexistant…

Bourassa Notaires incarne la vision de Me Stéphanie Bourassa, qui a repris en 2019 les rennes de l’étude de son mentor. Trentenaire énergique,

réactive et proactive, elle fait souffler un vent de renouveau sur un métier qu’elle ne considère pas simplement comme un intermédiaire légal.

« Je nous considère comme des notaires de proximité. Nous voulons servir, aider les gens à avoir accès à un ensemble de services et de conseils juridiques, à Montréal comme ailleurs. »

Un accès qui peut sembler banal dans des villes comme Montréal, Québec, Sherbrooke, ou encore Saint-Jérôme, où les bureaux de notaires ne manquent pas. Mais il l’est beaucoup moins dans certaines régions, à tel point que l’on parle de déserts notariaux.

C’est pour cela que nous avons été surpris d’apprendre que Bourassa Notaires dispose d’un bureau à Montréal, mais aussi d’antennes à St-Adolphe d’Howard, dans les Laurentides … et à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie !

Combler un désert notarial en Gaspésie

« On l’ignore souvent, mais en Gaspésie, des personnes font jusqu’à 2h30 de voiture pour consulter un notaire. Cette région souffre d’une vraie pénurie de services juridiques », indique Me Laurent Carli-Trudeau, qui a convaincu en 2023 sa patronne d’ouvrir une étude à Sainte-Anne-des-Monts.

Il avait découvert cette situation en menant des entrevues avec des notaires en région pendant ses études, et il souhaitait contribuer à sa manière. Si bien que depuis presque deux ans, chaque mois, il travaille en alternance deux semaines à Montréal et deux dans la petite ville gaspésienne.

« Depuis notre arrivée là-bas, il y a deux études de notaires actives sur une superficie de 300 km2. Ce n’est pas énorme ! renchérit Me Bourassa. Mais comme cette antenne est liée à notre bureau central montréalais, nous sommes en mesure de répondre à toutes sortes de besoins, car nous avons les ressources nécessaires pour le faire. Et ça, ça nous rend très fiers, parce que nous avons un impact positif réel dans cette région. »

Droit immobilier (résidentiel ou commercial), droit des affaires, successions, droit des personnes… Bourassa Notaires excelle dans plusieurs spécialités. L’étude a néanmoins ajouté des cordes à son arc en ouvrant un bureau en Gaspésie.

« Nous n’étions pas familiers avec certaines procédures, admettent Mes Bourassa et Carli-Trudeau. La vente d’érablières ou la location de terres à l’État, par exemple. Tout comme le droit éolien, qui exige de compléter des documents juridiques précis pour permettre à une personne ou à une compagnie d’exploiter ce genre de ressources. Nous nous sommes donc faits former en la matière par des notaires locaux. »

Des notaires adeptes de défis

Après la Gaspésie, Me Bourassa aimerait pouvoir prêter main-forte à d’autres régions considérées comme des déserts notariaux.

« Nous avons souvent des offres de ce genre, mais tout dépend de la main-d’œuvre disponible », avoue-t-elle. Effectivement, la pénurie de notaires et de techniciens juridiques en région est aussi flagrante que celle des médecins de famille et des vétérinaires.

Mais l’équipe de Bourassa Notaires n’a rien contre les défis, bien au contraire. D’ailleurs, non content d’avoir ouvert et de tenir depuis deux ans l’antenne gaspésienne de l’étude, Me Carli-Trudeau caresse à titre personnel un autre rêve, celui de se rendre dans le Grand-Nord pour y apporter son aide légale aux Nations autochtones. Comme quoi le notariat peut mener à de belles expériences de vie !