Le futur Bâtonnier du Québec?
Sonia Semere
2025-02-05 15:00:50
Les élections afin d’élire le nouveau Bâtonnier du Québec approchent à grands pas. Droit-inc a discuté avec l’un des futurs candidats…
Qui sera le futur Bâtonnier ou la future Bâtonnière du Québec? Si l’annonce officielle des candidatures n’a pas encore eu lieu, Me Marcel-Olivier Nadeau, actuel vice-président du Barreau du Québec, a ressenti le besoin de partager sur LinkedIn son désir d’être candidat.
Celui qui a pratiqué pendant près de 15 ans chez RSS et officie depuis peu chez Cain Lamarre axe sa pratique sur le litige civil, le droit de la construction, ainsi que le droit des assurances.
Il a également développé une expertise de pointe en matière de libertés et de droits fondamentaux, représentant employeurs et organismes publics à l’encontre de poursuites individuelles.
De notre côté, désireux de comprendre ce qui a poussé l’associé à se lancer dans une telle aventure, on est parti à sa rencontre.
Règlement du Barreau oblige, Me Nadeau n’a pas pu nous dévoiler la totalité de son plan de match. Néanmoins, il a pris le temps d’évoquer avec nous les sujets qui le préoccupent dans le milieu de la justice et son goût pour l’engagement.
Vous venez d’annoncer votre candidature à la fonction de Bâtonnier du Québec. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ?
À vrai dire, ce n'est pas une publication de programme ou encore un lancement de campagne. La période de mise en candidature va débuter dans trois semaines mais j’avais envie qu’il y ait déjà des partages sur les réseaux sociaux pour me faire connaître un peu. Je voulais inviter les membres à communiquer avec moi ou à m'interpeller s'ils ont des questions ou des idées.
Que représente ce rôle de bâtonnier du Québec à vos yeux?
D'abord, c'est un rôle extrêmement important au niveau de la société, c’est la présidence du plus grand ordre des juristes. Il y a tout l'aspect contrôle de l'exercice de la profession et puis le Barreau s'occupe également des grands enjeux sociaux tels que l'accès à la justice, le bien-être psychologique des avocats ou encore le manque de relève en région. Je pense que c'est un rôle fondamental dans notre ordre, évidemment, mais dans la société également.
Vous avez pu avoir un regard privilégié ces dernières années grâce à votre poste de vice-président. Selon vous, quels sont les principaux défis qui vont se présenter dans les mois années à venir?
Sans rentrer dans le détail des idées puisque la campagne est réservée pour le mois de mars, je pense que l'entrée en scène de l'intelligence artificielle transformera nos façons de travailler.
Je pense qu'à terme, il va s'agir d'un changement tout aussi important que l'arrivée d'Internet à la fin des années 90, d'où l'importance d'être audacieux et innovant afin d'être toujours à l'avant-garde. Il faut que cela soit fait au bénéfice des judiciaires québécois et que l'utilisation de l'IA soit bien encadrée.
La pratique en région est également un sujet qui vous préoccupe grandement...
J'adore la ville de Montréal et j'ai développé un cercle de relations d'affaires important mais il y a quelques années, j'ai fait un retour dans ma région natale, le Saguenay–Lac-Saint-Jean. C'est une chance inouïe de pouvoir exercer la profession en région avec des gens accueillants, près des grands espaces et avec une facilité à conjuguer la vie professionnelle et la vie familiale. Il faut aussi rappeler qu’il y a des dossiers d'envergure en région.
Selon vous, qu'est-ce qui démotive les avocats à s'installer en région?
Je ne pense pas que ce soit de la démotivation en tant que telle. Aller s'installer dans une région dans laquelle on n'a pas étudié et d'où on n'est pas natif, c'est un défi.
C'est un défi de cercle social et de contacts d'affaires. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut défaire certains préjugés et rappeler qu’il y a beaucoup d'opportunités d'affaires et d'emplois.
D’où vous vient ce goût pour l’engagement?
Évidemment, on ne se lève pas le matin en se disant qu'on va devenir bâtonnier du Québec. Lors de mon retour en région, je me suis dit que j'allais m'impliquer au Barreau. Tout s’est fait petit à petit. Que ce soit la justice, le bien-être psychologique, le manque de relève en région, ce sont des sujets qui m’animent.
Pour terminer sur une note un peu plus musicale, vous avez été administrateur du Festival Jazz et Blues de Saguenay. Pourquoi était-il important pour vous d’assurer ce rôle?
Je pense que lorsqu’on est dans un milieu régional, c'est extrêmement important de s'impliquer et de redonner à la communauté. C'est un peu ce que j'ai voulu faire lorsque je me suis impliqué en politique municipale ainsi qu’au Festival de Jazz. Ça permet de voir la société avec un autre œil. Je pense que c'est important de sortir des sentiers battus et de s'impliquer dans d'autres milieux que le nôtre.