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L’avocat au cinéma : 10 films, 10 facettes

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Céline Gobert

2011-02-26 10:22:00

C’est demain soir à Hollywood qu’aura lieu la remise des Oscar 2011, mais d’ici là, Droit-Inc vous propose un petit tour d’horizon historique de l’imagerie collective véhiculée par le 7ème Art sur le métier d’avocat…
1) The Verdict de Sidney Lumet (1982)

L’avocat n’est pas sympathique. Au cinéma, l’avocat n’est pas toujours une figure avenante : d’un Newman alcoolique chez Lumet à l’amer Biegler dans Anatomy of a murder d’O. Preminger (59), son image est négative. Vénal chez les Coen (Intolerable Cruelty, 03), aristocrate prétentieux chez Welles (Le Procés, 62), il est criblé de noms d’oiseaux: arriviste chez Hugon (24), idéaliste (The Rainmaker, Coppola, 97), cynique (The Devil’s Advocate, Hackford, 97), il s’acoquine souvent avec les ennemis à combattre (la mafia dans The Firm, Pollack, 93). Et pourtant.

2) In the Name of the Father de Jim Sheridan (1993)

L’avocat, dernier défenseur des libertés privées. Il apparaît souvent comme l’ultime espoir de personnes lambda d’affronter une froide machine judiciaire. Ici, il va s’acharner à défendre son client, accusé de terrorisme. L’avocat devient symbole de la lumière au bout du tunnel, voix des anonymes et opprimés. Ainsi, l’avocat dans A Civil Action (Zaillian, 98) représente des enfants leucémiques ou, dans Bamako (Sissako, 06) l’ensemble du continent africain.

3) The Wrong Man d’Alfred Hitchcock (1956)

L’avocat, justicier des temps modernes. Dans The Wrong Man, Henry Fonda est accusé de meurtre, et seul son avocat est capable de prouver son innocence. Cela confirme le rôle prépondérant offert à l’avocat au ciné : il est l’officiel redresseur de torts, regroupant indices et preuves au nom de la vérité, compétent, épris d’un idéal de justice élevé, comme dans Conviction (Tony Goldwyn, 11) où une femme devient avocate pour sortir son frère de prison.


4) Witness for the prosecution de Billy Wilder (1957)

L’avocat, en quête de vérité. Chez Wilder, l’avocat doit arracher le pourquoi du comment à Marlene Dietrich. Ce n’est pas pour rien qu’Henri-Georges Clouzot intitule « son film d’avocat » : La Vérité (1960), dans lequel Brigitte Bardot est jugée pour le meurtre de son amant. L’avocat devient alors un surpuissant factotum, à la fois policier (indices, enquêtes), journaliste (souci de l’exactitude) et talentueux orateur (procès et plaidoirie). Son plus grand ennemi ? L’incertitude.

5) Presumed Innocent de Alan J. Pakula (1990)

L’avocat, en proie au doute. Coupable ou innocent ? Grande question des films à procès et devoir de l’avocat de trancher, ce leitmotiv hante l’univers judiciaire, d’Harrison Ford dans Presumed Innocent aux lieutenants de Breaker Morant (Beresford, 21). Des failles humanistes bienvenues sont enfin esquissées. L’avocat est humain avant tout. Chair, sang, et cœur qui bat.

6) A Time to kill de Joel Schumacher (1996)

L’avocat: les tiraillements éthiques d’un (anti?) héros. Il est confronté à des problématiques qu’il ne peut ignorer. Individuelles chez Labro : « Suis-je un salaud parce que je défends un salaud ? » (Rive droite, rive gauche, 84), morales chez Schumacher : a-t-on le droit de tuer ?

7) To Kill A Mockingbird de Robert Mulligan (1962)

L’avocat: éducateur des consciences. Poil à gratter des méchants de ce monde, l’avocat est aussi un professeur. Racisme chez Mulligan, homosexualité chez Eastwood (Midnight in the Garden of Good and Evil, 98), sida au travail chez Demme (Philadelphia, 93) : il combat les préjugés.


8) Amistad de Steven Spielberg (1997)

L’avocat: au coeur de l’Histoire. La figure de l’avocat s’inscrit dans le monde réel : esclavage, liberté d’expression (Larry Flint, Forman, 96), peine de mort (Convulsion, Fleischer, 59), nazisme (Judgement at Nuremberg, Kramer, 61), il est aussi bien témoin qu’acteur de la démocratie.

9) Erin Brockovich de Steven Soderbergh (2000)

L’avocat: vers une féminisation assumée ? Demi Moore (A few good men, 96), Audrey Hepburn (Adam’s Rib, 49), Julia Roberts (The Pelican Brief, 93), Ashley Judd (High Crimes) incarnent cette feminisation du métier. Chez Gavras (Hannah K), Truffaut (L’amour en fuite) ou Soderbergh : oui, l’avocat est aussi une femme.

10) Miracle on 34th Street de George Seaton (1947)

L’avocat : en route vers la gloire. 6 Oscars pour Chicago (Marshall,02), 5 pour Kramer vs Kramer (Benton, 79), 4 pour Miracle on 34th Street (Seaton, 47) témoignent de la côte ascendante du film d’avocats. Un genre qui a su traverser le temps et épouser les tendances des époques.
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