L’avocat d’Accurso signe un livre à charge

Marie Pâris
2014-02-18 13:15:00

Ce livre est signé par Me Louis Demers, le défenseur de Tony Accurso qui a quitté récemment le cabinet De Grandpré Chait (dans le répertoire du Barreau, Me Demers est encore inscrit chez de Grandpré Chait). L’avocat y présente son client sous un nouveau jour, en position de victime face aux «gardiens de la pureté» de la Commission, rapporte La Presse.
Il écrit dans son livre: «Finalement, il a été une proie facile pour les gardiens de la pureté, dont le Québec détient sans doute le nombre record mondial par habitant, dépassant même l'État du Vatican».
Me Demers a d’ailleurs confié à La Presse avoir eu des mandats de plusieurs clients contre la Commission Charbonneau, à laquelle il reproche vivement ses torts:
«Juste le fait d'être nommé, par exemple à la Commission, ça crée une série de problèmes pour les entreprises, notamment avec les banquiers et les compagnies de caution. Ce qui m'agace surtout comme avocat, c'est que les différents principes qui m'intéressent, comme la présomption d'innocence, le droit à la vie privée, le droit à la réputation, sont des valeurs, des droits qui vivent des moments difficiles.»
Le portrait d’un homme loyal, qui soutient l’économie québécoise

Comme l'achat de Simard-Beaudry avec l'aide du Fonds de solidarité FTQ, achat qui a permis d'éviter que l'entreprise ne soit rachetée par des investisseurs étrangers, ce qui aurait occasionné une perte pour l'économie québécoise.
«Il y a des entreprises de construction ou de génie-conseil, aujourd'hui qui se font approcher certainement par les multinationales européennes ou américaines et ça m'attriste vraiment. C'est illusoire de penser qu'on sera nécessairement mieux servis par des multinationales», a déclaré l’avocat, qui pense que les accusations portées contre plusieurs entreprises pourraient entraîner leur vente.
Me Demers raconte en outre dans son livre une anecdote sur son client, lors du référendum sur la souveraineté :
«Tony Accurso n'était pas un indécis, il était au contraire très décidé à voter Non, comme tout bon libéral. Pourtant, par amitié pour Clément Godbout, président de la FTQ à l'époque, il vota Oui. Peu d'hommes d'affaires québécois le firent. Encore moins ceux qui étaient d'origine italienne...»