L'avocat des étudiants en faillite

Agnès Rossignol
2013-07-19 12:30:00

L'ex-avocat intervenait pour quelque 1700 clients sans compter qu'au moins deux fois plus de personnes comptaient sur lui, même si leur dossier n'avait pas été encore ouvert.
Comment a-il-pu en arriver là avec toutes ces personnes à défendre ?
"Avec le type de pratique que j'ai, je n'ai jamais d'énormes revenus. Je n'ai jamais été à l'argent. Le problème, c'est que ça en prend un minimum pour payer nos affaires", a expliqué au quotidien Me Poitras, Barreau 1991, qui exerçait notamment en droit criminel et pénal et en protection de la jeunesse.
Bien qu'il avait certains dossiers d'aide juridique, la plupart étaient des mandats pro bono.
Selon lui, beaucoup de jeunes n'ont pas les moyens de se faire représenter à 175$ de l'heure. Plusieurs n'ont pas non plus accès à l'aide juridique parce qu'ils gagnent trop.
M. Poitras était devenu l'avocat de référence pour beaucoup de manifestants qui inscrivaient son numéro de téléphone sur leur avant-bras en prévision d'éventuels dérapages.
« C’était un numéro très connu par une très grande proportion des personnes qui allaient manifester », explique au Devoir le porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), Benjamin Gingras. L’ancien porte-parole de l’association, Gabriel Nadeau-Dubois, compare la radiation à « un tremblement de terre » au sein du mouvement étudiant.
M. Poitras entend bien tout faire pour retrouver le droit de pratiquer dès que sa faillite sera réglée, mais le processus pourrait prendre plusieurs mois.
M. Poitras doit 286 847 $ à Revenu Québec. Il n’avait pas produit de déclaration provinciale de revenus de manière depuis 1994. M. Poitras doit 65 163 $ pour la TPS, 74 169 $ pour la TVQ et 147 514 $ pour de l’impôt impayé, indique le Devoir.